Rechercher
Rechercher

Actualités

Vie politique - Le communiqué des évêques maronites redonne de l’influx nerveux à l’opposition Kornet Chehwane repart de l’avant et se réunit le 15

Le manifeste mensuel des évêques maronites fait, une fois de plus, l’événement sur la scène locale. Car il vient confirmer qu’après quelque temporisation, Bkerké reprend une ferme posture de scrutateur vigilant des tribulations du pouvoir. Le document fait suite, et pendant, en effet, à cette proclamation précédente rendant un hommage appuyé à Bachar el-Assad. Ou, plus exactement, au discours que le jeune chef de l’État syrien avait tenu au sujet de l’Irak comme de l’agression permanente israélienne lors du sommet arabe de Charm el-Cheikh. Par suite de quoi Damas avait rendu la politesse en ne tarissant pas d’éloges à l’égard de l’Église en général, du patriarcat maronite en particulier. On avait pu penser de la sorte qu’une période de détente relationnelle s’ouvrait. Mais tout a été remis à plat, et en question, avec la formation parachutée d’un gouvernement libanais monochrome, contraire à tout esprit d’entente. Les donnes redeviennent dès lors sinon normales du moins traditionnelles, c’est-à-dire plutôt conflictuelles. D’autant plus facilement, serait-on tenté d’observer qu’en réalité, Bkerké n’a jamais cessé de souligner qu’il ne renonçait pas, et ne renoncerait jamais, aux constantes nationales bien comprises. Et qu’il ne fallait pas voir dans la réaction de rejet de la guerre irakienne un ralliement à la ligne du pouvoir en ce qui concerne le double dossier des problèmes intérieurs et des relations avec la Syrie. Aujourd’hui, tout malentendu est dissipé. Dans ce sens qu’aucun amalgame n’est plus possible entre loyalistes et opposants, chacun reprenant sa place et ses positions de départ. L’unité nationale réalisée autour du volet régional ne s’est pas étendue sur tous les fronts. Et le climat interne se trouve de nouveau marqué par de fortes tensions. Un moment reléguées au second plan, en raison des impératifs régionaux, des questions comme les rapports libano-syriens donnent de nouveau lieu à un vif débat. Attisé du reste par les allusions sinon par les menaces américaines adressées ces dernières semaines aux décideurs. Une précision s’impose cependant : l’opposition, à l’exception de quelques pôles radicaux, convient qu’il faut toujours soigner l’alliance stratégique avec la Syrie. Ce qui signifie que l’on tolère, à cause de tels impératifs mais strictement dans leur cadre, une présence militaire. En privilégiant, conformément aux prescriptions de Taëf, cet assainissement des relations politiques qui passe par la cessation des immixtions dans les affaires intérieures de ce pays. La controverse est donc relancée, après une phase de trêve plus ou moins déclarée. En fait, avant même le fait accompli de la formation d’un gouvernement monochrome, des difficultés certaines avaient été éprouvées dans la normalisation des rapports entre le pouvoir et l’Est. Si, à un moment déterminé, l’on avait pu entendre les proches de Baabda et de Bkerké soutenir d’une même voix que les deux pôles restaient ouverts l’un sur l’autre et n’avaient pas besoin de médiation entre eux, par contre aucun rapprochement n’avait été noté entre le régime et Kornet Chehwane. Qui est après tout sinon l’émanation civile et politique de Bkerké, du moins son fidèle disciple en matière de principes nationaux. Le pouvoir avait même tenté, pendant la phase intérimaire, de provoquer des divergences, voire des zizanies entre le patriarcat et certaines piliers de la Rencontre considérés, à tort d’ailleurs, comme noyautables. En tout cas, les choix contraires à l’entente, donc à la réconciliation nationale, retenus pour la formation du gouvernement sont venus enlever aux présumés perméables de l’Est leurs illusions, si jamais ils en ont eu. Kornet Chehwane se retrouve de la sorte plus que jamais cimenté dans une même orientation opposante. Et les rares éléments qui prônaient une ligne d’attentisme, pour voir ce que l’évolution initiée par les USA allait donner sur divers plans, rejoignent maintenant les piliers militants. C’est donc une proclamation de lutte sinon d’attaque que l’on peut prévoir pour le 15, date du rendez-vous que la Rencontre de Kornet Chehwane s’est fixé. L’opposition va réitérer ses constantes, mais aussi plaider pour ce dialogue constructif que le pouvoir refuse d’initier. Car bien entendu, le thème central devrait en être l’application de Taëf, pour assainir les relations avec les décideurs et faire en sorte qu’elles se déroulent dans un cadre normal d’État à État. Un détail : le secrétariat général de la Rencontre prépare soigneusement l’ordre du jour de la prochaine réunion et le brouillon du communiqué final. Pour éviter un malentendu tel qu’il y en a eu auparavant. Lors d’une assemblée, certains avaient demandé et obtenu que l’on rajoute un paragraphe au sujet de l’initiative d’Amine Gemayel. Comme l’ancien président était présent, les participants, qui ne comprenaient pas trop de quoi ils s’agissait, n’ont rien objecté, par courtoisie. Philippe ABI-AKL
Le manifeste mensuel des évêques maronites fait, une fois de plus, l’événement sur la scène locale. Car il vient confirmer qu’après quelque temporisation, Bkerké reprend une ferme posture de scrutateur vigilant des tribulations du pouvoir. Le document fait suite, et pendant, en effet, à cette proclamation précédente rendant un hommage appuyé à Bachar el-Assad. Ou, plus...