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AFFAIRE AOUN - Lecourtier et Harb rappellent le droit à la liberté d’expression Addoum demande à Tabbarah la nomination d’un nouveau juge d’instruction (photo)

Le procureur général près la Cour de cassation, Adnane Addoum, a indiqué hier que le dossier concernant l’ancien Premier ministre, le général Michel Aoun, n’est pas clos. Il a précisé qu’il était en suspens depuis le 3 février 2003, c’est-à-dire depuis que le juge Georges Ghantous (qui en était chargé) a pris sa retraite. M. Addoum avait alors demandé au ministre de la Justice de l’époque, Samir el-Jisr, de nommer un nouveau juge d’instruction pour lui confier la même affaire. Mais M. Jisr n’ayant pas répondu à la requête de M. Addoum, celui-ci a décidé de soumettre à l’actuel ministre Bahige Tabbarah une demande similaire pour la désignation d’un nouveau juge d’instruction. Rappelons que des poursuites sont engagées contre le général Aoun pour « usurpation de pouvoir, rébellion, agression contre l’armée et autres crimes ».
Concernant l’intervention de l’ancien chef du gouvernement devant une sous-commission de la Chambre des représentants US, le procureur a indiqué qu’il avait demandé au directeur de la Sûreté générale de lui envoyer une copie du discours pour l’examiner. Des poursuites seraient alors engagées sur base de nouveaux chefs d’inculpation s’il s’avère que le général Aoun a commis des crimes tels que « l’établissement de contacts avec l’ennemi » ou « l’atteinte aux relations du Liban avec un pays frère ».
À la question de savoir s’il comptait se pencher sur la plainte que le général Aoun a déposée contre le président Élias Hraoui, M. Addoum a répondu qu’il allait s’assurer d’abord de son existence pour suivre ensuite les procédures habituelles dans ce genre de cas.
En conclusion, le procureur général a qualifié de « mensonges » toutes les déclarations de l’ancien Premier ministre devant la sous-commission du Congrès américain. « La justice libanaise ne s’abaissera pas au niveau du général Aoun et ne répondra pas à ses propos », a-t-il ajouté.
Entre-temps, sur le plan politique, les réactions à l’intervention du général Aoun se sont poursuivies hier encore. La plupart d’entre elles restent évidemment négatives.
Mais à Bkerké, au terme d’un entretien avec le patriarche maronite, Nasrallah Sfeir, l’ambassadeur de France, Philippe Lecourtier, a notamment rappelé que les Libanais avaient le droit de s’exprimer librement du fait qu’ils ont choisi un régime démocratique. Il s’est toutefois défendu de toute immixtion dans les affaires du pays. Interrogé sur le fait de savoir si la France serait disposée à extrader le général Aoun au cas où la justice libanaise engageait des poursuites contre lui, M. Lecourtier a répondu en riant: « Cette question dépasse mes informations et mes compétences. »
Le député Boutros Harb, qui s’est également entretenu avec le cardinal Sfeir, a déploré pour sa part que les réactions à l’intervention de Michel Aoun aux États-Unis aient pris une telle ampleur. Il a ainsi relevé qu’aucune prise de position n’avait été prise en Syrie, qui est pourtant la partie la plus concernée dans cette affaire. Au nom de la démocratie, M. Harb a affirmé, à l’instar de l’ambassadeur de France, que « tout Libanais a le droit de donner son opinion à n’importe quel sujet, même si nous ne partageons pas son point de vue ». De fait, le député a estimé que même s’il était de l’avis de l’ancien du chef du gouvernement quant à la nécessité de remédier aux lacunes dans les relations libano-syriennes, le général Aoun avait tort de s’immiscer dans le conflit israélo-syrien et américano-syrien. Il a critiqué par contre la manie du parquet de rouvrir certains dossiers toutes les fois que cela convient aux intérêts du pouvoir.

Dib solidaire de Aoun
Par ailleurs, le candidat du Courant patriotique libre à la dernière partielle de Baabda-Aley, Hikmat Dib, a affirmé qu’il souscrivait totalement aux propos que le général Aoun a tenus à Washington, tout en affirmant qu’on avait tenté à plusieurs reprises de faire croire à des différences entre ses positions et celles de l’ancien chef du gouvernement. M. Dib a ajouté : « J’avais ainsi déclaré à une station de radio : Nous voulons les meilleures relations avec la Syrie, mais il y a un problème de souveraineté et d’hégémonie exercée sur notre décision. Or on a uniquement retransmis la première partie de ma phrase, et ceci a été interprété comme une divergence d’opinion entre moi et le général Aoun. » M. Dib a estimé d’autre part que les menaces de poursuites judiciaires contre l’ancien Premier ministre ne sont qu’une « comédie qui se terminera vite ».
Signalons enfin parmi les réactions négatives à l’allocution du général Aoun celle de la députée Bahia Hariri, qui a notamment affirmé que la Syrie n’avait nullement à se défendre pour son action au Liban. Elle a fait cette déclaration au terme d’une entrevue avec le ministre de l’Information, Michel Samaha.
De même, l’instance spirituelle suprême de la communauté druze a souligné hier qu’elle refusait de débattre du projet de loi contre la Syrie devant le Congrès américain. Les membres de cette instance se sont réunis au domicile de l’un de ses principaux dignitaires, cheikh Abou Hassan Aref Halawi, dans la région du Barouk. À l’issue de la réunion, cheikh Mohammed Halawi a donné lecture d’une déclaration commune dans laquelle il a affirmé que « le communiqué du Conseil des ministres publié à ce sujet reflète le conviction des Libanais ».
À noter enfin, parmi les autres réactions négatives à l’intervention de Michel Aoun, celles du vice-président du parti Kataëb, Rachad Salamé, du ministre Michel Moussa et des députés Georges Najm, Oussama Saad et Antoine Khoury.
Le procureur général près la Cour de cassation, Adnane Addoum, a indiqué hier que le dossier concernant l’ancien Premier ministre, le général Michel Aoun, n’est pas clos. Il a précisé qu’il était en suspens depuis le 3 février 2003, c’est-à-dire depuis que le juge Georges Ghantous (qui en était chargé) a pris sa retraite. M. Addoum avait alors demandé au ministre de la...