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Syria Accountability Act - « S’il faut élaborer une telle loi, elle devrait s’intituler “Israel Accountability Act” » Lahoud appelle Washington à « se libérer de l’hégémonie du lobby sioniste »

Le président de la République, le général Émile Lahoud, a estimé hier que le vote du Syria Accountability Act par la Chambre US des représentants exprime « l’alignement flagrant des États-Unis sur la logique israélienne et la politique partiale, celle des “deux poids, deux mesures” ».
« S’il y a lieu d’élaborer une proposition de loi pour sanctionner quelqu’un dans la région, elle devra s’appeler “Israel Accountability Act”, en raison des massacres et du terrorisme pratiqués au quotidien à l’encontre du peuple palestinien. Israël occupe le territoire palestinien, y a implanté des colonies et refuse d’appliquer les résolutions internationales en faveur du retrait des territoires arabes occupés », a affirmé le chef de l’État.
Il a par ailleurs appelé les États-Unis à « se libérer de l’hégémonie du lobby sioniste sur les différents centres américains de décision », estimant qu’« une telle hégémonie constitue un danger assuré contre les intérêts du peuple américain, parce qu’elle pousse les États-Unis à adopter des politiques qui ont pour effet de pousser le radicalisme à son paroxysme et de donner des prétextes aux extrémistes ».
« La solution régionale serait des plus faciles si Israël venait à se retirer des territoires arabes occupés. Mais il est profondément injuste et irrationnel de demander aux peuples et aux États de la région de ne pas résister à l’occupation, de se soumettre et d’être accusés de terrorisme s’ils choisissent l’option de la résistance pour se libérer de l’oppression », a-t-il ajouté.
Dans le cadre de ses audiences, le général Lahoud a par ailleurs reçu au palais de Baabda les patriarches des Églises orthodoxes d’Orient : le pape copte Chenouda III, le patriarche syrien-orthodoxe Zakka Ier et le catholicos arménien de Cilicie Aram Ier.
Le chef de l’État a estimé que le congrès des Églises orientales en terre libanaise (qui se tient actuellement au catholicossat arménien à Antélias) « constitue une occasion précieuse pour réaffirmer la volonté des chrétiens de vivre en permanence le dialogue, la charité et l’unité avec leurs frères musulmans dans le monde arabe et le Maghreb ».
« Ces Églises se distinguent par leur authenticité et leur enracinement dans l’Orient, contre lequel l’on mène actuellement une campagne aveugle pour lui porter des accusations infondées, loin du message du pardon véhiculé par cette région », a-t-il poursuivi, en mettant l’accent sur « la nécessité d’une rencontre permanente entre les communautés et les religions » au Liban. « Seuls la connaissance de l’autre de près, la vie en commun avec lui et le fait de bâtir des canaux de dialogue entre les différents groupes et fractions de la région peuvent garantir notre attachement à la paix et à la fraternité et abattre la théorie du choc des cultures, des civilisations et des religions », a-t-il indiqué.
Le président Lahoud a ensuite estimé que l’expérience du Liban d’après-guerre pouvait « servir de modèle de coexistence civilisée et morale entre les différentes religions et communautés ». « Les Églises orientales peuvent plus que d’autres comprendre la réalité arabe et le danger de la politique israélienne qui cherche à inciter certaines Églises occidentales à adopter son point de vue et l’appuyer dans le cadre de son conflit avec son entourage arabe. Israël tente de se placer dans la position de la victime alors qu’il s’agit du contraire », a-t-il poursuivi.
Prenant la parole, le patriarche Aram Ier a évoqué l’objectif du congrès de Beyrouth, qui est celui de « consacrer l’unité des Églises orthodoxes d’Orient ».
Le catholicos arménien de Cilicie a apporté son soutien à « l’entreprise de réconciliation nationale initiée par le chef de l’État » et au « courage de ce dernier face aux pressions que le Liban subit ». « Vous êtes parvenus à rassembler les Libanais autour de vous pour garantir la sécurité du pays », a-t-il ajouté.
De son côté, le pape Chenouda III a rendu hommage au Liban pour « son importance et le rayonnement de sa démocratie, ses libertés, sa culture et sa civilisation ».
Le patriarche Zakka Ier a, quant à lui, estimé que « le Liban avait réussi à préserver son rôle malgré les événements qui l’ont ravagé », applaudissant aux relations de coordination avec la Syrie. « L’unité des positions entre les deux pays nous rassure et permet de réaliser les aspirations des deux peuples frères », a-t-il indiqué.
Le chef de l’État a enfin reçu le ministre de la Jeunesse et des Sports, Sébouh Hovnanian, le député syrien Georges Jabbour, le député Ali Khreiss, l’ancien ambassadeur de la Ligue arabe à Washington Clovis Maksoud et le président du Conseil national de l’audiovisuel, Abdelhadi Mahfouz.
Le président de la République, le général Émile Lahoud, a estimé hier que le vote du Syria Accountability Act par la Chambre US des représentants exprime « l’alignement flagrant des États-Unis sur la logique israélienne et la politique partiale, celle des “deux poids, deux mesures” ». « S’il y a lieu d’élaborer une proposition de loi pour sanctionner quelqu’un...