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Sit-in - Le CPL réclamait l’application de la 520 à l’occasion de la visite de Powell Les militants aounistes brutalisés devant la MTV à Achrafieh (photo)

Quatre personnes hospitalisées, sept autres blessées, 25 interpellations, deux jeunes toujours en état d’arrestation : tel est le bilan du sit-in organisé samedi par plusieurs centaines de militants du Courant patriotique libre (CPL-aouniste) dans le périmètre du ministère des Affaires étrangères à Achrafieh, pour réclamer l’application de la résolution 520 du Conseil de sécurité et le retrait des « forces d’occupation syriennes » du Liban. Un sit-in qui n’a pas tardé à se transformer en manifestation devant les locaux de la chaîne de télévision interdite MTV, manifestation durement réprimée par les forces de l’ordre. Le courant aouniste avait appelé à un rassemblement symbolique devant le palais Bustros à l’occasion de la visite du secrétaire d’État Colin Powell à Beyrouth pour marquer « son rejet du terrorisme et aller dans le sens de la volonté internationale qui commence à prendre forme pour exiger le retrait syrien du Liban, et libérer ce pays de l’occupation conformément à la résolution 520 du Conseil de sécurité ». Vers 14h30, les militants, rassemblés devant le collège de La Sagesse à Achrafieh, ont marché en direction du palais Bustros. Brandissant des drapeaux libanais et des portraits de l’ancien chef du gouvernement de transition, le général Michel Aoun, ils ont scandé des slogans hostiles à la présence syrienne au Liban. « La Syrie dehors ! » et « Nous ne voulons pas de République sous la botte syrienne », ont-ils crié, brandissant des calicots sur lesquels on pouvait lire : « La Syrie dehors maintenant », « Les Libanais sont contre le terrorisme et pour la liberté », « Le régime syrien est une autre version du régime de Saddam », « Mettez fin à l’occupation syrienne tout de suite », « Pas de liberté ni de démocratie pour le Liban sous la dictature baassiste », « Un Liban libre est un vrai partenaire pour les États-Unis et le monde libre », « Liberté pour nos détenus dans les geôles syriennes », « La Syrie en Syrie et le Liban au Liban », « Le Liban est la victime du terrorisme syrien » et « Résolution 520 du Conseil de sécurité ». Les militants aounistes s’en sont également pris aux dirigeants libanais, accusant les principaux responsables d’être « des marionnettes » et « la voix de leurs maîtres syriens ». Devant le barrage important constitué par les Forces de sécurité intérieure, les camions de la Défense civile et l’armée aux abords du palais Bustros, les militants aounistes ont été obligés de s’arrêter à la hauteur du centre Sofil, qui abrite le cinéma Empire. Le responsable estudiantin du CPL, Tony Harb, a aussitôt pris la parole. Rejetant « les prétextes invoqués par Damas pour maintenir son occupation du Liban », parmi lesquels la lutte contre Israël, M. Harb a estimé que « l’occupant syrien avait toujours su s’entendre avec Israël depuis 1970 ». Le responsable aouniste a ensuite lancé un appel au Hezbollah sans le nommer : « L’occupant est sur le point d’aboutir à un règlement avec les grandes puissances à vos dépens. Nous vous prions d’entendre notre appel parce que nous voulons que vous soyez nos partenaires au sein de la patrie. » « Le Liban n’est plus une épine dans le flanc de la Syrie. En réalité, c’est la Syrie qui est devenue une épine dans le flanc du Liban », a affirmé Tony Harb, avant d’appeler « la communauté internationale à libérer le Liban et à restaurer sa souveraineté». Devant l’impossibilité d’accéder au siège du ministère des Affaires étrangères, les manifestants décident alors de poursuivre la manifestation devant les locaux de la MTV, chaîne dont la fermeture est devenue pour eux « le symbole de la répression menée par la Syrie et ses agents au Liban contre les libertés publiques ». Les militants commencent à marcher vers la MTV, mais ils sont bientôt rattrapés et bloqués par les agents de l’ordre une dizaine de mètres avant le restaurant Roadster. Les responsables aounistes intiment alors aux manifestants de continuer la marche vers les locaux de la chaîne, « quel que soit le prix à payer pour parvenir au but ». Les militants forcent le barrage militaire et s’élancent vers la MTV. Ils sont aussitôt pris en chasse par les FSI. Devant la MTV, le drame Sitôt arrivés devant les locaux de la MTV, les aounistes entonnent l’hymne de la chaîne interdite. C’est alors que l’officier responsable des FSI donne l’ordre à ses hommes de disperser les manifestants. « Délogez-les moi d’ici », lance-t-il aux gendarmes. C’est à coup de matraques et avec les crosses de fusil que les agents de l’ordre et les militaires se déchaînent sur les aounistes, avec une brutalité injustifiée qui n’est pas sans rappeler la ratonnade du 9 août 2001 devant le Palais de justice. Les coups pleuvent de partout. Plusieurs militants tombent à terre ou perdent conscience, ce qui n’empêche pas les militaires de continuer à les rouer de coups de pied et de poing. Deux des aounistes, Tony Orian et Jean Abdelkarim, sont transportés d’urgence à l’hôpital. Abdelkarim a l’épaule cassée et Orian, qui a perdu conscience, ne sortira pas de l’hôpital avant la tombée de la nuit : il souffre d’une luxation de l’épaule. Tony Harb est interpellé par des soldats de l’armée. Emmené au poste de commissariat, il s’effondre à terre et est transporté aux urgences de l’Hôtel-Dieu. Il est toujours aux soins intensifs et demeure en état d’arrestation. Deux autres personnes sont blessées et transportées dans les hôpitaux. Il s’agit de Rony Akiki et de Bassam Ghanem. Des dizaines de militants sont interpellés et directement emmenés au poste de gendarmerie. Ils seront tous relaxés en soirée, à l’exception de Peter el-Murr, « maintenu en état d’arrestation en raison de son nom », selon des sources aounistes. Des journalistes sont également malmenés par les FSI durant les échauffourées. Un officier de gendarmerie en uniforme confisque l’appareil photo du photographe de l’AFP. À la restitution de l’appareil, la carte électronique contenant le film avait disparu. Quinze militants se réfugient par ailleurs dans l’église Saint-Joseph, à l’intérieur du campus de La Sagesse, qui est aussitôt encerclé par les forces de l’ordre. Ils y resteront durant trois heures avant que les gendarmes ne se replient, grâce à l’intervention d’un prêtre, qui négocie leur départ avec les FSI. Le communiqué des FSI En soirée, la direction des FSI a affirmé dans un communiqué que ce sont « les manifestants qui ont agressé les forces de l’ordre en les frappant avec des bâtons et en leur jetant des pierres ». « Un officier et trois gendarmes ont été grièvement blessés à la tête et ont dû être hospitalisés, alors qu’un véhicule de la gendarmerie a été endommagé », a poursuivi le communiqué. « En outre, trois manifestants qui ont reconnu avoir résisté aux forces de l’ordre ont été arrêtés et traduits en justice », a ajouté le texte. Des images de deux gendarmes blessés ont par ailleurs été diffusées par la chaîne New TV. De son côté, le CPL a nié cette version des faits, en mettant l’accent sur l’aspect de « la résistance pacifique à la Gandhi propre à son action ». Le CPL a indiqué qu’« aucune pierre, ni même aucune rose n’avaient été jetées en direction des FSI, qui ont brutalement agressé les manifestants et les journalistes ». « Le prétexte de la présence de blessés dans les rangs des FSI vise à justifier cette agression dont les responsables assument les conséquences pénales », a-t-il conclu. De son côté, le général Michel Aoun a qualifié le comportement des forces de l’ordre de « crime prémédité contre le peuple libanais ». « Quand les SR agissent contre la loi, ils ne sont pas protégés par la loi », a-t-il indiqué à L’Orient-Le Jour. Quant au porte-parole du CPL, Georges Haddad, il a affirmé qu’« il n’y a que les étudiants qui peuvent scander de tels slogans au Liban, nul n’osant exprimer ce que ces jeunes clament tout haut », indiquant qu’« il est impossible de bâtir un État démocratique au Liban sous l’occupation syrienne et la société policière qu’elle a imposée aux Libanais ». Les députés Farès Souhaid et Mansour el-Bone ont également fait paraître un communiqué commun dans lequel ils ont déploré l’agression, en la qualifiant de « première bavure du nouveau gouvernement ». Les deux parlementaires ont appelé le Premier ministre à « réclamer l’ouverture d’une enquête et à relaxer immédiatement les personnes arrêtées pour prouver que le Liban peut être rééllement un État démocratique consacrant la liberté d’expression ». L’ancien député Gabriel Murr a condamné les pratiques d’un pouvoir répressif. « Le pouvoir ne veut que de jeunes supporters de sa politique et rejette le droit à la liberté d’expression réclamé par ces jeunes, à travers les slogans d’indépendance, de souveraineté et de réouverture de la MTV », a-t-il indiqué. M.H.G.Quatre personnes hospitalisées, sept autres blessées, 25 interpellations, deux jeunes toujours en état d’arrestation : tel est le bilan du sit-in organisé samedi par plusieurs centaines de militants du Courant patriotique libre (CPL-aouniste) dans le périmètre du ministère des Affaires étrangères à Achrafieh, pour réclamer l’application de la résolution 520 du Conseil de sécurité et le retrait des « forces d’occupation syriennes » du Liban. Un sit-in qui n’a pas tardé à se transformer en manifestation devant les locaux de la chaîne de télévision interdite MTV, manifestation durement réprimée par les forces de l’ordre. Le courant aouniste avait appelé à un rassemblement symbolique devant le palais Bustros à l’occasion de la visite du secrétaire d’État Colin Powell à Beyrouth pour marquer « son rejet du terrorisme et aller dans le sens de la volonté internationale qui commence à prendre forme pour exiger le retrait syrien du Liban, et libérer ce pays de l’occupation conformément à la résolution 520 du Conseil de sécurité ». Vers 14h30, les militants, rassemblés devant le collège de La Sagesse à Achrafieh, ont marché en direction du palais Bustros. Brandissant des drapeaux libanais et des portraits de l’ancien chef du gouvernement de transition, le général Michel Aoun, ils ont scandé des slogans hostiles à la présence syrienne au Liban. « La Syrie dehors ! » et « Nous ne voulons pas de République sous la botte syrienne », ont-ils crié, brandissant des calicots sur lesquels on pouvait lire : « La Syrie dehors maintenant », « Les Libanais sont contre le terrorisme et pour la liberté », « Le régime syrien est une autre version du régime de Saddam », « Mettez fin à l’occupation syrienne tout de suite », « Pas de liberté ni de démocratie pour le Liban sous la dictature baassiste », « Un Liban libre est un vrai partenaire pour les États-Unis et le monde libre », « Liberté pour nos détenus dans les geôles syriennes », « La Syrie en Syrie et le Liban au Liban », « Le Liban est la victime du terrorisme syrien » et « Résolution 520 du Conseil de sécurité ». Les militants aounistes s’en sont également pris aux dirigeants libanais, accusant les principaux responsables d’être « des marionnettes » et « la voix de leurs maîtres syriens ». Devant le barrage important constitué par les Forces de sécurité intérieure, les camions de la Défense civile et l’armée aux abords du palais Bustros, les militants aounistes ont été obligés de s’arrêter à la hauteur du centre Sofil, qui abrite le cinéma Empire. Le responsable estudiantin du CPL, Tony Harb, a aussitôt pris la parole. Rejetant « les prétextes invoqués par Damas pour maintenir son occupation du Liban », parmi lesquels la lutte contre Israël, M. Harb a estimé que « l’occupant syrien avait toujours su s’entendre avec Israël depuis 1970 ». Le responsable aouniste a ensuite lancé un appel au Hezbollah sans le nommer : « L’occupant est sur le point d’aboutir à un règlement avec les grandes puissances à vos dépens. Nous vous prions d’entendre notre appel parce que nous voulons que vous soyez nos partenaires au sein de la patrie. » « Le Liban n’est plus une épine dans le flanc de la Syrie. En réalité, c’est la Syrie qui est devenue une épine dans le flanc du Liban », a affirmé Tony Harb, avant d’appeler « la communauté internationale à libérer le Liban et à restaurer sa souveraineté». Devant l’impossibilité d’accéder au siège du ministère des Affaires étrangères, les manifestants décident alors de poursuivre la manifestation devant les locaux de la MTV, chaîne dont la fermeture est devenue pour eux « le symbole de la répression menée par la Syrie et ses agents au Liban contre les libertés publiques ». Les militants commencent à marcher vers la MTV, mais ils sont bientôt rattrapés et bloqués par les agents de l’ordre une dizaine de mètres avant le restaurant Roadster. Les responsables aounistes intiment alors aux manifestants de continuer la marche vers les locaux de la chaîne, « quel que soit le prix à payer pour parvenir au but ». Les militants forcent le barrage militaire et s’élancent vers la MTV. Ils sont aussitôt pris en chasse par les FSI. Devant la MTV, le drame Sitôt arrivés devant les locaux de la MTV, les aounistes entonnent l’hymne de la chaîne interdite. C’est alors que l’officier responsable des FSI donne l’ordre à ses hommes de disperser les manifestants. « Délogez-les moi d’ici », lance-t-il aux gendarmes. C’est à coup de matraques et avec les crosses de fusil que les agents de l’ordre et les militaires se déchaînent sur les aounistes, avec une brutalité injustifiée qui n’est pas sans rappeler la ratonnade du 9 août 2001 devant le Palais de justice. Les coups pleuvent de partout. Plusieurs militants tombent à terre ou perdent conscience, ce qui n’empêche pas les militaires de continuer à les rouer de coups de pied et de poing. Deux des aounistes, Tony Orian et Jean Abdelkarim, sont transportés d’urgence à l’hôpital. Abdelkarim a l’épaule cassée et Orian, qui a perdu conscience, ne sortira pas de l’hôpital avant la tombée de la nuit : il souffre d’une luxation de l’épaule. Tony Harb est interpellé par des soldats de l’armée. Emmené au poste de commissariat, il s’effondre à terre et est transporté aux urgences de l’Hôtel-Dieu. Il est toujours aux soins intensifs et demeure en état d’arrestation. Deux autres personnes sont blessées et transportées dans les hôpitaux. Il s’agit de Rony Akiki et de Bassam Ghanem. Des dizaines de militants sont interpellés et directement emmenés au poste de gendarmerie. Ils seront tous relaxés en soirée, à l’exception de Peter el-Murr, « maintenu en état d’arrestation en raison de son nom », selon des sources aounistes. Des journalistes sont également malmenés par les FSI durant les échauffourées. Un officier de gendarmerie en uniforme confisque l’appareil photo du photographe de l’AFP. À la restitution de l’appareil, la carte électronique contenant le film avait disparu. Quinze militants se réfugient par ailleurs dans l’église Saint-Joseph, à l’intérieur du campus de La Sagesse, qui est aussitôt encerclé par les forces de l’ordre. Ils y resteront durant trois heures avant que les gendarmes ne se replient, grâce à l’intervention d’un prêtre, qui négocie leur départ avec les FSI. Le communiqué des FSI En soirée, la direction des FSI a affirmé dans un communiqué que ce sont « les manifestants qui ont agressé les forces de l’ordre en les frappant avec des bâtons et en leur jetant des pierres ». « Un officier et trois gendarmes ont été grièvement blessés à la tête et ont dû être hospitalisés, alors qu’un véhicule de la gendarmerie a été endommagé », a poursuivi le communiqué. « En outre, trois manifestants qui ont reconnu avoir résisté aux forces de l’ordre ont été arrêtés et traduits en justice », a ajouté le texte. Des images de deux gendarmes blessés ont par ailleurs été diffusées par la chaîne New TV. De son côté, le CPL a nié cette version des faits, en mettant l’accent sur l’aspect de « la résistance pacifique à la Gandhi propre à son action ». Le CPL a indiqué qu’« aucune pierre, ni même aucune rose n’avaient été jetées en direction des FSI, qui ont brutalement agressé les manifestants et les journalistes ». « Le prétexte de la présence de blessés dans les rangs des FSI vise à justifier cette agression dont les responsables assument les conséquences pénales », a-t-il conclu. De son côté, le général Michel Aoun a qualifié le comportement des forces de l’ordre de « crime prémédité contre le peuple libanais ». « Quand les SR agissent contre la loi, ils ne sont pas protégés par la loi », a-t-il indiqué à L’Orient-Le Jour. Quant au porte-parole du CPL, Georges Haddad, il a affirmé qu’« il n’y a que les étudiants qui peuvent scander de tels slogans au Liban, nul n’osant exprimer ce que ces jeunes clament tout haut », indiquant qu’« il est impossible de bâtir un État démocratique au Liban sous l’occupation syrienne et la société policière qu’elle a imposée aux Libanais ». Les députés Farès Souhaid et Mansour el-Bone ont également fait paraître un communiqué commun dans lequel ils ont déploré l’agression, en la qualifiant de « première bavure du nouveau gouvernement ». Les deux parlementaires ont appelé le Premier ministre à « réclamer l’ouverture d’une enquête et à relaxer immédiatement les personnes arrêtées pour prouver que le Liban peut être rééllement un État démocratique consacrant la liberté d’expression ». L’ancien député Gabriel Murr a condamné les pratiques d’un pouvoir répressif. « Le pouvoir ne veut que de jeunes supporters de sa politique et rejette le droit à la liberté d’expression réclamé par ces jeunes, à travers les slogans d’indépendance, de souveraineté et de réouverture de la MTV », a-t-il indiqué. M.H.G.
Quatre personnes hospitalisées, sept autres blessées, 25 interpellations, deux jeunes toujours en état d’arrestation : tel est le bilan du sit-in organisé samedi par plusieurs centaines de militants du Courant patriotique libre (CPL-aouniste) dans le périmètre du ministère des Affaires étrangères à Achrafieh, pour réclamer l’application de la résolution 520 du Conseil...