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Vie politique - Joumblatt messager de la concorde Malaise toujours sensible du côté des haririens

Les proches de Hariri avouent que la situation ne lui plaît guère. Dans ses assises privées, indiquent-ils, il multiplie les remarques désobligeantes sur les prestations de divers pôles, ministres compris. Mais en public, si l’on excepte sa sortie de lundi (d’ailleurs en réponse de défense) face à Kassar, il s’abstient de tout commentaire.

Toujours selon son entourage, Hariri ne veut pas jeter de l’huile sur le feu. Il évite les heurts frontaux avec le régime, pour que le pays n’en pâtisse pas et que les institutions ne se retrouvent pas de nouveau paralysées. Ce que ces sources ne disent pas, c’est que Hariri a bien compris le message des décideurs : dans cette phase, non seulement il ne faut pas faire de vagues mais encore il ne faut pas indisposer le régime, qu’ils soutiennent en premier lieu. En faisant le dos rond, le Premier ministre a de bonnes chances de garder son poste jusqu’à l’échéance présidentielle. Il devrait d’ailleurs recevoir sous peu sinon un baume du moins un satisfecit pour son attitude présente de compréhension. Ces encouragements, rassurants dans son inconfortable position actuelle, lui seraient transmis par Joumblatt. Qui, après son retour de Damas, délivre un clair message invitant les autorités locales à se solidariser entre elles, à coopérer sans réserve mentale pour faire face aux défis de l’heure. En même temps, Joumblatt précise en substance que la direction syrienne se tient aux côtés de tous les dirigeants libanais, sans distinction ni discrimination. Il ajoute, toujours en substance, que ce soutien syrien va à chaque responsable dans la mesure où il sait se limiter à ses prérogatives propres, sans empiéter sur le domaine d’autrui. Donnant lui-même l’exemple de cet esprit de concorde dont il est porteur, Joumblatt compte se rabibocher dans les prochains jours avec Hariri, indiquent les sources proches du leader progressiste. Le Premier ministre, qui n’a jamais voulu rompre son alliance avec le seigneur de Moukhtara, doit se sentir aise de ces retrouvailles.
L’évolution, qui laisse entrevoir un virage pris en douceur par les décideurs, est confirmée par les visiteurs d’Anjar. Qui affirment que Damas appuie le Liban en tant que tel, soutient à fond ses institutions constitutionnelles et sa légalité. En ajoutant cette précision importante : contrairement à ce que l’on peut entendre dire, Damas n’est avec personne contre quiconque. Les Syriens, selon ces visiteurs d’Anjar, ne cherchent à réduire les pouvoirs d’aucun dirigeant au profit d’un autre. Ils restent équidistants de tous les protagonistes, qu’ils pressent d’ailleurs de coopérer. Les mêmes sources indiquent qu’une nouvelle fois les Syriens sont agacés par les manœuvres quasi frauduleuses de certains de leurs fidèles, qui lancent des attaques contre des pôles déterminés en laissant entendre qu’ils y sont encouragés par les tuteurs. Ce qui n’est pas exact.
Pour en revenir à Hariri, il y a des chances pour que dans les prochains jours, après sa rencontre avec Joumblatt comme à l’écoute des témoignages de prosyriens susmentionnés, il retrouve sa tranquillité d’esprit politique. Pour le moment, il compte les coups sans les rendre, malgré les protestations de certains de ses partisans qui voudraient qu’il reparte à l’attaque. Au besoin à travers un grand meeting populaire. Mais il s’y refuse, car les bravades de défi son prohibées par les circonstances comme par les décideurs. Ainsi Hariri a évité, lors du dernier Conseil des ministres qu’il présidait en l’absence du chef de l’État, de rebondir sur l’affaire des carrières. Comme un ministre soulevait ce problème, Hariri l’a aussitôt dilué. Normalement, il aurait dû en profiter : c’est contre son avis qu’antérieurement le Conseil des ministres avait adopté le plan orientateur fermant les carrières. On voit donc que si d’aventure, et par malheur, la trêve entre les dirigeants devait sauter, ce ne serait en principe pas du fait du Premier ministre. Qui, concluent ses proches, souhaite se consacrer de nouveau pleinement au problème socio-économique, vital pour le pays, en laissant un peu de côté les méandres de la politique. Ce qui ne l’empêche pas d’autoriser ses partisans à militer au niveau de la rue beyrouthine. Pour expliquer que les concessions faites par Hariri ne constituent pas un affaiblissement véritable de la présidence du Conseil, comme le soutient son rival, Hoss.
Philippe ABI-AKL
Les proches de Hariri avouent que la situation ne lui plaît guère. Dans ses assises privées, indiquent-ils, il multiplie les remarques désobligeantes sur les prestations de divers pôles, ministres compris. Mais en public, si l’on excepte sa sortie de lundi (d’ailleurs en réponse de défense) face à Kassar, il s’abstient de tout commentaire. Toujours selon son entourage,...