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EXPOSITION - « Third World Citizen », de Faisal Samra, à la galerie Fennel L’existence extraordinaire de l’image(photo)

Jusqu’au 12 juillet, la galerie Fennel (rue Clemenceau) expose une installation du Saoudien Faisal Samra, installé depuis 1993 à Bahreïn, après avoir effectué des études de beaux-arts à Paris. S’articulant autour d’une vidéo et d’une œuvre installée, « Third World Citizen» est, d’un point de vue conceptuel, ouvertement politiquement incorrect.
Le titre même de l’exposition inclut l’artiste dans ce « troisième monde », en clair celui des pays du Sud, opposé au « premier monde » que sont les États-Unis, et au « deuxième monde » que représente l’ensemble des pays industrialisés et en voie de développement.

Collage des réalités
La vidéo, d’une durée de 15 minutes, se développe en deux temps, autour d’une réflexion, « d’une idée sans maquillage », précise Faisal Samra, sur la guerre en Irak.
D’abord, l’élaboration, en temps accéléré, d’une œuvre à l’acrylique sur papier plastique représentant une carte du monde, celle de la domination des pays riches sur les pays pauvres, lentement transformée, grâce à l’ajout de couleurs saturées, en une scène largement évocatrice : un animal femelle dominée sexuellement par le mâle. Des barreaux puis un rideau noir se referment progressivement sur la scène, ne laissant qu’une minuscule ouverture faite de deux flèches aux pointes qui se touchent. Pour l’artiste, il s’agit d’un « collage des réalités, autrement dit des conséquences du face-à-face Nord-Sud, face-à-face dont l’origine est un peu floue : qui, finalement, l’a amorcé ?
Ensuite, après un bref écran noir, apparaît une image fixe sur une autoroute et les voitures qui y passent, puis, comme une contradiction, un cycliste qui passe et repasse devant un mur peint à la chaux, sur lequel ont été vaporisés, à la bombe colorée, les chiffres « 1 », « 2 » et « 3 » : « Voiture et vélo, les deux facettes des deux mondes, explique Faisal Samra. J’ai voulu observer ici le rapport au temps tout en travaillant sur la texture de l’image dont l’existence est, à mon sens, extraordinaire. »
Après des exercices pratiqués avec la vidéo depuis 1994, ce dernier s’est jeté à l’eau, il y a deux ans, pour une exposition intitulée « Eternal Fire », et pour celle-ci : « Chaque idée appelle son support », précise-t-il.

Citoyens
du « troisième monde »
Second volet de « Third World Citizen » : un « autel » construit à partir d’un meuble peint en blanc, à la tablette couverte de sable. Y ont été déposés : un perroquet empaillé, un tigre en plastique et des statuettes en argile sans tête, agenouillés dans une même prière. « Eux aussi citoyens du troisième monde », souligne l’artiste.
Au-dessus de cette scène, un vieux miroir sur lequel ont été collés une photo d’une actrice indienne des années 50 et un petit bonhomme en costume découpé d’un manuel scolaire de la même période.
Le tout est encadré de deux encensoirs, et le public est invité à allumer des bougies qui iront rejoindre celles déjà éclairées.
Deux regards quelque peu iconoclastes sur une réalité stratégique et économique qui occupe le travail de Faisal Samra. Mais celui-ci précise que « la base est d’abord plastique, artisanale, dans le souci que j’ai de la texture appropriée sur laquelle déposer l’idée ». Et d’ajouter que « l’accessibilité visuelle doit être très grande. Le concept vient ensuite ».

Diala GEMAYEL
Jusqu’au 12 juillet, la galerie Fennel (rue Clemenceau) expose une installation du Saoudien Faisal Samra, installé depuis 1993 à Bahreïn, après avoir effectué des études de beaux-arts à Paris. S’articulant autour d’une vidéo et d’une œuvre installée, « Third World Citizen» est, d’un point de vue conceptuel, ouvertement politiquement incorrect. Le titre même de...