Évoquant la recherche qu’il a effectuée sur la station satellite privée et cryptée, Orbit, le sociologue Melhem Chaoul a exposé la constitution et la fonction de ce qu’il a appelé un « hypermarché de l’image télévisée » dans le monde arabe.
Bien que la station ne diffuse pas de messages spécifiques, dit-il, « elle entretient toutefois un message diffus, celui d’une forme de modernité et d’individualisation de la société arabe, et spécialement celle de la presqu’île arabique ». Le sociologue ne peut que souligner le lien entre l’existence d’un tel média et « la volonté d’une certaine élite économique d’élargir son champ d’activité au culturel et aux loisirs, le champ politique lui étant interdit d’accès. Mais, ajoute l’intervenant, le paradoxe est que ce processus se fait de l’extérieur, une sorte de modernisation non intégrée qui n’est pas issue d’une dynamique sociale interne ».
Gaëlle Le Poitier s’est, pour sa part, interrogée sur le rôle des Libanais dans le développement de la télévision satellitaire au Moyen-Orient. Soulignant le fait que les chaînes libanaises ont une audience au Liban aussi bien qu’à l’étranger et notamment dans les pays arabes – l’inverse n’étant pas vrai – la chercheuse explique cela par le fait que la télévision libanaise est très « politisée » et offre sur ce plan un produit relativement attractif pour des pays qui ne bénéficient pas du même climat de liberté.
Intervenant sur les enjeux de l’Internet et de la mondialisation des médias libanais, Yves Gonzalez-Quijano répertorie près de 700 médias en langue arabe sur Internet, un phénomène qu’il analyse à la lumière des effets politiques de la démocratisation de l’Internet, « dont on ne peut encore évaluer les véritables effets », dit-il.
Notre collègue du Safir, Zaynab Ghosn a pour sa part fait le point sur les résultats et l’analyse de son étude sur les « sites Internet gouvernementaux au M-O ». L’intervenante distingue entre trois types de sites dits officiels à savoir les « sites de propagande », « les sites administratifs » et les « sites neutres », sans aucune utilité précise. À la question de savoir si ce type de média peut d’une manière ou d’une autre induire des changements dans la relation entre les gouvernants et les gouvernés, la journaliste constate que l’influence de ces sites reste minime dans la mesure où elle touche à peine 1 % de la population.
Je.J.
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