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société - Un programme pour les jeunes avec les jeunes La troupe du cirque d’Arcenciel sous les projecteurs (photos)

«Un service rendu est un service payé. » Telle est la philosophie dont est imprégnée l’équipe d’Arcenciel (AEC) qui œuvre depuis une vingtaine d’années à assurer une réadapation physique ainsi qu’une réinsertion économique et sociale des personnes en difficulté.
Hier, cette association exceptionnelle, qui continue de grandir grâce à la générosité de ses membres et de ses partenaires, a voulu partager avec quelques invités d’honneur les fruits de l’une de ses réalisations : le programme jeunesse. À l’occasion de la visite au Liban de la présidente de la Fondation de la promotion sociale de la culture (FPSC) Pilar Lara, un partenaire majeur de l’Agence internationale de coopération espagnole grâce à laquelle une grande partie des projets d’Arcenciel ont pu se réaliser, les jeunes du Rainbow Club relevant de l’AEC ont présenté quelques-unes de leurs réalisations.
Aucun discours officiel, aucune déclaration lors de cette cérémonie officielle organisée en l’honneur des jeunes. Ce sont eux d’ailleurs qui vonte occuper les devants de la scène devant un parterre d’officiels et de responsables pédagogiques. Dès l’entrée, les jeunes d’AEC ont accueilli leurs invités, les guidant à travers une exposition de photos qu’ils ont eux-mêmes réalisées à partir de la technique du sténopé. Cette méthode consiste à utiliser un appareil sans mécanisme ni lentille. Le papier photographique est impressionné par la lumière du jour à travers une minuscule pupille percée dans la boîte. Baptisée par les jeunes photographes en herbe « Tankit Abou Fouad », cette simple boîte cylindrique a permis aux enfants de fabriquer des images en apprenant à mieux appréhender le temps et la lumière et à développer eux-mêmes leurs photos en laboratoire. L’exercice a consisté en un travail pédagogique grâce auquel les jeunes ont pu découvrir leur ville dont ils sont souvent exclus, en y apportant un regard innovant et plein de fraîcheur. L’idée est de donner l’occasion à la jeunesse marginalisée de dresser un portrait de leur cité et d’exprimer à travers des images personnalisées leurs espérances, leurs doutes ou leurs revendications. Les légendes – fruit d’un mélange de sarcasme et d’humour – ont été rédigées par les auteurs. Réalisée dans un grand nombre de pays de la Méditerranée, cette activité permet de créer, par le biais de l’image, un dialogue entre les jeunes.
À noter qu’une fois le projet complètement finalisé, une exposition itinérante rassemblant l’ensemble des photographies réalisées dans chacune des douze villes participantes tournera autour de la Méditerranée.
Également prévue au programme, une représentation donnée par la troupe du cirque d’Arcenciel, formée dans le cadre d’une activité artistique-sportive dispensée par l’association.
Intrépides et espiègles, une dizaine de jeunes nouvellement initiés aux arts du cirque se sont produits devant leurs invités. Jonglerie, acrobatie, clownerie , maniement du bâton fleur, du diabolo et des échasses, bref toutes les techniques de prouesse et de hardiesse étaient à l’ordre du jour.
Les rares maladresses commises durant le spectacle n’ont pas réussi à démonter les jeunes artistes ni à leur faire perdre pied. Derrière un maquillage coloré représentant les différents personnages du cirque, on pouvait deviner le sentiment de fierté qui animait les jeunes acrobates.
Vécue par les membres du Rainbow Club pendant plusieurs mois, cette expérience leur permet de découvrir en eux des potentialités igorées et de renouer avec le succès et la réussite. Les participants à ces ateliers, des jeunes en rupture sociale, apprennent grâce à cette formation à développer leur concentration et leur créativité ainsi que leur sentiment d’appartenance au groupe en accroissant notamment leur confiance en soi et en l’autre. Il s’agit d’une démarche éducative originale qui bouleverse l’approche traditionnelle de réinsertion sociale. « Nous nous sommes entraînés durant neuf mois à intervalle irrégulier, confie Nicolas, le plus ancien de la troupe. Ce sont les Canadiens qui nous ont initié cette activité. »
Ishak témoigne à son tour de la joie qu’il éprouve à pratiquer cet art avec ses amis, dans un cadre on ne peut plus fraternel. « Ce que j’apprécie le plus à Arcenciel, c’est l’esprit séculier qui règne parmi les participants. Ici, tout le monde est traité de la même manière. Il n’y aucune dissension de type confessionnel ou communautaire. » C’est d’ailleurs l’objectif visé par cette ONG qui œuvre à assurer aux personnes en difficulté une meilleure qualité de vie et un emploi fixe et épanouissant dans un monde dépourvu de toute discrimination. À travers un programme de développement durable, l’association entend ainsi réduire les barrières sociales qui se dressent entre les individus. À noter que le programme jeunesse d’Arcenciel propose également aux participants des activités culturelles et pédagogiques qui leur donnent notamment accès à une bibliothèque, à des cours de langues et à l’Internet sans aucune limitation.
« Notre approche n’est pas autoritaire mais participative. Nous n’imposons aucune restriction aux jeunes, notamment pour ce qui est de l’accès Internet qui est complètement libre. C’est un espace où ils peuvent s’exprimer sans aucun blocage », affirme une des responsables d’Arcenciel en précisant que l’esprit positif de l’association finit toujours par déteindre sur ces jeunes.
Je.J.
«Un service rendu est un service payé. » Telle est la philosophie dont est imprégnée l’équipe d’Arcenciel (AEC) qui œuvre depuis une vingtaine d’années à assurer une réadapation physique ainsi qu’une réinsertion économique et sociale des personnes en difficulté.Hier, cette association exceptionnelle, qui continue de grandir grâce à la générosité de ses membres...