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Alliances politiques floues, décisions prises dans les coulisses... Sélim Osta, nouveau bâtonnier de l’Ordre des avocats de Beyrouth(photos)

C’est dans un imbroglio politique quasi surréaliste que se sont déroulées hier les élections à l’Ordre des avocats de Beyrouth. Les alliances étaient nébuleuses même pour certains partisans proches des partis politiques, qui n’ont pas reçu des directives bien précises. Selon de nombreux électeurs, tout s’est joué dans les coulisses... au moins pour le premier tour du scrutin.

Ils étaient quelque 3 900 avocats à s’être rendus hier à la salle des pas perdus du Palais de justice pour exercer leur devoir électoral (près de 5 300 avocats sur environ 7 500 avaient le droit de voter, les autres n’ayant pas payé leur cotisation annuelle). En plus du bâtonnier, les avocats devaient élire quatre membres du conseil de l’Ordre et cinq membres pour le comité de la Caisse de la retraite.
Cinq candidats se sont présentés à la présidence de l’Ordre : Mes Sélim Osta, Sélim Gharios, Ramzi Joreige, Nohad Jabre et Chafic Rahi. Huit avocats, Sélim Osta, Sélim Gharios, Ramzi Joreige, Nohad Jabre, Chafic Rahi, Jean Salwane, Mohammed Chéhab et Samir Haïdar, se sont portés candidats au conseil de l’Ordre et dix autres au comité de la Caisse de la retraite. Il s’agit de Mes Joseph Sfeir, Maurice Diab, Samir Dahdah, Samir Chebli, Ahmed Safsouf, Raymond Jamhouri, Michel Aoun, Nabil Gholmieh, Fadl el-Hajj et Nayef Diab.
Jusqu’au premier tour du scrutin, les partis politiques n’avaient pas encore nommé explicitement leur candidat au bâtonnat. Toutefois, des alliances en coulisses étaient formées, selon lesquelles Ramzi Joreige, que beaucoup considèrent comme le candidat de l’opposition, semblerait favori. Mais à la déception d’une majorité des avocats, c’est Sélim Osta qui l’a emporté, pour un mandat de deux ans, avec 1 829 voix contre 1 738 pour Ramzi Joreige.
Que s’est-il passé hier à l’Ordre des avocats ? Selon certains votants, l’imbroglio a commencé quand trois avocats du même bord politique et professionnel se sont portés candidats à la présidence de l’Ordre. Il s’agit de Mes Sélim Gharios, Nohad Jabre et Ramzi Joreige, qui bénéficiaient de l’appui de nombreux avocats du Bloc national, des Forces libanaises, du Parti national libéral (PNL) et du Courant patriotique libre (CPL). Éliminés au premier tour du scrutin, Mes Jabre et Gharios, tous deux membres du PNL, ont reporté leurs voix, à la surprise générale, en faveur de Sélim Osta, malgré les nombreux contacts établis entre les différents candidats, élus et éliminés, dans une tentative de les convaincre de soutenir Me Ramzi Joreige. Rappelons que Me Sélim Osta, considéré par de nombreux votants comme le candidat du pouvoir, bénéficie notamment du soutien du parti Amal, du Parti syrien national social et des Kataëb présidés par M. Karim Pakradouni, la position du Parti socialiste progressiste n’ayant pas été officiellement déclarée.

Résultats des deux
tours du scrutin
De leur côté, Mes Jean Salwane et Michel Aoun, respectivement élus membre du conseil de l’Ordre et membre du comité de la Caisse de la retraite, et qui étaient soutenus principalement par le CPL, ont également reporté leurs voix à Me Osta malgré les consignes claires du général Michel Aoun, qui invitait ses partisans à élire Ramzi Joreige.
Trois mille huit cent vingt-trois avocats ont participé aux élections du premier tour du scrutin au terme duquel ont été élus membres du conseil de l’Ordre des avocats à part entière : Mohammed Chéhab (2 427 voix), Ramzi Joreige (1 840 voix), Sélim Osta (1 822 voix) et Jean Salwane (1 733). Nohad Jabre, qui a obtenu 1 499 voix, a été élu membre suppléant. Rappelons que Mohammed Chéhab était soutenu par la majorité des partis et des avocats indépendants.
Les cinq candidats élus membres du comité de la Caisse de la retraite sont les suivants : Raymond Jamhouri (1 527 voix), Samir Chebli (1 439 voix), Michel Aoun (1 386 voix), Ahmed Safsouf (1 367 voix) et Joseph Sfeir (1 230 voix).
Le nombre des avocats, qui ont participé au deuxième tour du scrutin, a atteint les 3 726 électeurs.
Nombreux sont les avocats qui ont été déçus par la tournure qu’ont prise les élections d’hier. Ils ne cessaient de répéter que c’est la première fois que le candidat élu bâtonnier obtient lors du premier tour un score inférieur à son concurrent.
Nada MERHI
C’est dans un imbroglio politique quasi surréaliste que se sont déroulées hier les élections à l’Ordre des avocats de Beyrouth. Les alliances étaient nébuleuses même pour certains partisans proches des partis politiques, qui n’ont pas reçu des directives bien précises. Selon de nombreux électeurs, tout s’est joué dans les coulisses... au moins pour le premier tour...