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Actualités

Les films à la télé Hier, aujourd’hui et demain(photos)

Un cinéma qui voyage dans le temps, voici ce que nous propose la semaine.
Le passé avec «Scarlet Letter» qui dénonce le fanatisme religieux des premiers pionniers américains, «The Double Man» qui nous renvoie à la période de la guerre froide avec l’Union Soviétique, ou «L’odeur de la papaye verte» qui se déroule dans le Saigon des années 50.
Aujourd’hui, c’est le problème des disparus en France avec «Une affaire privée», les ravages de la maladie d’Alzheimer avec «Se souvenir des belles choses».
Quant au futur, il est illustré par «The Postman» et «A.I.», le premier se déroulant dans un monde dévasté par une guerre apocalyptique, le second dans une société où les robots sont traités comme des humains.

Back in the USSR de Deran Serafian n’est pas d’une grande originalité – à part le fait de se dérouler en Russie. En fait, le film fut tourné, comme beaucoup de films de l’époque, en Finlande et l’illusion fut ainsi entretenue...
L’originalité viendrait plutôt du fait que dans la distribution on retrouvera dans un rôle important Roman Polanski, le célèbre metteur en scène qui, visiblement, a voulu encourager le jeune Serafian.
L’intrigue met en scène un jeune touriste américain, en voyage en Russie (c’était encore à l’époque de l’Union soviétique), qui se trouve mêlé à une drôle d’histoire: la disparition d’une icône précieuse.
Le scénario, sans grande consistance, a recours à des circonstances pour le moins hasardeuses pour justifier cette recherche effrénée autour d’une icône dont l’importance n’est jamais véritablement établie...
Diffusion dimanche à minuit sur LBCI

Un film d’espionnage n’est pas à dédaigner surtout lorsqu’il se déroule un peu partout en Europe, qu’il porte la signature d’un metteur en scène estimable, Franklin Schaffner, et qu’il offre à Yul Brynner la possibilité de jouer deux rôles plutôt qu’un.
Ainsi se présente The Double Man. Dan Slater, agent de renseignements, expert en espionnage, apprend à Washington, par une dépêche d’un de ses co-équipiers, Frank Weathly, que son fils Robert s’est tué dans les Alpes tyroliennes au cours d’une descente de ski. Slater prend l’avion pour l’Europe. Dès son arrivée en Autriche, il est surveillé par deux hommes. L’un d’eux glisse un objet dans sa valise. Slater ne se doute pas qu’il est tombé dans un piège infernal que lui tendent des agents secrets soviétiques... Il s’agit d’une opération exceptionnelle et d’un «homme mystère».
Scénario astucieux bien qu’il manque parfois de crédibilité avec un Yul Brynner parfaitement à l’aise dans le monde de l’espionnage.
Diffusion lundi à minuit sur Future TV

Pour ses débuts dans la mise en scène, Kevin Costner avait raflé le pactole avec Dance With Wolves. Sa seconde expérience, The Postman, lui a valu, par contre, une belle levée de boucliers. La critique estima que l’acteur s’était sérieusement fourvoyé avec cette naïve et interminable parabole futuriste sur le totalitarisme et les vertus du patriotisme, qui martèle son message sans humour, ni action. À vous de vous faire une opinion.
Nous sommes en 2013. Une guerre apocalyptique a fait voler en éclats les structures politiques, bouleversé l’écosystème et annihilé la civilisation urbaine. Les survivants ont rebâti des hameaux de fortune où ils vivent repliés sur eux-mêmes. Un général autoproclamé, du nom de Bathlehem, fait régner la terreur, à la manière d’un seigneur féodal. Un vagabond vivote en jouant de village en village des extraits de Shakespeare. Cet être solitaire, qui chérit son indépendance, va se retrouver embrigadé dans l’armée de Bathlehem...
Diffusion lundi à 20h35 sur LBCI

A.I. Artificial Intelligence était un projet que Stanley Kubrick portait dans son cœur. À sa mort, son ami Spielberg reprit le projet et réécrivit le scénario. Un projet ambitieux.
Une famille dont le fils est tombé dans le coma adopte David, un petit robot programmé pour aimer. Mais lorsque le vrai enfant est guéri, David est abandonné dans les bois. Il va tenter de retrouver ceux qu’il considère comme sa famille...
Cette fable futuriste, Spielberg l’a traitée comme un conte de fées. Une sorte de «Petit poucet» qui se perd dans une forêt où les robots sont condamnés à être détruits lorsqu’ils ne sont plus utiles à personne. Il va trouver une aide en la personne de Gigolo Joe, un autre robot, adulte cette fois, qui lui aussi est condamné à être détruit.
Le film ne manque pas d’ambition ni de moments brillants mais il se résume à la lecture infantilisante d’un thème dépassé de la science-fiction. On sait aujourd’hui (le roman dont s’inspire le film fut écrit en 69) que la possibilité de fabriquer des organismes artificiels conscients est aussi improbable que de voyager dans le temps.
Quoi qu’il en soit dans sa quête, le jeune Haley Joel Osment est bouleversant!
Diffusion lundi à 21h00 sur Canal +

C’est un hasard qui fait qu’au cours de la même soirée deux films réalisés par des femmes sont à l’affiche.
Se souvenir des belles choses a été écrit et réalisé par Zabou Breitman, également actrice dans la vie. Pour son premier passage derrière la caméra, elle choisit un sujet passionnant, la mémoire – donc le passé – qu’elle traite à travers une histoire sans futur.
Tandis que Claire (Isabelle Carré) commence à montrer les symptômes de la maladie d’Alzheimer en s’enfonçant dans l’oubli, Philippe (Bernard Campan) retrouve une mémoire traumatisante.
Un surplus de pathos fait que la progression de la maladie finit par ne plus ressembler qu’à un reportage télévisé...
Diffusion mercredi à 21h00 sur Canal +

Pour The Heartbreak Kid, nous avons au générique une comédie de Neil Simon, le père du théâtre de boulevard américain, qui adaptait là une nouvelle de Bruce Jay Freedman. Et aux commandes, la comédienne Élaine May qui a signé quelques films sans prétention.
Le résultat amusera peut-être certains ou exaspérera d’autres: c’est selon! Charles Grodin incarne un homme qui se marie et qui, durant sa lune de miel, tombe follement amoureux d’une belle blonde. Il décide donc de changer de plans...
Ce ne sont pas les mines de chien battu de Charles Grodin qui suffisent à donner de l’allant à cette comédie convenue.
Diffusion mercredi à minuit sur LBCI

C’est un très bel hommage que François Truffaut rendit au 7e art dans La nuit américaine, un de ses films les plus ambitieux et les plus aboutis. Au studio de la Victorine, à Nice, le metteur en scène Ferrand tourne un film intitulé: Je vous présente Pamela. Il y a là Bertrand, le producteur; l’Américaine Julie Baker, vedette à peine remise d’une dépression nerveuse, et son mari, le docteur Nelson; Séverine, actrice vieillissante et alcoolique; Alexandre, acteur quinquagénaire; Alphonse, le jeune premier, et toute l’équipe technique. On suit, simultanément, le tournage de Je vous présente Pamela, le comportement des gens sur le plateau et la vie privée de chacun, qui vient compliquer les choses.
C’est un «film dans le film», une méditation sur le cinéma et sur l’amour du spectacle. François Truffaut nous ouvre les coulisses d’un tournage, pour nous y faire participer, pour nous faire comprendre ce que peut être – en dépit des mésaventures et des difficultés – la joie de ceux qui participent à cette forme de création. Pour Truffaut, le cinéma est une affaire de cœur. Et sans doute ne l’a-t-il jamais mieux exprimé que dans cette comédie subtilement «pirandellienne», où l’on voit vivre un cinéaste et ses créatures, personnages de chair et de sang, qui ne laissent pas leur personnalité au vestiaire. En dépit de tout, le spectacle doit continuer, aller jusqu’au bout, le film doit être terminé. Sans rien perdre de sa manière personnelle, Truffaut se réfère, ici, aux comédies de Lubitsch et de Minnelli, ainsi qu’au Carrosse d’or de Jean Renoir.
Diffusion jeudi à 20h45 sur Arte

Toujours dans le cadre des films cannois, voici un curieux film de Claude Miller intitulé La classe de neige qui décrit les fantasmes morbides d’un jeune garçon introverti et perturbé.
Parce que son père craint qu’il n’arrive quelque chose au car censé l’emmener en classe de neige, Nicolas, enfant grave, fragile et perturbé, doit se résoudre à se laisser accompagner en voiture par celui-ci. Il est accueilli par une monitrice, Mlle Grimm. Mais le séjour commence mal: il a en effet laissé son sac dans le coffre de son père. Sans doute intrigué par la personnalité très secrète du dernier arrivé, le turbulent Hodkann accepte de lui prêter un pyjama et s’emploie à faire de lui son ami. De fait, l’univers de Nicolas est peuplé de cauchemars morbides et de rêves éveillés plus ou moins terrifiants...
Mêlant fait divers tragique et terreurs enfantines à coups d’artifices cinématographiques plus ou moins convaincants, Claude Miller installe ici un malaise durable sans pour autant parvenir à nous tirer de l’ennui.
Diffusion jeudi à 23h30 sur TV5 (Orient)

En France, toutes les dix minutes une personne disparaît. Voici donc pour le point de départ de Une affaire privée de Guillaume Nicloux.
Comme dans Le Poulpe, Guillaume Nicloux met en scène un «privé» désabusé incarné cette fois par Thierry Lhermitte. Il doit retrouver une jeune fille disparue. Classique! Bien entendu, l’enquête va lui permettre de découvrir la personnalité de Rachel et celle, non moins complexe, de sa meilleure amie Clarisse – rôle dans lequel Marion Cotillard (l’héroïne des deux Taxi) est une vraie révélation dans l’ambiguïté et la sensualité. Les plus finauds décèleront ici l’influence de la série Twin Peaks, de David Lynch... Mais Nicloux a un monde à lui, assez glauque, vivant et original.
Diffusion vendredi à 21h00 sur Canal +
On ne compte plus les adaptations cinématographiques de The Scarlet Letter de Nathaniel Hawthorne X. Cette adaptation de Roland Joffé en est la quatrième et certainement la moins réussie. C’est que le message du roman, l’intolérance religieuse, se perd ici dans des sous-développements qui n’ajoutent rien à l’histoire de base: attaque d’Indiens, scènes érotiques convenues, et pour compléter le tout une fin heureuse qui dénature complètement le sujet.
En 1666, Hester Prynne, Anglaise, arrive à Boston, précédant son mari Roger qui doit la rejoindre plus tard. Elle s’éprend du pasteur Arthur Dimmesdale à qui elle plaît. On annonce que Roger a été tué par les Indiens alors qu’il venait de débarquer. Hester et Arthur cèdent alors à leur passion. Hester, enceinte, est arrêtée pour adultère et incarcérée. Son enfant naît en prison. Lorsqu’elle sort de prison, elle doit porter la lettre «A», signe infamant d’adultère, brodée en rouge sur ses vêtements. C’est alors que le mari réapparaît... Demi Moore n’est visiblement pas le personnage du rôle et son partenaire Gary Oldman est complètement figé. Quant à Robert Duvall, il marmonne tant et plus qu’on ne comprend pas un mot de ce qu’il dit.
Diffusion vendredi à 21h00 sur Future TV

Un premier film qui rafla la mise, ainsi se présente L’odeur de la papaye verte, film primé à Cannes et que Tran Ahn Hung réalisa entièrement dans un studio français. Un véritable tour de force.
Dans les années 50. Issue d’une famille de paysans, Mui, âgée d’une dizaine d’années, arrive à Saigon et entre au service d’une famille bourgeoise. Accueillie par la mère, à qui elle rappelle sa fille décédée, Mui fait connaissance avec ses maîtres: le père, un musicien oisif qui fugue régulièrement avec les économies, la grand-mère, très pieuse, et les trois fils, dont le plus jeune est une petite peste.
La vieille servante, Ti, va lui apprendre les gestes rituels de la vie quotidienne... Des images d’une beauté époustouflante qui ont valu à Tran Ahn Hung, dont c’est le premier film, une Caméra d’or à Cannes, un César et une nomination aux Oscars.
Diffusion vendredi à 23h30 sur TV5 (Orient)

DOCUMENTAIRE
Il était une fois le Rex

200 mètres carrés au sol, 3300 places, un écran de 3,5 tonnes... L’architecte Bluyssen, grand spécialiste des salles de spectacles, et l’Américain John Eberson, grand technicien des salles atmosphériques, ont répondu au désir de Jacques Haïk il y a 70 ans. Parce qu’il est l’œuvre d’art, trait d’union magique entre l’imaginaire et la rue, le Rex a traversé sans encombre les heures les plus sombres de notre histoire récente.
Diffusion jeudi à 19h30 sur TV5 (Orient)

variétés

«Garonne». Téléfilm français de Claude d’Anna avec Laure Marsac, Pierre Vaneck, Sophie de la Rochefoucauld, Bruno Wolkowitch, Marie-Christine Barrault (Dernier épisode)
L’Aigue a quitté son lit et inondé les terres environnantes. Deux personnes sont décédées et d’importants dégâts matériels sont à déplorer. Une nuit, lors d’une violente tempête, François Salvagnac trouve la mort en tentant de sauver un enfant de la noyade. Le jour des funérailles, tandis qu’Ève-Marie Langlois fait l’éloge du défunt, Geneviève Salvagnac chasse sa fille du cimetière. Cette femme névrosée juge en effet Claire responsable de l’accident qui a coûté la vie à son époux. Le lendemain, les médias s’interrogent: pourquoi avoir entrepris la construction d’un centre nautique sur des terres inondables? Une commission d’enquête est ouverte. Craignant que les journalistes salissent l’honneur de son père, Claire décide de mener ses propres investigations. Mais le maire de Toulouse lui interdit l’accès aux archives. De son côté, Julien est fou de joie: un représentant d’une maison de disques a promis de venir écouter sa musique...
Point final d’une saga très attachante, un épisode plutôt réussi bien qu’il manque de consistance. Si certains personnages – tel Marc Tursan – convainquent, celui de Geneviève, outré, est peu crédible.
Diffusion mercredi à 23h30 sur TV5 (Europe)

RUBRIQUE RÉALISÉE PAR Alain Plisson
Un cinéma qui voyage dans le temps, voici ce que nous propose la semaine.Le passé avec «Scarlet Letter» qui dénonce le fanatisme religieux des premiers pionniers américains, «The Double Man» qui nous renvoie à la période de la guerre froide avec l’Union Soviétique, ou «L’odeur de la papaye verte» qui se déroule dans le Saigon des années 50.Aujourd’hui, c’est le problème...