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REDRESSEMENT Le projet de budget, un test relationnel important pour le pouvoir

Le budget 2004 est le dernier du présent mandat présidentiel. Bien entendu, le débat sur le projet au sein de l’Exécutif constituera un test supplémentaire pour les fragiles relations entre les dirigeants. Leurs idées vont-elles concorder sur la teneur du texte ? Va-t-il y avoir confrontation et choc mettant un terme à la trêve actuellement observée ?
La question tire son importance de celle même du budget. Qui est, comme on sait, l’instrument étatique numéro un en matière de finances, d’économie et de social. Un outil indispensable pour tenter d’amorcer le redressement dans ce domaine vital. En permettant, notamment de compléter l’exécution des engagements pris lors de Paris II, pour préparer Paris III.
En tout cas, la règle constitutionnelle bien comprise veut qu’une fois le budget approuvé en Conseil des ministres puis à la Chambre, nul tenant du pouvoir ne devrait s’autoriser d’en contester les points, pour des motifs politiques. Les remarques doivent être faites avant, lors de la discussion. Du moins au niveau des responsables.
Dans cet esprit, il est bon de rappeler qu’il y a un mois à peu près, le chef de l’État déclarait en substance : « Dans la difficile conjoncture actuelle, il n’est pas admissible que les responsables de l’État se tirent dessus au sujet des responsabilités. La population tout entière a un seul et même souci : que l’on trouve des solutions appropriées à ses problèmes sociaux. Pour qu’elle puisse mener une existence digne fondée sur la justice sociale et sur des chances d’emploi égales. La concrétisation de la réforme administrative doit permettre de gérer les affaires du quotidien avec compétence et efficacité. La gêne économique que subit le peuple et qui pèse lourdement sur tant de Libanais impose à l’État de redoubler d’efforts dans le domaine social, pour alléger les effets de la crise de subsistance. »
Le chef de l’État réprouve donc, en premier lieu, les tiraillements entre responsables. Il insiste sur la priorité du social et de l’économique. C’est là, de toute évidence, la voie juste. Qui doit inspirer l’élaboration du budget 2004. Une tâche confiée au ministre des Finances, Fouad Siniora, et à son équipe. Qui tentent de maintenir le déficit dans des limites raisonnables. En comprimant les dépenses et en s’efforçant d’augmenter les recettes. Sans recourir à des augmentations d’impôts que nul n’accepterait. Le ministre sait cependant que les dépenses risquent de grimper, pour diverses raisons. Il doit donc essayer de contrebalancer ce mouvement en inventant de nouvelles ressources. Ce qui ne serait pas possible, s’il continuait à se heurter à des entraves déterminées.
Siniora ne cache pas l’irritation que lui cause le traitement apporté à certaines affaires, les pratiques relevées venant accabler un Trésor déjà exsangue. Et qui risque de tomber bien vite dans le rouge.
Dès lors, il faut conjuguer les efforts politiques, économiques et financiers pour surmonter les épreuves présentes et les garder au moins sous contrôle. Il est nécessaire de mettre les querelles de côté, de s’entendre sur un programme cohérent. En prenant en considération les défis et les fluctuations de l’heure, sur le plan régional. Le gouvernement libanais, pour maintenir le cap, est tenu de réaliser les engagements de réforme pris à Paris II. Notamment pour ce qui est du système fiscal et des privatisations, le cellulaire en tête. Il lui faut réduire le poids de la dette publique. Et un retard quelconque dans le traitement serait préjudiciable au pays comme à toutes ses composantes.
Or, à dire vrai, les choses ne se présentent pas sous les meilleurs auspices. Dans ce sens que, selon toute probabilité, l’approche de l’échéance de la présidentielle va attiser les tensions intérieures. Les municipales risquent de même d’embraser de forts conflits d’influence. Cela dans un climat régional tendu et confus, peu propice à la consolidation de la stabilité et aux investissements. Dans ce contexte, le président Sélim Hoss se montre critique. Il s’interroge sur le plan gouvernemental d’assainissement financier. En notant que le déficit effectif du budget est de loin supérieur aux 38 % annoncés pour les huit premier mois de l’année.
Émile KHOURY
Le budget 2004 est le dernier du présent mandat présidentiel. Bien entendu, le débat sur le projet au sein de l’Exécutif constituera un test supplémentaire pour les fragiles relations entre les dirigeants. Leurs idées vont-elles concorder sur la teneur du texte ? Va-t-il y avoir confrontation et choc mettant un terme à la trêve actuellement observée ?La question tire son importance de...