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Universités - Remise de 318 diplômes à la faculté des sciences sociales de l’USJ Abou aux étudiants : Travaillez, sans relâche, à la libération du Liban

Plus de 300 étudiants de la faculté des sciences sociales de l’Université Saint-Joseph ont reçu samedi leurs diplômes au cours d’une cérémonie au campus de Mar Roukoz, placée sous le patronage du ministre de la Justice Bahige Tabbarah et en présence notamment de l’ancien président de la République Amine Gemayel dont le fils Sami figurait au nombre des diplômés en droit. Une cérémonie qui s’est transformée en un vibrant hommage des étudiants au recteur sortant, le père Sélim Abou, dont les fonctions échoient dans quelques jours, et qui a été ovationné par le public et les diplômés à deux reprises.
Dans son allocution, la dernière au cours d’une remise des diplômes à l’USJ, le père Abou s’est adressé aux étudiants en ces termes : « Au-delà des valeurs humaines et spirituelles relatives à votre vie personnelle et professionnelle, la raison vous conduit à celles qui concernent votre responsabilité de citoyens. Vous êtes appelés à tisser des liens de solidarité au sein d’une société qu’on s’acharne à diviser et à fractionner pour perpétuer la domination d’un pouvoir inféodé à l’étranger ; vous êtes appelés à renforcer le sens patriotique dont vouz avez fait preuve en tant qu’étudiants, pour travailler, sans relâche, par la parole et l’action, à la libération du Liban et à la restauration de sa dignité. »
« L’exercice de votre profession ne s’arrête pas à la compétence théorique et pratique ; elle implique une dimension humaniste que vos professeurs et responsables vous ont enseignée et dont ils ont été eux-mêmes parmi vous les témoins vivants tout au long de vos études. Si je devais définir en quelques mots cette dimension humaniste, je dirais qu’elle recouvre un certain nombre de principes qui visent à l’épanouissement de l’être humain, à la reconnaissance de ses droits fondamentaux et à la défense de sa dignité », a-t-il affirmé.
« Or vous entrez dans un monde où l’humanisme est plus que jamais menacé. Le principe premier de l’humanisme étant que l’homme ne peut être un moyen sans être toujours en même temps une fin, sa propre fin, on assiste aujourd’hui à l’inversion du rapport entre la fin et les moyens (...), laquelle repose sur une attitude mentale qui guette particulièrement l’homme d’aujourd’hui : à savoir la subordination de la raison morale, soucieuse du sens de l’existence et du destin de la liberté, à la raison instrumentale, qui ne vise que l’efficacité immédiate.
« Il vous appartient de relever le défi au prix d’une conviction inaltérable et d’une vigilance de tous les jours. Vous êtes appelés à faire honneur à la formation que vous avez reçue et aux valeurs qui vous ont été transmises. Vous n’accepterez pas, j’en suis sûr, que la raison instrumentale domine votre vie professionnelle au point de la subordonner entièrement aux impératifs du marché et de la productivité ; vous saurez la soumettre à la raison critique, seule capable de discerner les véritables fins et de veiller à une juste hiérarchie des valeurs », a-t-il conclu.

L’hommage de Tabbarah
à Abou
Prenant la parole, le ministre de la Justice Bahige Tabbarah a axé son intervention sur la notion d’« État de droit ».
Selon M. Tabbarah, l’État de droit est l’État régi par les lois et non soumis à la volonté des gouvernants. Ces lois organisent l’action des trois pouvoirs en fonction de leur séparation, a-t-il poursuivi, en se référant à L’Esprit des lois de Montesquieu : pour éviter les abus, il faut que le pouvoir arrête le pouvoir. « La séparation des pouvoirs constitue une garantie pour la liberté individuelle et empêche l’avènement du despotisme. L’État de droit est un État démocrate qui respecte et garantit l’application des lois, des droits de l’homme et des libertés », a-t-il indiqué.
Et de poursuivre en mettant l’accent sur les deux piliers sur lesquels se base, selon lui, l’État de droit. L’existence, d’abord, d’une loi électorale assurant liberté d’opinion au citoyen et égalité des chances au candidat, qui garantirait une opération électorale transparente dont les résultats seraient représentatifs de la réalité politique et permettraient l’alternance paisible au pouvoir. La présence, ensuite, d’une justice intègre, indépendante et effective, pour préserver la dignité, les droits et les libertés des citoyens. Une justice qui bénéficierait de la confiance de tous, qui protégerait les faibles contre les puissants et qui arbitrerait entre les parties en conflit par les moyens pacifiques, a souligné M. Tabbarah, en appelant les jeunes à ne pas baisser les bras. « C’est vous qui devez œuvrer pour rectifier le tir, en fonction des valeurs qui vous ont été inculquées dans cette université », a-t-il dit aux étudiants.
Le ministre de la Justice, qui est également membre du Conseil stratégique de l’USJ, a ensuite rendu un hommage au père Abou, « dont les actes auront valeur de guide pour l’avenir de l’USJ ».
« Cher père Abou, il arrive que nous soyons en désaccord sur certains points. Malgré cela, nous apprécions votre franchise et votre audace dans l’expression de vos convictions. Nous respectons vos points de vue, tout comme vous avez appris à vos étudiants à respecter et à accepter les opinions des autres. Sans cet espace de liberté et cette acceptation de l’Autre, tout aussi différent qu’il soit, que nous resterait-il pour vanter le Liban devant les autres ? » a-t-il conclu.
À l’issue de la cérémonie, Nancy Ghabayen, diplômée de l’Institut supérieur des sciences de l’assurance, a lu le mot des étudiants, qualifiant le père Sélim Abou de « plus qu’un grand homme, un grand jésuite, ou un grand recteur : un véritable symbole ». Des mots auxquels ont fait écho ceux du président du bureau de la faculté de droit et des sciences politiques au sein de l’amicale estudiantine de l’USJ, Nabil Abou Charaf. « Le père Abou aura été la clef de voûte, le capitaine qui a maintenu le cap d’un navire abandonné en pleine tempête. Ce faisant, il montrait la voie à toute une génération, disant la vérité dans toute sa difficulté et toutes ses dimensions », a indiqué M. Abou Charaf.
Une décoration a enfin été remise au recteur sortant de l’USJ par les étudiants.
Plus de 300 étudiants de la faculté des sciences sociales de l’Université Saint-Joseph ont reçu samedi leurs diplômes au cours d’une cérémonie au campus de Mar Roukoz, placée sous le patronage du ministre de la Justice Bahige Tabbarah et en présence notamment de l’ancien président de la République Amine Gemayel dont le fils Sami figurait au nombre des diplômés en droit. Une...