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Sécurité - Les services sur le qui-vive Craintes officielles sérieuses d’un nouveau complot israélien

À l’instar de Michel Samaha, plusieurs ministres pensent qu’Israël est derrière l’attentat qui a coûté la vie à un cadre du Hezbollah, dans la banlieue sud. Les officiels craignent qu’Israël n’ait tramé un nouveau complot pour déstabiliser le Liban. Qui, d’après eux, bénéficie d’un climat de sécurité que beaucoup de pays peuvent lui envier. Pour le pouvoir, en tout cas, la sécurité reste une ligne rouge, une priorité absolue. Et il se montre encore plus vigilant pendant la saison d’été. Parce que, pratiquement chaque année, Israël tente de torpiller le profit économique que ce pays peut tirer des touristes et des villégiateurs. Soit en provoquant des incidents divers, soit par des agressions directes, comme les bombardements de nos centrales électriques. Bien évidemment, ces attaques, directes ou sournoises, portent également atteinte au mouvement d’attraction des capitaux et des investisseurs, dont l’apport est nécessaire au redressement économique libanais.
Sur le plan politique global, les visées israéliennes cloutent le Liban dans son rôle, malheureusement traditionnel, de lice pour les affrontements extérieurs, de soupape de dégagement pour les protagonistes étrangers, régionaux ou internationaux.
Quoi qu’il en soit, un début de psychose a été enregistré après l’attentat de la banlieue sud, qui a en effet été suivi de plusieurs fausses alertes à la bombe. La guerre psychologique se greffe donc sur la guerre des ombres engagée par Israël, aux dires des officiels libanais. Selon ces responsables, Israël s’efforce de recouvrer la carte de pression que l’activité de la Résistance, maintenant pratiquement gelée, lui permettait d’utiliser en direction des Occidentaux, Américains en tête. Pour leur faire croire que le Hezbollah doit être assimilé à une organisation terroriste. Et pour disposer d’un front de dégagement médiatique, en cas de difficultés supplémentaires du côté du volet palestinien. En même temps, des troubles au Liban arrangent Israël dans la mesure où ils affaiblissent la Syrie. Qui reste, pour beaucoup d’Israéliens, l’adversaire le plus coriace, le négociateur le plus dur qu’il leur faudra affronter un jour ou l’autre autour d’une table, puisque les Américains l’exigent. Les Israéliens, selon ces sources locales, souhaitent exploiter régionalement l’impact que peut avoir, à Washington même, la conjuration du lobby sioniste et de l’extrême-droite US articulée autour du Syria Accountability Act, actuellement soumis au Congrès. Tel-Aviv souhaite que l’Administration Bush reprenne ses admonestations à l’encontre de Damas, pour en exiger la neutralisation du Hezbollah et des organisations palestiniennes radicales qui ont des bureaux sur les bords du Barada, ainsi que pour obtenir le déploiement de l’armée libanaise le long de la ligne bleue.
Afin de précipiter les choses dans ce sens, les Israéliens tentent de travailler à chaud, ajoutent ces sources. Qui expliquent qu’en faisant assassiner des cadres du Hezbollah, le gouvernement Sharon espère provoquer une vive réaction militaire de ce parti au Liban-Sud. D’où un danger, à terme, d’une escalade risquant de déboucher sur une guerre généralisée. Ce qui amènerait les Américains à intervenir en mettant la pression au maximum sur Damas, en vue d’éliminer le Hezb. L’attentat de la banlieue sud serait donc, politiquement, une dangereuse provocation israélienne.
Cependant, au stade actuel, la direction du Hezbollah laisse entendre que l’ennemi ne pourra pas l’entraîner sur le terrain qu’il veut. Qu’elle reste maîtresse de ses décisions tactiques ou stratégiques, dont le choix de reprendre ou non ses opérations dans le secteur de Chebaa. Les hezbollahis soulignent qu’ils ne donneront pas facilement prétexte à Israël pour frapper le Liban et la Syrie ou tenter de les affaiblir. Cela étant, ils répètent qu’ils ne se dessaisissent pas de leur droit à la résistance armée pour libérer les territoires encore occupés par l’ennemi.
Toujours est-il que, sur le plan intérieur, le ministre en charge du portefeuille du même nom, Élias Murr, a briefé récemment les cadres supérieurs des services de sécurité, pour les presser de rester plus vigilants que jamais. Il a souligné que la sécurité ne laisse pas à désirer, évoquant à ce propos les félicitations de nombre de dirigeants européens, et qu’il faut continuer ainsi.
Philippe ABI-AKL
À l’instar de Michel Samaha, plusieurs ministres pensent qu’Israël est derrière l’attentat qui a coûté la vie à un cadre du Hezbollah, dans la banlieue sud. Les officiels craignent qu’Israël n’ait tramé un nouveau complot pour déstabiliser le Liban. Qui, d’après eux, bénéficie d’un climat de sécurité que beaucoup de pays peuvent lui envier. Pour le pouvoir, en tout...