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EXPOSITION - Vernissage ce soir à l’Espace SD Les « Phases » de Flavia Codsi : des autoportraits tout en mystères (photo)

On croit parfois la reconnaître sur ses toiles. Ses longs cheveux noirs, encadrant un visage grave qui lui ressemble, s’inscrivent en effet dans certaines de ses compositions. Ils jouent tantôt à la parure naturelle, tantôt au voile pudique sur une silhouette vue de dos, ou un corps fermé, replié sur lui-même. Ou encore, comme dans une série qu’elle présente actuellement à l’Espace SD, ils se déploient dans le vent, comme de longues ailes noir corbeau!
Mais non, ce n’est pas elle. Seulement des projections de ses différentes facettes, de ses états d’âme, de ses émotions, de ses tensions, de ses révoltes, de ses repliements.... Des représentations des différentes «phases» par lesquelles elle est passée ces huit derniers mois, période durant laquelle elle a élaboré les 25 pièces, grand format, à l’huile, qu’elle expose – sous l’intitulé Phases – jusqu’au 18 octobre, à l’Espace SD (avenue Charles Hélou).

«Mêle-toi de tes oignons»
Ce n’est pas elle. Et c’est pourtant elle... Tant elle semble sortir d’une de ses peintures, silencieuse et énigmatique, à l’image de ses personnages. Ces femmes au langage corporel intense, aux humeurs révélées par les attitudes, ou suggérées par une mise en scène à la fois éloquente et épurée. Ainsi en est-il, par exemple, du tableau intitulé Mêle-toi de tes oignons, où une femme plutôt fatale, munie d’un couteau, se tient à côté d’une planche de bois où elle vient juste de hacher des oignons....
Cela pourrait être elle aussi, cette brune vue de dos qui suspend un drap sur un fil à linge dessiné, en trompe-l’œil, sur un côté d’un paravent. Et qui, de l’autre côté, l’enlève, toujours de dos, toujours cachée. Cela pourrait être elle aussi dans Insomnie, une huile qui raconte l’insomnie d’un couple : les bras, cachant le visage, croisés au-dessus de la tête, les corps repliés sur les côtés, dans l’attitude de ceux qui cherchent désespérément le sommeil. Cela pourrait être elle, car Flavia Codsi est passée par des nuits sans sommeil, « à cause des hurlements nocturnes d’un chien errant qui rodait dans le quartier», raconte-t-elle. Des désagréments qui lui ont inspiré la toile précédemment décrite, mais aussi ses premières peintures animalières. Deux toiles géantes représentant chacune un chien perché sur ce qui pourrait être une terrasse, du moins un promontoire.

Précision clinique
Aussi peu loquace qu’elle soit, Flavia Codsi ne se raconte pas moins dans ses œuvres. D’une manière indirecte certes, à travers des figures et des silhouettes qui jaillissent d’un fond abstrait, traité par superposition de couches étalées au couteau, puis grattées pour donner au final un aspect vieilli, usé... Une composition qui accentue l’anonymat des personnages derrière lesquels elle se cache.
Peinture figurative, extrêmement réaliste, minutieuse et technique, les œuvres de Flavia Codsi sont toujours des portraits. Que le sujet en soit un être humain, un animal ou une pomme, une poire, une banane.... Et si même ses natures mortes sont «décrites» avec une précision clinique, cet aspect quasi photographique n’efface en rien l’atmosphère toute de mystère et d’ indicible qui se dégage des tableaux de cette artiste.

Zéna ZALZAL
On croit parfois la reconnaître sur ses toiles. Ses longs cheveux noirs, encadrant un visage grave qui lui ressemble, s’inscrivent en effet dans certaines de ses compositions. Ils jouent tantôt à la parure naturelle, tantôt au voile pudique sur une silhouette vue de dos, ou un corps fermé, replié sur lui-même. Ou encore, comme dans une série qu’elle présente actuellement à...