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Al-Madina - Le juge d’instruction a clos son enquête sur le chèque de 21 millions de dollars Le parquet enquête désormais sur les violations flagrantes du code de la monnaie et du crédit (photos)

Le feuilleton bancaire de l’année poursuit sa lente évolution vers un dénouement attendu. Après la spectaculaire arrestation de M. Ibrahim Abou Ayache, accusé d’avoir émis un chèque sans provision, l’enquête se dirigerait une fois de plus vers un règlement à l’amiable.
C’est du moins l’impression qui prévalait hier dans les coulisses du Palais de justice. Le premier juge d’instruction de Beyrouth, M. Hatem Madi, a ainsi clos ses investigations et envoyé le dossier au parquet afin qu’il présente son réquisitoire, étape indispensable avant la rédaction puis la publication de l’acte d’accusation.
Auparavant, dans la matinée, M. Madi avait entendu Mme Rana Koleilate, directrice de la banque al-Madina, M. Ali Ahmed, auxquels les frères Abou Ayache avaient remis un chèque de 21 750 000 dollars et qui avait donc porté plainte contre eux, et M. Ibrahim Abou Ayache, qui est encore en état d’arrestation, sur base d’un mandat d’arrêt lancé contre lui par le juge Madi. Le juge d’instruction a même procédé à des confrontations entre les trois personnes et, selon des sources judiciaires, Mme Koleilate a donné l’accolade à M. Abou Ayache, l’appelant affectueusement « Barhoum ».
Les mêmes sources ont appris à cet égard que Mme Koleilate aurait proposé le remboursement des 21 750 000 dollars en biens-fonds ou en argent comptant, en contrepartie d’une remise en liberté de M. Abou Ayache. Ce qui, en principe, devrait accélérer sa relaxation. En fait, dans la soirée d’hier, Mme Koleilate a présenté des garanties de remboursement à M. Ali Ahmed, poussant ce dernier à retirer sa plainte contre M. Ibrahim Abou Ayache, qui devrait, en principe, être relâché rapidement. Dans cette affaire au moins.
Son frère Adnane, personnage clé dans les ennuis de la banque al-Madina, se trouve, lui, toujours en Arabie saoudite. Selon le procureur général Adnane Addoum, le Liban ne compte pas présenter une demande d’extradition à son sujet, sauf si la Banque centrale s’engage à en couvrir les frais. De toute façon, une telle demande a très peu de chances d’aboutir, M. Adnane Abou Ayache ayant la nationalité saoudienne et aucun accord d’extradition n’existant entre le Liban et l’Arabie saoudite. Son frère, Ibrahim, qui, du fond de sa cellule, est régulièrement suivi par un médecin afin de veiller à ce que son état de santé ne se détériore pas, devra donc affronter, seul, la justice libanaise, puisque l’affaire du chèque de 21 750 000 dollars, même réglée, n’est pas la seule sur laquelle enquêtent les juges.
L’avocate générale, Mme Rabiha Ammache Kaddoura, mènera aujourd’hui des investigations sur un chèque de 310 millions d’euros qui aurait été émis par la banque al-Madina au bénéfice de la Banque du Liban et qui serait lui aussi sans provisions et constituerait une violation flagrante du code de la monnaie et du crédit. Elle entendra, dans ce but, M. Imad Chéhaymi, directeur des changes à la banque, M. Charbel Haddad, directeur de la branche de Jdeidet el-Metn, M. Boutros Moawad, directeur de la branche d’Achrafieh, le général Antoine Abdelnour (ancien conseiller du PDG de la banque, M. Adnane Abou Ayache) et Mme Koleilate. Elle pourrait même décider d’entendre une nouvelle fois M. Ibrahim Abou Ayache. Tout dépendra des éléments qu’elle parviendra à recueillir. Mais de l’avis général, l’affaire pourrait être discrètement réglée si les sommes demandées étaient remboursées. Apparemment, certaines parties influentes ne souhaiteraient pas que l’affaire al-Madina aille trop loin...
Le feuilleton bancaire de l’année poursuit sa lente évolution vers un dénouement attendu. Après la spectaculaire arrestation de M. Ibrahim Abou Ayache, accusé d’avoir émis un chèque sans provision, l’enquête se dirigerait une fois de plus vers un règlement à l’amiable.C’est du moins l’impression qui prévalait hier dans les coulisses du Palais de justice. Le premier juge...