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chancellerie - Interview exclusive du premier consul des États-Unis à « L’Orient-Le Jour » Six semaines au moins pour un visa US(PHOTO)

Il aura fallu un an presque jour pour jour pour ériger le bâtiment qui abritera le nouveau consulat américain, dans l’enceinte de l’ambassade à Awkar. C’est en mars 2002 qu’a été posée la première pierre de l’édifice qui, très rapidement, a pris forme pour devenir une magnifique bâtisse à l’architecture typiquement libanaise.
Et c’est à partir du 9 juin que les Libanais pourront à nouveau soumettre leurs demandes de visas à l’équipe consulaire. Celle-ci travaille d’arrache-pied depuis plusieurs jours pour être fin prête au jour de l’ouverture. Fermé au public depuis 1984, à la suite du bombardement de l’ambassade à Awkar, le consulat américain rouvre ses portes, à un moment où personne ne s’y attendait. Elisabeth Suzy Pratt, premier consul, a expliqué à L’Orient-Le Jour que la finalisation de ce projet, approuvé il y a plusieurs années, s’inscrit dans la continuité de la politique américaine au Liban. Selon elle, il n’y a aucune raison que le consulat ne rouvre pas.
« Il aura fallu au moins quatre ans pour que la décision (de réouverture) soit concrétisée, le temps d’obtenir le budget et toutes les approbations nécessaires. Nous ne voulions surtout pas renoncer à un projet planifié depuis longtemps », affirme Mme Pratt à L’Orient-Le Jour.
La question sécuritaire, qui a « toujours été une préoccupation » des Américains, ne semble pas un sujet d’inquiétude pour l’équipe diplomatique de Awkar, qui poursuit le plus normalement du monde ses activités. À la question de savoir si les mesures de sécurité seront renforcées maintenant que l’ambassade va ouvrir ses portes devant un plus grand nombre de personnes, Mme Pratt explique qu’aucune mesure supplémentaire n’a été prévue, « le système sécuritaire déjà en place étant suffisamment performant ».
« Rien n’a changé depuis le 11 septembre pour ce qui est de la procédure requise pour les visas. La seule différence c’est qu’il faut plus de temps pour recevoir les approbations. Celles-ci sont obtenues à l’issue d’un contrôle devenu plus strict qu’avant », souligne la responsable.

Une organisation
sophistiquée
C’est en tous les cas une excellente nouvelle pour les Libanais qui devaient se déplacer jusqu’à Damas ou à Nicosie pour présenter leurs demandes de visa. Ceux qui en ont fait l’expérience se souviennent encore des interminables files d’attente devant les ambassades américaines de ces capitales et des conditions difficiles auxquelles ils étaient le plus souvent astreints. Une situation qui va bientôt changer, promet Mme Pratt, puisque l’équipe de Awkar a prévu tout un système d’organisation sophistiqué pour épargner aux Libanais les supplices d’une démarche lourde et compliquée. Désormais, indique le premier consul, les demandes se feront à partir du 2 juin, sur rendez-vous pris auprès de la Banque du Crédit libanais, toutes branches confondues. Le solliciteur devra s’acquitter d’une somme de $ 100 qui représente les frais du visa, un montant qui ne sera pas remboursé toutefois en cas de refus de la demande. Une fois la date fixée par un responsable de la banque, il devra se rendre à son rendez-vous – « à l’heure » – au consulat de Awkar. En attendant son tour dans un espace aménagé en plein air à l’entrée du consulat, il « pourra profiter d’une magnifique vue sur le port de Dbayé », avant d’être reçu, dans un second temps, dans une grande salle moderne, spécialement conçue pour les entrevues. Il sera accueilli par un fonctionnaire responsable, avec lequel il pourra s’entretenir au comptoir par téléphone interne, « dans le respect de la confidentialité » explique le premier consul, ou dans une petite salle prévue pour les handicapés ou pour « certains cas particuliers ».
À la question de savoir si elle s’attend à une affluence de demandes dès la reprise du service, Mme Pratt affirme qu’il est encore très difficile à ce stade d’estimer le nombre de Libanais « qui attendent la réouverture du consulat ». « Ceux qui sont pressés et qui n’ont pas réussi à obtenir un rendez-vous relativement tôt auront toujours la possibilité de se rendre à Damas ou à Chypre. » D’ailleurs, dit-elle, il faudra une certaine période d’adaptation pour que le système puisse fonctionner de manière plus fluide.
Jusque-là, seuls les renouvellements de visas déjà octroyés étaient effectués à Awkar, en raison notamment du manque d’espace et d’effectifs. En 1998 toutefois, le service consulaire a recommencé à traiter les demandes pour un premier visa d’étudiant et pour les visas octroyés dans le cadre des programmes de visites d’échanges culturels et pédagogiques. Avec la relance du nouveau service, le consulat pourra à nouveau délivrer tous les visas non destinés à l’immigration, comprenant notamment les visas d’étudiants et les visas dits B1 et B2 « de tourisme et d’affaires ».

Les cas d’immigration
Quant aux visas d’immigration, ils continueront d’être octroyés à Damas ou à Chypre et non au Liban.
« Cette procédure n’est pas propre à ce pays, explique la responsable des affaires publiques, Candace Putnam. Il s’agit d’une tendance générale qui consiste à traiter régionalement les visas d’immigration en les rassemblant dans un seul pays. »
Quels sont les critères pour obtenir un visa B1 et B2 et combien de temps faut-il prévoir avant de planifier un voyage aux États-Unis ?
« Le plus important pour nous est d’obtenir la preuve que le visiteur ne compte pas rester aux États-Unis. Et c’est à lui d’apporter les documents et les preuves nécessaires pour nous convaincre », souligne le premier consul, en expliquant qu’au cours de l’interview, on suppose en général que le demandeur d’un visa d’entrée compte s’établir aux États-Unis. « Notre loi sur l’immigration présume que tout demandeur de visa est potentiellement une personne qui cherche à immigrer. »
Pour ce qui est des visas d’étudiants, ils font l’objet d’une procédure spéciale qui consiste notamment à remplir le fameux formulaire dit « I20 form », qui doit être accompagné de l’acceptation universitaire aux États-Unis. L’étudiant doit en outre prouver qu’il a suffisamment de moyens pour assumer les frais universitaires, relativement élevés aux États-Unis.
Quant au délai à prévoir avant l’obtention du visa, il varie en fonction du rendez-vous. Une fois celui-ci obtenu auprès de la banque, « il faudra compter au moins six semaines », affirme Mme Pratt, en indiquant que c’est le temps nécessaire en général pour adresser la demande à Washington qui doit donner son aval sur le dossier.
Pour tout renseignement et pour obtenir les formulaires requis, les personnes intéressées pourront consulter le site Internet suivant : www.usembassy.gov.lb.
Un numéro vert (hotline) – 1466 – que l’on peut demander à partir du téléphone mobile est également mis à la disposition du public dès à présent.

Jeanine JALKH
Il aura fallu un an presque jour pour jour pour ériger le bâtiment qui abritera le nouveau consulat américain, dans l’enceinte de l’ambassade à Awkar. C’est en mars 2002 qu’a été posée la première pierre de l’édifice qui, très rapidement, a pris forme pour devenir une magnifique bâtisse à l’architecture typiquement libanaise. Et c’est à partir du 9 juin que les Libanais...