Entretien Sfeir : La présence syrienne hypothèque l’avenir

À deux jours d’une tournée pastorale en Europe, qui commence par une visite d’État en France, le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, réaffirme ses craintes de voir le pays le plus proche du Liban, la Syrie, assumer la responsabilité ou « la coresponsabilité » de sa disparition. Une disparition non pas physique, mais politique et culturelle. Une disparition dont la cause serait avant tout l’exode d’une jeunesse fuyant une réalité qu’elle tolère de moins en moins, celle d’une présence syrienne et d’une ingérence de tous les instants dans les affaires internes du Liban. La visite pastorale en Europe donnera certainement au chef de l’Église maronite l’occasion de le dire aux responsables qu’en marge de cette tournée il est appelé à rencontrer. Ce faisant, le patriarche a conscience de s’exprimer au nom de tous les Libanais. « On ne peut pas dire que ce sont les chrétiens seulement qui s’opposent à la prédominance syrienne », assure-t-il.