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Baabda-Aley - Seuls les militants purs et durs auraient répondu à l’appel des partis La morosité électorale détonne avec l’accueil chaleureux réservé à Hélou dans plusieurs villes (photos)

Le moins que l’on puisse dire est que l’ambiance de l’opération électorale était plutôt tiède hier dans la circonscription de Baabda-Aley, où les électeurs étaient appelés à choisir un député pour le siège maronite vacant, après le décès de Pierre Hélou. Dans la plupart des régions, moins de photos, de banderoles et de mouvements de population que d’habitude, une affluence souvent modeste aussi (à quelques exceptions près), qui n’a atteint que les 20 % en fin de journée, dans les bureaux de vote. À Aley, la grande ville druze, la fréquentation des bureaux de vote était particulièrement frugale. Kfarchima, elle, connaissait une ambiance assez animée, alors que Furn el-Chebback n’avait qu’une affluence modérée en début d’après-midi, malgré les prévisions. Il en va de même pour Chiah où, cependant, la présence des délégués aounistes était particulièrement importante.
La ville de Baabda, où le candidat Henri Hélou, fils du défunt député, a voté le matin, a connu une meilleure affluence, notamment en début d’après-midi. Le taux de vote dans certains bureaux a pu atteindre les 40 %. Avec Hadeth, c’était la seule localité où les militants du parti Kataëb avaient une présence remarquée.
M. Hélou avait effectué hier une grande tournée dans les différentes localités, saluant chaleureusement autant ses délégués que ceux de ses adversaires, échangeant des poignées de main avec le candidat aouniste, Hikmat Dib, et Nadim Béchir Gemayel (qui appuyait M. Dib), qu’il a croisés au cours de ses déplacements. Il était continuellement accompagné d’une dizaine de partisans arborant des t-shirts avec l’inscription « Les amis de Henri Hélou ».
Si les grandes localités druzes et chiites n’ont pas témoigné d’une mobilisation importante de la population malgré l’appel des grands partis à soutenir M. Hélou, celui-ci a cependant reçu un accueil enthousiaste dans nombre d’entre elles. À Choueifate, il a eu un long aparté avec le député Talal Arslane, qui a réitéré que la bataille ne se déroulait pas entre un candidat de l’opposition et un autre proche du pouvoir. Les applaudissements ont ponctué l’arrivée du candidat dans un salon proche du bureau de vote, où le nombre de délégués et de partisans du Parti démocratique de M. Arslane, notamment, dépassait celui d’éventuels votants. Interrogé sur cette mince affluence, M. Arslane a considéré que « les partielles ne mobilisent pas autant que les élections générales ». À Aley également, M. Hélou a été reçu par le député Akram Chehayeb qui, commentant le manque de mobilisation dans sa ville, l’a attribué à une certaine « lassitude » de la population.
Dans la ville de Aley, notamment, les signes visibles du déroulement des élections auraient été presque absents si ce n’étaient les convois de voitures arborant d’énormes drapeaux du Parti socialiste progressiste (PSP) du député Walid Joumblatt, que des jeunes gens faisaient souvent tournoyer par la fenêtre du véhicule. Les bureaux de vote étaient quasi vides en début d’après-midi, avec des taux de participation oscillant entre 10 % et 20 % au meilleur des cas, et ce, malgré l’appel de M. Joumblatt à une forte mobilisation.
Même situation dans la banlieue sud de Beyrouth, notamment à Ghobeiri et à Bourj Brajneh, où les principaux partis chiites avaient eux aussi souhaité que la population participe activement au vote... sans avoir été entendus, à en croire les rares votants dans les bureaux et les chiffres définitifs rendus publics par le ministère de l’Intérieur. Un adhérent à l’un de ces partis nous a expliqué que seules les personnes engagées se sont senties dans l’obligation de se rendre aux urnes, alors que le reste de la population est resté indifférent. D’autres nous ont répété que les votants « afflueraient certainement dans les dernières heures d’ouverture des bureaux », ce qui n’a apparemment pas été le cas.
Toutefois, cela n’a pas eu d’incidence sur l’accueil réservé à M. Hélou dans ces deux localités, où il a été très entouré lors de sa tournée des bureaux. C’est dans une autre banlieue, à Chiah, qu’il a été reçu par des délégués et partisans aounistes regroupés à l’extérieur des bureaux et particulièrement déchaînés, et qui scandaient « Liberté, souveraineté, indépendance ». Le reste de la tournée s’est déroulé dans le calme et la décontraction dans les différentes localités, surtout à Baabda où M. Hélou a été reçu par une foule qui l’acclamait, après son vote.
Interrogé sur l’importance que revêtait le taux de vote chrétien en sa faveur sur sa future carrière politique, s’il était élu, M. Hélou a souligné qu’il espérait que « le nombre de voix chrétiennes soit important, parce que leur présence politique sur le terrain est primordiale ». Il a affirmé par ailleurs que « l’État s’est tenu à l’écart durant ce vote et a permis la tenue de ces élections dans un climat calme, sain et démocratique ».
Suzanne BAAKLINI
Le moins que l’on puisse dire est que l’ambiance de l’opération électorale était plutôt tiède hier dans la circonscription de Baabda-Aley, où les électeurs étaient appelés à choisir un député pour le siège maronite vacant, après le décès de Pierre Hélou. Dans la plupart des régions, moins de photos, de banderoles et de mouvements de population que d’habitude,...