Rechercher
Rechercher

Actualités

PARLEMENT - Une question écrite au gouvernement sur le sort des détenus dans les prisons de Damas Souhaid appelle le Conseil supérieur libano-syrien à prendre en main le dossier des disparus

Les députés Farès Souhaid, Mansour Ghanem el-Bone et Pierre Gemayel ont adressé hier au gouvernement une question écrite portant sur le dossier des Libanais disparus en Syrie. C’est au cours d’une conférence de presse, tenue place de l’Étoile, que M. Souhaid a donné lecture du texte qui sera soumis au gouvernement, soulignant que « c’est au Conseil supérieur libano-syrien de prendre en main le dossier pour mettre fin aux tiraillements entre le Liban et la Syrie sur le sujet ».
Les trois députés se demandent pour quelles « raisons le gouvernement libanais n’assume pas ses responsabilités et néglige ce dossier ». « C’est le gouvernement qui devrait le premier enquêter et reccueillir les témoignages des familles. Nous ne comprenons pas pourquoi il n’effectue pas des contacts officiels, sérieux et transparents, auprès des autorités syriennes », relèvent dans leur texte MM. el-Bone, Souhaid et Gemayel.
« Comme le dossier est politico-sécuritaire par excellence, il devrait relever des compétences du pouvoir exécutif », indiquent-ils, appelant le pouvoir à ne plus suivre « la politique de l’autruche ». « Ne pas donner de réponses claires à ce sujet et laisser la voie ouverte à toutes les hypothèses n’aide pas à instaurer la paix civile », soulignent-ils.
Les trois députés demandent pourquoi le comité formé en 2001 pour enquêter sur le sort des disparus, et qui a achevé ses travaux en 2002, n’a pas jusqu’à présent rendu public son rapport et pourquoi le gouvernement libanais n’a pas entrepris des contacts pour initier une enquête auprès des gouvernements concernés, de la Croix-Rouge internationale ou encore par le biais du ministère des Affaires étrangères ou du Conseil supérieur libano-syrien. Pour M. Souhaid, « le Conseil supérieur libano-syrien devrait agir ». « C’est lui qui traite les dossiers litigieux entre les deux pays », précise-t-il. « Il devrait prendre en main ce dossier afin de mettre fin aux tiraillements entre le Liban et la Syrie. »
Le texte énumère plusieurs faits et événements relatifs au dossier des disparus, « occulté depuis la fin de la guerre, et n’ayant jamais figuré parmi les priorités des gouvernements qui se sont succédé après Taëf », relèvent les auteurs.
En novembre 2000, le président de la Chambre, Nabih Berry, avait annoncé à Bkerké que la Syrie libérera des détenus libanais. De fait, un mois plus tard, Damas remettait en liberté 54 détenus libanais. En janvier 2000, un comité officiel avait été formé pour s’informer du sort des disparus de la guerre. Quelques mois plus tard, ce comité adoptait une recommandation considérant comme mortes toutes les personnes disparues depuis plus de quatre ans. Cette recommandation sera contredite plus tard par la libération d’une personne dont le dossier avait été traité par ce comité.
En janvier 2001, un comité officiel présidé par le ministre du Développement administratif, Fouad es-Saad, était constitué. Il devait étudier les dossiers présentés par les familles des disparus et soumettre un rapport au Conseil des ministres. Le comité, qui a achevé ses travaux en juin 2002, n’a pas rendu publics les résultats de son enquête ni soumis un rapport au Conseil des ministres. En juillet 2002, les parents des détenus dans les prisons syriennes s’étaient rendus à Damas où ils avaient rencontré le ministre syrien de l’Intérieur, qui avait promis de s’enquérir du sort de 174 Libanais qui seraient détenus en Syrie. Aucune suite n’avait été donnée à cette promesse.
Le texte reprend les propos tenus par le parlementaire européen, Sami Naïr, qui s’était rendu au début du mois de juin en Syrie et au Liban et qui avait indiqué, lors d’une conférence de presse à Beyrouth, que les autorités syriennes voulaient trouver une solution au problème des détenus. Il reprend également les passages d’un entretien publié dans le Nahar avec le parlementaire syrien Georges Jabbour, dans lequel ce dernier souligne qu’il est prêt à aborder le dossier si les parents des détenus lui fournissent des informations à ce sujet.
Le texte relève également qu’au dossier des prisonniers libanais en Syrie s’ajoute celui des douze Libanais emprisonnés en Israël, l’emprisonnement de Libanais en Irak, et la disparition en Libye de l’imam Moussa Sadr.
Répondant aux questions des journalistes, M. Souhaid a indiqué que « le dossier des disparus est humanitaire, politique et sécuritaire et jusqu’à présent les gouvernements libanais successifs n’ont pas réagi ». « Comme cette affaire est humanitaire, nous demandons au gouvernement de la traiter loin de toute polémique », a-t-il ajouté.
En réponse à une question sur les déclarations des responsables syriens qui avaient affirmé, à plusieurs reprises, qu’il n’y avait plus de Libanais dans les geôles de Damas, M. Souhaid a indiqué que « jusqu’à présent, aucun document officiel n’a été publié ». « C’est au gouvernement libanais de donner des réponses », a-t-il conclu.
Les députés Farès Souhaid, Mansour Ghanem el-Bone et Pierre Gemayel ont adressé hier au gouvernement une question écrite portant sur le dossier des Libanais disparus en Syrie. C’est au cours d’une conférence de presse, tenue place de l’Étoile, que M. Souhaid a donné lecture du texte qui sera soumis au gouvernement, soulignant que « c’est au Conseil supérieur...