LIBAN-SYRIE - Le président de la Chambre à Damas pour la réunion de l’Union des parlementaires arabes

Berry appelle à une action diplomatique contre le Syria Accountability Act
Le président de la Chambre, Nabih Berry, a invité les Arabes à dénoncer les tentatives d’Israël de transposer la tension au-delà de la frontière, vers le Liban et la Syrie, et a demandé à la présidence de l’Union des parlementaires arabes de mener des contacts avec les dirigeants américains et européens pour leur exposer le point de vue des pays du Proche-Orient sur le Syria Accountability Act et la politique suivie par Washington dans la région.
M. Berry a tenu ces propos à Damas où il a pris part hier à la cérémonie d’ouverture de la 44e session du conseil de l’Union parlementaire arabe.
Le chef du Législatif a assuré la Syrie du soutien du Liban avant de dresser un violent réquisitoire contre les États-Unis, estimant que la Chambre des représentants, qui avait aprouvé le Syria Accountability Act, « n’a pas le droit de s’ériger en autorité parlementaire internationale ».
Après avoir rappelé le blocus imposé par les États-Unis à Cuba, M. Berry a indiqué que « les institutions de l’Administration américaine, notamment la Chambre des représentants et le Pentagone ont une spécialité rare dans le monde, celle d’inventer des ennemis à leur pays ». « Nous n’avons pas choisi d’être les ennemis des États-Unis », a dit le chef du Parlement, tout en affirmant que « la faiblesse arabe est en grande partie responsable du parti pris américain en faveur du sionisme ». Il a reproché aux Arabes de « ne même pas brandir la menace de retirer leurs fonds déposés dans les banques américaines », avant de réaffirmer que « c’est à cause d’Israël que les pays du Proche-Orient sont en désaccord avec les États-Unis ».
M. Berry a lancé un appel aux personnalités réunies, les exhortant à « laisser leurs peuples exprimer leurs sentiments », tout en se disant « chagriné parce que la rue arabe est opprimée au moment où des manifestations contre l’occupation de l’Irak sont organisées aux États-Unis ».
Il a ensuite invité les Arabes à dénoncer toute tentative israélienne de transposer la tension au-delà des frontières, vers le Liban et la Syrie, en rappelant le récent raid israélien contre une base présumée du Jihad islamique, près de Damas.
Cette attaque menace la stabilité dans la région, a considéré M. Berry, qui a réitéré son appel aux États arabes, leur demandant de « mettre fin à leurs contacts politiques ou économiques avec l’entité sioniste ». Il a en outre estimé que les Parlements arabes doivent juger « inacceptables tous les motifs du Syria Accountability Act, dans la mesure où ce texte constitue une atteinte à la dignité des pays arabes et jette les bases d’une politique hégémonique, sans compter qu’il représente une violation des lois internationales ».
M. Berry, qui a jugé nécessaire de demander à tous les parlementaires dans le monde de rejeter le Syria Accountability Act « ainsi que toutes les mesures qui peuvent en découler à l’avenir », a prié la présidence de l’Union des parlementaires arabes de former des délégations qui seront chargées de prendre contact avec le Sénat et la Chambre des représentants américains, ainsi qu’avec le Parlement européen « pour leur communiquer le point de vue arabe concernant le Syria Accountability Act et jeter les bases d’initiatives positives, en vue d’une normalisation des relations américano-arabes ».
En marge des travaux de la conférence arabe, M. Berry a eu un entretien avec son homologue syrien, Mahmoud al-Abrach.

Hariri reçu par Assad
Le chef du gouvernement, Rafic Hariri, s’est rendu samedi à Damas où il a été reçu par le président syrien, Bachar el-Assad, pour un entretien qui a porté sur la situation dans la région, selon les informations officielles fournies à la presse.
Le Premier ministre devait regagner Beyrouth le jour même.