Mohammed Kacimi écrit pour dédramatiser. Il écrit sur l’Algérie et la religion, deux sujets brûlants qu’il traite avec poésie. 1962, sa première pièce, évoque la fin de l’occupation pour les anciens d’Algérie, le début des rêves brisés pour les jeunes Algériens. La Confession d’Abraham nous invite, en confrontant Abraham à notre temps, à réfléchir sur les déchirures et les contradictions humaines. Toujours avec cet humour et la légèreté propres à Mohammed Kacimi.
Littérature de la mémoire
Il intervient ainsi auprès des lycéens en leur offrant des moments d’écriture libres et anonymes pendant le temps scolaire. « L’occasion pour eux de se défouler, de dédramatiser l’écriture, de parler de soi, de briser les tabous de l’orthographe, dont l’apprentissage est quelque peu contraignant à l’école », dit-il.
L’auteur définit sa littérature comme étant celle de la mémoire et non de la nostalgie. «La nostalgie est l’art de pleurer les choses qui n’ont pas la chance d’exister. Par contre, la mémoire c’est travailler sur les choses qui structurent notre imaginaire.»
Poète, romancier et dramaturge, Mohammed Kacimi a grandi dans une famille «très conservatrice, très bourgeoise, très proche de la religion ». Adolescent, il découvre Rimbaud et les surréalistes Fourier et Proudhon. Il décide d’écrire alors en français. «C’est mon espace de liberté, un espace auquel personne d’autre n’avait accès.»
À son actif: Le Mouchoir (édité chez l’Harmattan), Arabe, vous avez dit arabe? (Balland-1990) Le Jour dernier (Stock-1995).
Il dit avoir peur des écrivains, de la littérature sérieuse. «L’écriture est une cour de récréation », conclut l’auteur.
Maya GHANDOUR HERT
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