Côté look, les deux amies ne sont pas en reste : l’une a choisi le style néo-gitane à longue chevelure sombre tandis que la seconde cultive avec naturel une exubérante crinière toute en boucles brunes.
Passionnées par la déco des années soixante et soixante-dix, très attirées par l’art nouveau ainsi que par le style kitsch, les deux copines mélangent, presque d’instinct, toutes ces influences dans leurs créations. Lesquelles se distinguent de ce que l’on trouve généralement dans les galeries et salles d’exposition par leur esprit ludique et pétillant. Oui, le mobilier conçu et réalisé – de A à Z – par Cynthia Zahar et Carine Boustany a ce quelque chose d’amusant, de vif qui apporte à la pièce où il est installé une note de pep’s, d’enjouement.
Style « bobo »
« Depuis l’Alba, où nous avons fait nos études, nous avions envie de travailler ensemble », disent-elles d’une même voix, pour expliquer leurs créations à quatre mains. Des goûts communs, servis par une certaine habileté manuelle, le plaisir de chiner, de récupérer, de transformer, les ont donc amenées à concevoir des meubles. Et comme elles aiment particulièrement « la lumière, son mouvement, ses jeux d’ombre et de réflexion », elles se sont attaquées en premier aux luminaires.
Avec des matériaux de récupération, elles ont élaboré une série de lustres anciens, repeints et habillés de plumes colorées et ornés de pampilles en cristal, en perles de verre, en plastique multicolore....
De petits bijoux d’éclairage, qui se déclinent en plusieurs modèles et couleurs et qui vont du style le plus féminin (tout rose à motif fleuri et cristal pur) à celui carrément allumé (à l’instar des veilleuses en boîtier tapissé d’une image kitsh-indienne et recouvert d’un rideau de perles colorées) , en passant par le bobo (bourgeois-bohème, un style qui mélange raffinement et fantaisie), ou le « revival seventies » (un lampadaire élaboré avec des pastilles en plastique ceintes d’anneaux en aluminium).
Les deux jeunes femmes, qui affirment aimer « tout ce qui brille, qui étincelle, qui accroche le regard », ne font pas les choses à moitié. Pour dégoter les éléments constitutifs de leurs créations, elles font aussi bien le tour des brocantes – ici et à l’étranger – que les greniers ou les poubelles. «On pourrait même vous indiquer les meilleures poubelles de Beyrouth», plaisantent-elles. Des résidus de décors de théâtre (auxquels elles collaborent épisodiquement) par exemple, de petits objets jetés aux ordures....Rien ne se perd avec Cynthia et Carine, tout se transforme et entre dans la danse de leurs créations hétéroclites, aux antipodes du minimalisme.
Un duo à découvrir.
Zéna ZALZAL
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