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Les décideurs veillent de près sur l’armistice au sein du pouvoir

Selon un ministre influent, le Conseil des ministres va désormais continuer à tenir des séances calmes, quels que soient les sujets abordés. Parce qu’il a été convenu entre les dirigeants et la Syrie (on sait ce que parler veut dire) qu’il faut éviter à tout prix les querelles. Car la gravité de la situation régionale prime tout. Confirmant ces indications, le chef de l’État souligne que nul ne doit se distraire dans des tiraillements qui affectent le moral du pays et en gâchent les potentialités publiques ou privées. De son côté, le président du Conseil condamne fermement ce qu’il appelle la politique des venelles, c’est-à-dire les manigances, les intrigues de palais. Quant au cardinal Sfeir, il a lancé à Deir el-Qamar un vibrant appel à la concorde, à l’oubli du passé, de ses épreuves, de ses sordides complications.
Le tout est couronné par des propos syriens, rapportés de source fiable, selon lesquels Damas fera assumer la responsabilité à quiconque troublerait le calme rétabli en relançant des tiraillements politiques nuisibles à l’économie comme aux finances libanaises. La menace de sanction ou de rétorsion est assez claire.
À Beyrouth, on laisse entendre que Hariri s’est engagé auprès des Syriens à n’être en conflit avec personne. Éventuellement, ajoute-t-on, il solliciterait tout de suite l’arbitrage syrien, en cas de litige, surtout dans le domaine économico-financier qui soulève le plus de problèmes.
La trêve locale va de pair avec la trêve israélo-palestinienne, qui doit en principe courir jusqu’à fin septembre. Cette pause, compromise apparemment dès aujourd’hui par l’affaire des prisonniers palestiniens, pourrait, en cas de déblocage, être prorogée ultérieurement de trois nouveaux mois. Pour permettre de continuer à déblayer la voie devant la « feuille de route ». Dans ce cadre, l’exigence sharonienne d’un démantèlement des structures militaires du Hamas comme du Jihad islamique serait reportée. En effet, l’Autorité palestinienne a besoin de plus de temps à ce propos. Sa tâche étant du reste rendue encore plus difficile par le fait qu’Israël ne libère même pas le tiers du nombre requis de prisonniers palestiniens. Cependant, du côté libanais, il y a actuellement une possibilité d’escalade entre Israël et le Hezbollah, à la suite de l’attentat qui a coûté la vie à l’un des cadres du parti, Hassan Saleh.
Les deux mois qui viennent devraient permettre une décantation de la situation régionale. Notamment du côté de l’Irak, où l’on attend de voir si l’Administration US et le Conseil irakien mis en place vont pouvoir rétablir la sécurité et les services publics. Il faudra voir également si le Conseil de sécurité de l’Onu va publier une résolution internationalisant le contrôle temporaire de ce pays et consolidant le statut neutre des pays environnants. L’Assemblée générale de l’Onu devrait de son côté, le 23 septembre, dégager des échanges portant sur l’Irak, sur la paix au Moyen-Orient, sur l’état des relations entre les USA, l’Iran et la Syrie.
Le Liban prépare ce rendez-vous annuel, au cours duquel le président Lahoud doit prononcer un discours au Palais de verre. C’est la première fois que le chef de l’État actuel dirigera la délégation libanaise. Il rappellera la position du Liban par rapport au cas irakien, au processus de paix, au volet israélo-palestinien et à la nécessité d’une libération de Chebaa comme du Golan.
Pour sa part, le président Bush des États-Unis doit s’adresser à l’Assemblée générale de l’Onu pour traiter de l’Irak, du rôle que l’organisation internationale peut y jouer, de la paix au Moyen-Orient, de ses relations avec l’Iran et avec la Syrie, du terrorisme et de la lutte contre el-Qaëda.
Émile KHOURY
Selon un ministre influent, le Conseil des ministres va désormais continuer à tenir des séances calmes, quels que soient les sujets abordés. Parce qu’il a été convenu entre les dirigeants et la Syrie (on sait ce que parler veut dire) qu’il faut éviter à tout prix les querelles. Car la gravité de la situation régionale prime tout. Confirmant ces indications, le chef de l’État...