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Camps palestiniens - Les intégristes répliquent après la tentative de meurtre de Abdallah Chreidi Le Fateh en mauvaise posture à Aïn el-Héloué

Les hommes de Yasser Arafat comptaient bien mettre au pas leurs adversaires, mais au soir des combats les plus violents qu’ait connus Aïn el-Héloué depuis de longs mois, il paraissait certain que les combattants intégristes ont marqué des points hier dans ce camp de réfugiés, le plus grand du Liban, au détriment du Fateh, l’organisation relevant du président palestinien.
Les affrontements ont éclaté au surlendemain de la tentative d’assassinat de Abdallah Chreidi, le chef du groupuscule fondamentaliste Esbat al-Nour, une émanation d’Esbat al-Ansar, formation qui se trouve dans le collimateur des États-Unis – mais aussi du gouvernement libanais – pour ses liens avec la nébuleuse d’el-Qaëda.
Sultan Aboul Aynaïn, principal représentant de M. Arafat au Liban, n’avait pas hésité dimanche à claironner que ce sont ses hommes qui ont tenté de tuer Chreidi, donnant ainsi le signal de la volonté des arafatistes d’en finir avec les groupuscules intégristes et d’affermir le contrôle de l’OLP sur Aïn el-Héloué.
Il avait indiqué que le Fateh voulait se débarrasser de Chreidi coûte que coûte et qu’il ne tolérait plus sa présence à Aïn el-Héloué.
Mais Abdallah Chreidi n’a été que blessé et, hier, ce sont, semble-t-il, les fondamentalistes qui ont pris l’initiative de la réplique. Un bilan en soirée faisait état de huit morts, parmi lesquels six hommes du Fateh et un seul intégriste. Des témoignagnes faisaient même état de la prise de contrôle par des fondamentalistes de la rue principale du camp, qui compte près de 65 000 habitants.
Selon un responsable palestinien, qui n’appartient à aucune des factions en conflit, les intégristes, « déboussolés après la tentative d’assassinat de Abdallah Chreidi par le Fateh, se sont réorganisés et ont contre-attaqué pour montrer aux partisans de Arafat qu’ils ne sont pas une proie facile et qu’ils résisteront aux tentatives de les chasser de Aïn el-Héloué ».
« Le Fateh a engagé seul une bataille contre des intégristes et il est fort probable que sa tentative d’imposer sa loi ne réussisse pas, les civils risquant une nouvelle fois d’en payer le prix », a ajouté ce responsable
Un cadre arafatiste expliquait pour sa part que « les intégristes d’Esbat al-Ansar et d’Esbat al-Nour et d’autres se sont ligués contre le Fateh ». Une affirmation qui reste à vérifier mais qui semble plausible, le groupuscule de Abdallah Chreidi ayant des effectifs trop modestes pour pouvoir affronter à lui seul les combattants de Yasser Arafat.
Dans ce contexte explosif, l’inconnue majeure demeure le rôle joué par les autorités libanaises et, à travers elles, celui de la Syrie. Certes, l’armée libanaise encercle pratiquement Aïn el-Héloué, mais, pour des raisons connues, se garde de toute intervention à l’intérieur du camp.
Pour autant, si la confrontation est interpalestinienne, ses enjeux intéressent de près les Syro-Libanais. Il est vrai qu’historiquement, ces derniers n’éprouvent pas de grande sympathie pour Yasser Arafat. Mais la conjoncture actuelle, tant sur le plan local qu’international, impose à tout le monde de converger vers une seule vérité : tous les chemins mènent à el-Qaëda.
Car enfin, comment considérer comme une pure coïncidence la décision brutale du Fateh d’en finir avec Abdallah Chreidi et les efforts en cours côté libanais pour démanteler les réseaux intégristes sunnites du pays.
La convergence est d’autant plus réelle que le groupuscule de Chreidi est lui-même accusé par Beyrouth d’avoir donné refuge à des terroristes qui avaient participé à la tuerie de Denniyé (en 2000) et notamment à Abou Obeida, condamné à mort pour avoir assassiné trois agents des SR libanais l’été dernier. Quant à Esbat al-Ansar, l’organisation-mère, elle a pour chef Abou-Mahjan, lui aussi condamné – par contumace – par la justice libanaise à la peine capitale pour le meurtre d’un dignitaire prosyrien et soupçonné d’avoir organisé l’assassinat des quatre juges de Saïda, en 1999.

E.F.
Les hommes de Yasser Arafat comptaient bien mettre au pas leurs adversaires, mais au soir des combats les plus violents qu’ait connus Aïn el-Héloué depuis de longs mois, il paraissait certain que les combattants intégristes ont marqué des points hier dans ce camp de réfugiés, le plus grand du Liban, au détriment du Fateh, l’organisation relevant du président palestinien.Les...