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Orientation - Les formations proposées par le département de l’USJ Jocelyne Gérard : La géographie, une discipline à « dépoussiérer » (photo)

Faire découvrir la géographie, en tant que discipline académique, et la « dépoussiérer », à travers une approche « dynamique et vivante », loin des préjugés et des idées préconçues qui tendent à confiner celle-ci dans un statisme malheureux, voire même dans une immobilité scolaire : tel est le principe sous-jacent à l’action du département de géographie de la faculté des sciences humaines de l’Université Saint-Joseph (USJ, rue de Damas), et de son chef, Jocelyne Adjizian Gérard. « Certains étudiants ont toujours, de prime abord, une image très scolaire de la géographie. Pour eux, cela correspond au kilo de lait ou de blé. Or la géographie est plus dynamique, plus vivante, mais aussi plus appliquée », indique-t-elle.
Le département dirigé par Mme Gérard, qui est hydroclimatologue de formation, comporte deux sections : l’une consacrée à l’environnement et à l’aménagement du territoire, l’autre à l’aménagement touristique et culturel (section sous le contrôle de Mme Liliane Barakat).
« La géographie est ce que j’appelle un “nouveau métier” », explique Mme Gérard. « Les étudiants, au terme de leur formation, ne sont pas nécessairement orientés vers l’enseignement. Dès la licence, ils ont l’opportunité de s’intégrer dans des équipes de recherche, dans des projets de recherche en environnement, en tourisme ou en aménagement du territoire, qui ont lieu actuellement au Liban », poursuit-elle. « Jusqu’à la licence, l’USJ ne se contente pas de donner à ses étudiants un bagage théorique ; elle leur permet aussi d’acquérir une formation technique très pointue. En pratique, les nouveaux licenciés sont, dès l’obtention de leur diplôme, fin prêts à se lancer sur le marché du travail. L’enseignement mis à part, les étudiants peuvent œuvrer au sein d’ONG ou du ministère au niveau de l’environnement, ou encore dans des hôtels, des agences de voyage, des projets de festivals, des événements culturels pour ce qui est du tourisme », ajoute Mme Gérard.
Mais la formation ne s’achève pas à la licence, et les étudiants ont l’opportunité de poursuivre un deuxième et un troisième cycle s’ils le souhaitent.

Environnement
et aménagement du territoire
La section environnement et aménagement du territoire du département de géographie de l’USJ cherche à « former des aménageurs conscients des problèmes environnementaux », selon l’expression de Jocelyne Gérard. « La démarche géographique, par son analyse de l’espace, donne l’occasion aux gens d’appréhender le milieu dans sa globalité. Il s’agit d’un aspect important qui permet de faire le lien entre ce qui est humain et ce qui est physique. Le problème environnemental concerne l’impact de l’homme sur le milieu et les conséquences sur lui de cet impact. Nous essayons également de comprendre les mécanismes et les processus scientifiques pour pouvoir par la suite intervenir », explique-t-elle. L’USJ propose un mastère recherche en environnement pour les étudiants désireux d’accéder aux études doctorales.
Aspect particulièrement important de la formation, le travail en laboratoire, qui est un complément nécessaire de la connaissance scentifique. « Pour atteindre les objectifs scientifiques et académiques, nous avons certes besoin des connaissances nécessaires en physique, en chimie, en urbain, mais aussi d’outils. Aussi avons-nous deux laboratoires au sein du département, l’un de télédétection et l’autre de cartographie, équipés des logiciels les plus récents (traitements d’images satellites, système d’informations géographiques ou « GIS »). Tous les étudiants sont formés au maniement de ces machines », précise le chef de département de géographie de l’USJ. « Un nouveau cours a également été ajouté au programme pour entraîner à l’utilisation de ces logiciels, ce qui est impossible sans une conception informatique des bases de données », ajoute-t-elle.
Pour ce qui est enfin du terrain d’étude, un projet de recherche existe au sein du département, financé par le Conseil de la recherche, qui est l’identification des problèmes d’aménagement et d’environnement dans le bassin du Nahr Beyrouth.
« Nous constituons une base de données sur le terrain d’étude pour pouvoir développer des études méthodologiques qui permettent d’appréhender les problèmes d’environnement », souligne Mme Gérard.
« D’où l’idée de développer un outil d’aide à la décision en matière d’environnement et d’aménagement, un système-expert », raisonnement automatisé qui fait appel à des experts, pour aider, via l’informatique, en matière de décision environnementale.
« Grâce à ce projet de recherche, nous avons pu mettre en place un troisième cycle très important, ce qui a ouvert la voie à l’établissement de partenariats. Nos étudiants poursuivent des thèses en cotutelle avec Paris IV, l’Université Sofia Antipolis de Nice, l’Université Joseph Fourrier de Grenoble et, surtout, l’Université de Savoie-Chambéry et le laboratoire Edithème. La collaboration avec ces laboratoires nous a permis de développer des axes de recherches qui sont les suivants : ressources karstiques et patrimoine karstique, risques naturels (glissements de terrains et risques hydroclimatiques). Grâce à la collaboration avec les autres universités nous avons pu également développer des axes en aménagements qui font appel à l’analyse spatiale », une approche géographique à travers des traitements de données qui permettent d’appréhender un problème dans sa dimension spatiale. « Ainsi, nous avons eu l’occasion de travailler sur les risques et les problèmes liés aux aménagements urbains, en collaboration avec la municipalité de Beyrouth », précise le chef du département de géographie.
Le dernier projet en date du département porte sur une collaboration entre la faculté de sciences et le département de géographie de l’USJ, en partenariat avec la municipalité de Beyrouth.
« Il s’agit d’un projet sur la pollution de l’air à Beyrouth. Nous allons installer des sites d’observation de pollution et commencer à les traiter au sein de l’USJ. Ce sera là l’occasion d’une collaboration interdisciplinaire entre des sciences dites dures comme la physique ou la chimie, et la géographie », révèle-t-elle.
Concernant les débouchés en environnement, Mme Gérard évoque les opportunités offertes aux géographes dès la fin de la licence : postes au ministère de l’Environnement, au Pnud, au sein d’ONG ou au sein de bureaux d’études. Emplois dont les salaires de base sont très souvent supérieurs à 1 000 dollars.

Aménagement touristique
et culturel
Si le tourisme bat quelque peu de l’aile au Liban, sur le plan académique, il offre une grande variété de formations à l’USJ.
Celle-ci est pratiquement la seule à proposer un doctorat en tourisme.
Elle propose aussi deux mastères : un mastère recherche, qui permet d’accéder aux études doctorales, et un mastère professionnel.
Jusqu’à la licence, l’objectif est de « former des étudiants éclectiques », des professionnels du tourisme qui peuvent aussi bien travailler dans les agences de voyage en tant que tours opérateurs, que créer des « produits touristiques », ou encore œuvrer dans l’aménagement touristique.
« Pour ce faire, la formation que propose le département est polyvalente et mêle histoire, géographie, archéologie et sociologie, au marketing, aux techniques de vente et à la communication. Des cours de langues sont également proposés, pour que les étudiants puissent, au terme de leur cursus, maîtriser l’arabe, le français, l’anglais et une quatrième langue de leur choix », explique Mme Gérard.
« Les étudiants reçoivent également une formation technique touristique géographique et cartographique », ajoute-t-elle.
Et d’enchaîner : « Nos étudiantes en licence de tourisme travaillent toutes grâce à cette formation cosmopolite. Elles sont recrutées dans les hôtels, au niveau des ressources humaines, de la communication avec les clients et dans les agences de voyage ».
« Actuellement, notre mastère professionnel projette de développer un axe patrimoine, culture et développement durable. De nouveaux cours ont été introduits sur les héritages culturels et sur le “e.tourism”, le tourisme par Internet. Au terme de ce mastère, les étudiants auront à œuvrer sur le terrain, en collaboration avec les municipalités. Au niveau du mastère de recherche, c’est l’axe vulnérabilité et valorisation du patrimoine qui est en cours de développement, en collaboration avec des experts de l’Unesco, qui sont impliqués au niveau de la direction des thèses estudiantines », ajoute Mme Gérard.
La section favorise par ailleurs les échanges d’étudiants avec les quatre universités précitées, ce qui est plus facile désormais grâce au système des crédits.
Il convient de noter enfin que le département de géographie à l’USJ encourage ses étudiants à prendre conscience, sur le terrain, des problèmes environnementaux et touristiques, à travers l’élaboration de stages pour les étudiants dès la première année de licence, dans les entreprises.
Une manière de garder les jeunes en contact avec le monde professionnel et la réalité de la société libanaise, dans le plus pur esprit de la formation de l’USJ.

M. H. G.
Faire découvrir la géographie, en tant que discipline académique, et la « dépoussiérer », à travers une approche « dynamique et vivante », loin des préjugés et des idées préconçues qui tendent à confiner celle-ci dans un statisme malheureux, voire même dans une immobilité scolaire : tel est le principe sous-jacent à l’action du département de géographie de la...