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Prisonniers - Nasrallah fait état de nouveaux progrès dans les tractations avec Tel-Aviv Informations contradictoires en Israël sur l’étendue de l’échange de détenus avec le Hezbollah

Les indices d’un prochain échange global de prisonniers entre Israël et le Hezbollah, incluant peut-être des prisonniers arabes (notamment palestiniens, jordaniens et syriens), se sont multipliés ces derniers jours. Le secrétaire général du parti intégriste, sayyed Hassan Nasrallah, affirme que les négociations entreprises sur ce plan, par le biais d’un médiateur allemand, ont beaucoup progressé. Les milieux israéliens confirment depuis quelque temps que les efforts déployés en vue d’un échange de prisonniers sont sérieux, mais des informations contradictoires circulent à Jérusalem au sujet de l’ampleur et de la portée de l’opération qui paraît en gestation.
Dans la journée d’hier, une source haut placée au sein des services israéliens de sécurité a confirmé les indications rapportées récemment par des responsables israéliens qui avaient affirmé que le leader palestinien, Marwan Barghouti, pourrait être libéré dans le cadre de l’échange de prisonniers avec le Hezbollah. Chef du Fateh en Cisjordanie, Barghouti, soupçonné par Israël d’être le véritable chef des Brigades des martyrs d’al-Aqsa, avait été capturé en avril 2000 par l’armée israélienne à Ramallah. Il est actuellement jugé pour le meurtre de 26 Israéliens.
Une éventuelle libération de Barghouti, et d’une manière plus générale de prisonniers palestiniens, dans le cadre d’un accord avec le Hezbollah, suscite toutefois une vive opposition dans certains milieux à Jérusalem. À en croire le quotidien Haaretz, plusieurs ministres d’extrême droite au sein du gouvernement de M. Ariel Sharon se sont élevés ainsi contre la libération de Palestiniens sur base d’un accord avec le Hezbollah. Les ministres en question affirment à cet égard qu’une telle opération risquerait d’encourager de futurs enlèvements de citoyens israéliens. Rappelons dans ce cadre que le ministre de l’Habitat, Effi Eitam, membre du Parti national religieux, a déclaré le week-end dernier à ce propos : « S’il s’avère que le kidnapping est un moyen efficace pour obtenir la libération de prisonniers qui ont du sang sur les mains, cela signifiera que les Israéliens seront partout en danger. La libération de prisonniers palestiniens constituerait, en outre, un succès majeur pour le Hezbollah ».

L’optimisme de Nasrallah
En tout état de cause, le secrétaire général du Hezbollah se montre résolument optimiste quant à une issue favorable des négociations en vue de l’échange de prisonniers. Dans une interview publiée hier dans le quotidien as-Safir, sayyed Nasrallah a affirmé que les tractations en cours donnent un « grand espoir » de parvenir « bientôt » à un accord (d’ici à une quinzaine de jours, selon certaines sources). « Les pourparlers, qui avaient rencontré des obstacles, ont connu dernièrement de nombreux signes de progrès, ce qui augmente l’espoir de parvenir bientôt à un règlement global », a-t-il indiqué.
« Le Hezbollah a autorisé, dans un geste de bonne volonté à l’égard des Allemands et non d’Israël, une rencontre entre le prisonnier Elhanan Tanenbaum et le médiateur allemand car ce dernier avait apporté de bonnes nouvelles après la réunion de Jibchit », a souligné le chef du parti intégriste. Sayyed Nasrallah avait menacé fin juillet à Jibchit d’enlever des Israéliens si l’État hébreu ne favorisait pas un échange de prisonniers.
Outre l’homme d’affaires Elhanan Tanenbaum – un colonel de réserve de l’armée que le Hezbollah présente comme un agent du renseignement – le parti intégriste détient depuis octobre 2000 trois soldats israéliens, capturés au Liban-Sud et présumés morts par Israël.
Israël, rappelle-t-on, détient une vingtaine de Libanais, dont deux chefs intégristes, Abdel-Karim Obeid et Moustapha Dirani, enlevés au Liban respectivement en 1989 et en 1994.
Dans son interview au Safir, sayyed Nasrallah a réitéré ses revendications pour un échange avec Israël, notamment « la libération de tous les prisonniers libanais » et l’élargissement du plus grand nombre de détenus palestiniens, quelque 6 000, dans les prisons israéliennes. Il a indiqué par ailleurs que le cas de l’aviateur israélien Ron Arad, disparu en 1986 au Liban-Sud, a longtemps été un « obstacle à un accord global » car Israël conditionnait la libération des deux chefs intégristes au règlement de l’affaire Ron Arad. « À la longue, Israël a compris qu’il ne pouvait persévérer dans cette politique et que nous ne pouvions pas accepter un marché qui n’inclut pas la libération de tous les détenus libanais », a-t-il dit.
« Nous souhaitons élucider le sort de Ron Arad (...) mais nous avons informé le médiateur allemand que nous ne disposions pas de nouvelles informations à son sujet, a déclaré sayyed Nasrallah. Nous lui avons dit que le Hezbollah était prêt à s’engager solennellement à faire le maximum d’efforts » dans ce sens.
Le chef du Hezbollah a expliqué ces gestes de bonne volonté par le souhait de sa formation de voir libérés « les prisonniers palestiniens et parce que nous voulons fixer le sort des quatre diplomates iraniens (disparus pendant l’invasion israélienne du Liban en 1982) que nous croyons toujours en vie et entre les mains des Israéliens ».
Sayyed Nasrallah avait affirmé mercredi dernier que la médiation allemande était entrée dans une « phase décisive ». Le ministre israélien des Affaires étrangères Sylvan Shalom avait estimé le lendemain que le Hezbollah était « sérieux » dans la recherche d’un accord. « S’il est effectivement sérieux dans ses intentions, nous (Israël) serons bien entendu prêts à aller dans ce sens », avait ajouté M. Shalom.
Les indices d’un prochain échange global de prisonniers entre Israël et le Hezbollah, incluant peut-être des prisonniers arabes (notamment palestiniens, jordaniens et syriens), se sont multipliés ces derniers jours. Le secrétaire général du parti intégriste, sayyed Hassan Nasrallah, affirme que les négociations entreprises sur ce plan, par le biais d’un médiateur allemand, ont...