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Vie politique - Chéhayeb transmet à Dimane le souhait de Joumblatt Nette tendance en faveur d’une candidature consensuelle d’Henri Pierre Hélou à Baabda-Aley(photo)

C’est sous le signe du consensus et avec la discrétion qui sied en la circonstance que les milieux politiques ont commencé hier à évoquer la succession du député Pierre Hélou, décédé dans la nuit de vendredi à samedi d’un arrêt cérébral, et dont le départ laisse vacant l’un des cinq sièges maronites de la circonscription de Baabda-Aley. Ainsi, le fils du disparu, l’ingénieur Henri Hélou, a-t-il été plébiscité par la grande majorité des décideurs politiques comme « candidat du consensus », dans l’esprit du scénario qui s’est déroulé l’an dernier à Saïda à la suite du décès du député Moustapha Saad. Oussama Saad, frère du défunt, avait alors été élu d’office.
C’est d’ailleurs à cette « expérience réussie de Saïda » qu’a fait référence le député joumblattiste Akram Chéhayeb pour assurer que le chef du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt respectera « la coutume selon laquelle il appartient à la famille du disparu de choisir son candidat pour pourvoir au siège vacant jusqu’à la fin du mandat de la Chambre » – c’est-à-dire deux ans, les prochaines législatives étant fixées pour l’an 2005.
Délégué par M. Joumblatt, le député druze a tenu ces propos à Dimane, à l’issue d’une rencontre avec le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, axée précisément sur cette question. « Si la famille veut présenter un candidat, il est important qu’il soit élu d’office. Nous souhaitons que Aley connaisse une expérience similaire à celle de Saïda. Mais je n’ai pas évoqué de noms avec le patriarche. Il appartient à la famille du disparu de décider », a précisé M. Chéhayeb. Le député a par ailleurs indiqué, dans un entretien accordé à l’agence al-Markaziya, qu’« il est important que le consensus continue à prévaloir dans la région ».
Un geste politique pour le moins significatif de la part du chef du PSP, considéré comme « le » pôle influent dans la région. Et pour cause : en l’an 2000, Pierre Hélou avait été le seul candidat maronite de la circonscription n’appartenant pas au bloc Joumblatt, la Rencontre démocratique, à retrouver le chemin du Parlement. Ainsi avait-il été élu au côté de Fouad es-Saad pour la région de Aley et d’Antoine Ghanem, Abdallah Farhat et Salah Honein pour celle de Baabda.
De son côté, le ministre Talal Arslane a affirmé qu’il était en faveur du candidat Henri Hélou pour succéder à son père au siège maronite de Baabda-Aley. Le Parti démocrate libanais a précisé qu’« une délégation de la formation présidée par M. Marwan Abou Fadel se rendra demain jeudi à Dimane pour évoquer la question et se conformera à l’opinion du patriarche maronite ». Le parti a observé une minute de silence à la mémoire du disparu, en souhaitant que « son fils Henri prenne le relais ».
L’ancien député Salah Haraké, membre du mouvement Amal, a estimé qu’il fallait éviter une bataille électorale pour pourvoir au siège demeuré vacant. M. Haraké a fait valoir qu’« il vaut mieux garder le siège à la famille Hélou, surtout que Henri Hélou a le profil requis pour suivre la ligne politique nationale tracée par son père ».
Le député Nehmetallah Abinasr a jugé que « la meilleure solution était de plébisciter Henri Hélou si ce dernier veut se lancer dans la politique, sur les traces de son père, un homme politique transparent, franc, national et intègre ». Pour M. Abinasr, l’essentiel est de « ne pas rééditer l’expérience de la partielle du Metn ».
M. Pierre Daccache, candidat malheureux aux législatives de l’an 2000 pour le siège maronite de Baabda, et qui avait échoué à quelques voix près, a estimé qu’il était « trop tôt » pour se prononcer sur son éventuelle candidature, et qu’il était encore « sous le choc » de la disparition de son ami Pierre Hélou. M. Daccache a indiqué qu’il se concertera avec Henri Hélou, précisant qu’il ne savait pas si ce dernier « veut se lancer dans la politique et s’il est d’accord pour se porter candidat ».

Divergences
dans l’opposition
Au sein de l’opposition, deux points de vue ont été exprimés hier concernant la partielle de Baabda.
Le premier point de vue, formulé par le député Pierre Gemayel, s’inscrit dans l’optique du consensus. « Il y a un certain climat régional et local qui impose un consensus politique pour éviter une bataille électorale. D’autant plus que le disparu était proche de tout le monde et reconnu pour ses positions nationales. Beaucoup pensent que le plébiscite d’Henri Hélou ne porte pas sur une personne à l’encontre des principes démocratiques, mais s’inscrit dans le cadre d’un climat général qui s’est imposé de lui-même », a indiqué M. Gemayel.
Le second point de vue, exprimé par le représentant des Forces libanaises au sein du Rassemblement de Kornet Chehwane, Jean Aziz, et par l’ancien chef de gouvernement de transition, le général Michel Aoun, relève d’une question de principes : « Nous sommes pour le principe de l’élection et contre la succession héréditaire. Nul n’a le droit de décider pour 250 000 électeurs », a affirmé Michel Aoun, sans pour autant confirmer une candidature de l’opposition. M. Aziz a pour sa part déploré que « la représentativité du peuple soit écartée au profit du consensus », rejetant « tout consensus avec un candidat du pouvoir ».
Enfin, le député Farès Souhaid a estimé que la question devait être débattue au sein du Rassemblement de Kornet Chehwane, et particulièrement avec les députés de la région membres du groupe, Antoine Ghanem et Salah Honein. « Cette question concerne les habitants de la région de Baabda-Aley. Sauf si le pouvoir décide, par pure provocation, d’appuyer un candidat. Mais on n’en est pas encore là », a-t-il indiqué, en plaidant en faveur du respect du principe de l’élection, même si Henri Hélou doit être élu. « Il est préférable qu’il soit élu au terme d’une bataille plutôt que d’office », a-t-il conclu.
Il convient de préciser que la partielle doit se dérouler en principe un mois après la vacance du siège.

Défilé de personnalités
chez les Hélou
Par ailleurs, diverses personnalités ont continué hier à affluer à Baabda pour présenter leurs condoléances à la famille Hélou. Citons notamment l’ancien Premier ministre Omar Karamé, les députés Nayla Moawad, Mahmoud Abou Hamdane, Georges Dib Nehmé, Farès Souhaid, Ghinwa Jalloul et Ayman Choucair, les anciens députés Ali Kanso, Talal Merhabi, Rafic Chahine, Albert Mansour, Michel Maalouli, Nasri Maalouf, Saoud Rouphaël, le cheikh Akl Bahjat Ghaïth, le métropolite de Beyrouth, Mgr Élias Audeh, l’archevêque grec-catholique de Beyrouth, Mgr Youssef Kallas, le secrétaire général du Conseil supérieur libano-syrien Nasri Khoury et MM. Riad Assaad, Hassan Rifaï, Youssef Arsanios et Samir Abdel Malak. À noter enfin que l’Association d’amitié Liban-Japon a regretté dans un communiqué publié hier la disparition de Pierre Hélou. « Il s’agit d’une grande perte à l’échelle nationale et pour le camp des modérés qui ont consacré la coexistence interlibanaise, notamment dans la montagne. Il a placé la coexistence au rang de ses priorités et l’a érigée en principe auquel il est toujours resté attaché et qu’il a toujours défendu jusqu’au dernier moment de sa vie. Il n’a jamais accepté de faire des compromis sur ces principes, malgré la tentation des grands postes de l’État qui lui ont été proposés », a indiqué l’association dans son communiqué.
C’est sous le signe du consensus et avec la discrétion qui sied en la circonstance que les milieux politiques ont commencé hier à évoquer la succession du député Pierre Hélou, décédé dans la nuit de vendredi à samedi d’un arrêt cérébral, et dont le départ laisse vacant l’un des cinq sièges maronites de la circonscription de Baabda-Aley. Ainsi, le fils du disparu,...