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Diplomatie Obeid : L’Onu et les Arabes ne doivent pas cautionner l’occupation de l’Irak

Le ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid, a averti hier ses pairs arabes réunis au Caire de la nécessité pour les Nations unies et les pays arabes d’éviter toute décision de nature à cautionner l’occupation américaine de l’Irak, rapporte notre correspondant diplomatique, Khalil Fleyhane, de la capitale égyptienne.
M. Obeid prenait part à une réunion du comité de suivi de la Ligue arabe (qui regroupe les chefs de la diplomatie de neuf pays membres de la Ligue) sous l’égide de Bahreïn, président actuel du sommet arabe. Le comité a notamment opposé une fin de non-recevoir, « dans les circonstances actuelles », au souhait de Washington de l’envoi de troupes arabes en Irak.
Dans son intervention, M. Obeid a noté que depuis la dernière réunion du comité de suivi, en juin dernier, « le monopole américain en Irak s’est quelque peu rétracté », du fait d’abord de la formation du Conseil de gouvernement transitoire et ensuite de la demande de déploiement de troupes arabes.
Il a toutefois souligné qu’en dépit de ce développement, « Washington n’accepte pas que la Ligue arabe ou les Nations unies jouissent d’un rôle absolu et global » en Irak.
C’est la raison pour laquelle il faudrait, selon lui, que l’organisation internationale et les Arabes s’abstiennent de toute décision de nature à « cautionner l’occupation » de l’Irak.
Le chef de la diplomatie a également fait valoir la nécessité d’une plus grande solidarité interarabe en ce qui concerne la question irakienne, ainsi que du retour à la légalité internationale.
À Beyrouth, le ministre d’État Khalil Hraoui a estimé que la proposition d’envoi de troupes arabes à Bagdad manquait d’objectifs clairs.
Interrogé par la Voix du Liban sur les causes du rejet libano-syrien de la proposition américaine, M. Hraoui a répondu : « Le Liban et la Syrie ont dit à plusieurs reprises qu’ils étaient en faveur de l’unité de l’Irak et de la sécurité de son peuple ». Cependant, « nous ignorons les objectifs de cette proposition et par conséquent, il n’est pas question que Beyrouth et Damas envoient des troupes pour servir un projet politique obscur », a-t-il ajouté.
Avant d’envoyer des soldats, il faudrait que l’image se clarifie et que l’on sache pour quel projet politique ces troupes seront appelées à œuvrer : serait-ce un projet fédéral, partitionniste ou unitaire ? s’est-il interrogé.
Sur le point de savoir si les pays arabes, et parmi eux le Liban et la Syrie, se conformeraient à une éventuelle résolution des Nations unies prévoyant le déploiement d’une force internationale, le ministre a indiqué qu’à son avis, l’Onu n’adopterait pas une telle résolution en l’absence d’un cadre politique clair définissant le rôle de cette force.
En tout état de cause, a-t-il dit, la Syrie et le Liban n’accepteraient aucun projet à caractère sécuritaire sans le cadre politique adéquat.
Beyrouth avait en fait manifesté il y a quelques jours son irritation à la suite de l’annonce que la proposition américaine d’envoi de troupes arabes en Irak allait être débattue au cours de la réunion du comité de suivi.
Cet examen n’avait, en effet, pas été prévu dans l’ordre du jour de la réunion, qui n’évoquait que des têtes de chapitre comme la situation en Irak, en Palestine et les développements dans le monde arabe. À l’instar de la Syrie, le Liban craignait d’être placé ainsi devant un fait accompli.
Le ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid, a averti hier ses pairs arabes réunis au Caire de la nécessité pour les Nations unies et les pays arabes d’éviter toute décision de nature à cautionner l’occupation américaine de l’Irak, rapporte notre correspondant diplomatique, Khalil Fleyhane, de la capitale égyptienne.M. Obeid prenait part à une réunion du comité de suivi de...