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Les films à la télé Le cinéma européen en vedette(photos)

Cette semaine – et peut-être encore pour quelque temps – la priorité sera donnée aux films diffusés sur satellite, étant donné qu’au plan local on se contente de diffuser surtout des téléfilms. La formule est peut-être moins coûteuse, s’il faut trouver une explication à cet excès de produits télévisés. Car «Since You Been Gone», «Golden Will», «Red Hot», «Pepper Heat» et «When the Bullet Hits the Bone», pour ne citer que ceux-ci, sont tous des longs métrages destinés au public du petit écran, uniquement. À croire que ce public ne mérite pas mieux que ces produits sans grand intérêt, à part celui de vous faire passer le temps! C’est, curieusement, le cinéma européen qui domine, en l’absence de films américains véritablement représentatifs. D’abord l’Allemagne avec le très beau «Tigre du Bengale» de Fritz Lang, puis l’Italie avec le corrosif «Inheritance» de Mauro Bolognini, l’Angleterre avec «Greystoke» de Hugh Hudson et la France avec le scandaleux «Tenue de soirée» de Bertrand Blier. Le tigre du Bengale, de Fritz Lang, marque le retour de ce grand cinéaste dans son Allemagne natale qu’il avait quittée avec la montée du nazisme. C’est donc en 1958 qu’il tourna le remake d’une première version au scénario duquel il avait collaboré avant son départ d’Allemagne et qui avait été réalisée en 1937 par John May. Chandra, maharadjah d’Eschnapur, a demandé à l’architecte Henri Mercier – Harald Berger, dans la version originale allemande – de l’aider dans le développement de son pays. Henri se rend donc à Eschnapur. Au cours du voyage, il sauve la vie de Seetha, une danseuse sacrée menacée par un tigre, puis s’éprend d’elle, lorsqu’il la revoit, dansant devant Chandra, dans le temple. Mais Chandra, fasciné par la beauté de Seetha, a décidé de l’épouser. Le prince Ramigami, propre frère de Chandra, espère pouvoir le renverser et prendre sa place sur le trône. Il complote dans l’ombre avec ses adversaires. Le prince Padhu, dont la sœur a été l’épouse de Chandra, refuse d’abord d’aider Ramigami, mais il profite d’une chasse au tigre, à laquelle participent Chandra et Seetha, pour enlever cette dernière, qu’il veut livrer à ses hommes... Ce qui frappe avant tout, c’est la beauté de ce double film (la seconde partie s’intitule Le tombeau hindou) qui se déroule majestueusement, comme un fleuve. On peut être surpris par la (fausse) banalité de l’histoire et par une interprétation souvent inégale, mais, à y regarder de plus près, on retrouve, derrière ces apparences, le style éblouissant de Lang. Diffusion dimanche à 20h45 sur Arte C’est la première comédie française de la semaine: il y aura d’autres. Nous commençons donc avec Tenue correcte exigée, de Philippe Lioret avec Jean Yanne, Zabou et Elsa Zylberstein. Depuis que Catherine, sa femme, l’a quitté, il y a dix ans, Richard a sombré et est devenu clochard. En plus, il vient de comparaître en justice. Accusé d’avoir indûment perçu le RMI pendant des années, alors que son épouse est richissime, il doit tout rembourser ou faire neuf mois de prison. Richard convainc le juge de sa bonne foi et celui-ci lui accorde un délai pour retrouver sa femme et lui faire signer un certificat de séparation. Richard apprend qu’elle doit assister à une grande soirée organisée au somptueux hôtel Charles VII. Par ruse, il parvient à entrer et se glisse parmi les invités. Le patron du palace, homme aussi malhonnête qu’odieux, le prend pour l’inspecteur du fisc dont il attend la visite impromptue et le traite en invité de marque. Catherine, qui vient d’épouser un politicien américain, refuse de l’entendre. La seule à l’écouter est une prostituée de luxe qui le prend pour un homme d’affaires et lui croit qu’elle est animatrice. Lioret a retenu les leçons du vaudeville: rebondissements, gags et quiproquos. Tout ça n’est pas nouveau, mais on ne s’ennuie pas en compagnie de la fine équipe qu’il a réunie. Diffusion dimanche à 20h55 sur France 2 Si vous aimez encore plus d’action et d’explosions, Swordfish de Dominic Sena devrait vous satisfaire. Poisson volant. Un ancien génie du piratage informatique qui s’est fait pincer mène une existence minable en rêvant de regagner la garde de sa fille. Comment, alors, résister à la proposition d’un super criminel qui a besoin d’aide pour détourner quelques milliards qui dorment sur un compte en banque? Travolta vole trop. La scène d’ouverture est épatante. Après quelques mots acerbes sur la stupidité des productions hollywoodiennes actuelles, le personnage interprété par Travolta, barbiche méphistophélique, débat avec verve des qualités et des défauts d’un film de Lumet, Un après-midi de chien. On découvre ensuite qu’il est lui-même dans une situation de prise d’otages, en plein cœur de Los Angeles. C’est le genre de scène qui fait mesurer à quel point l’absence de Tarantino se prolonge. C’est surtout le genre qui laisse espérer un film d’action qui sort de l’ordinaire. N’espérez pas trop. Après une première explosion superbement filmée et fondamentalement dégueulasse, le film revient en arrière pour passer le plus clair du temps qui lui reste à essayer d’expliquer comment on en est arrivé là. Et accessoirement que le personnage de Travolta, qui bousille ses otages et mitraille à tout va dans les rues de L.A., ne cherche à voler les fonds du gouvernement que pour financer des opérations clandestines contre les ennemis de l’Amérique. Ça ne va pas sans mal. Rythmé par des scènes d’action aussi spectaculaires qu’extravagantes, le scénario se voudrait sophistiqué mais, au bout du compte, il est surtout absurde, limite débile, et baigne dans une amoralité crasse. La distribution réunit quelques beaux acteurs qui, confrontés à des personnages indéfendables, s’efforcent de gagner à la sueur de leur charisme un salaire qu’ils ne risquent pas de dépenser en allant voir le film. Diffusion lundi à 21h00 sur Canal + Le jaguar de Francis Veber est une autre comédie à la française. Il y a belle lurette que Francis Veber le sait: les meilleures comédies sont fondées sur la rencontre inopinée de deux personnages dissemblables, voire opposés. Soit donc un play-boy cynique, égoïste et frivole, amateur de poker et de plaisirs frelatés – Patrick Bruel s’acquitte à la perfection de ce rôle de composition. Face à lui, un vieil Indien, un chaman d’Amazonie, toute la sagesse du monde sous une bouille souriante. Entre les deux, une sorte d’Indiana Jones joue les intermédiaires bourrus: c’est Jean Reno. Il ne comprendra jamais pourquoi le bon sorcier a choisi ce godelureau pour aller rompre un maléfice en Amazonie... Nous, nous savons pourquoi. Parce que c’est une trouvaille de Francis Veber, un des hommes qui maîtrisent le mieux la mécanique comique. Il distille savamment des gags éprouvés mais efficaces: son film fonctionne parce que Bruel reste, presque jusqu’au bout, récalcitrant. D’où une «comédie d’aventures», style Tintin ou L’Homme de Rio, qui stigmatise les destructeurs de la forêt amazonienne. Malgré une Indienne charmante aux yeux de braise (Patricia Velasquez), il n’y a pas de sexe. Bref, c’est politiquement, écologiquement et même mystiquement correct! Diffusion mardi à 20h55 sur TF1 Sous le titre de The Inheritance se cache un film italien de Mauro Bolognini, interprété par Anthony Quinn et Dominique Sanda. Le sujet, emprunté à un roman de Gaetano Carlo Chelli, tient à la fois de Balzac et de Zola. Les cadres bourgeois de la monarchie piémontaise détiennent le pouvoir dans la nouvelle capitale du pays unifié, les petits commerçants s’enrichissent. L’argent et le sexe sont les moteurs d’une ascension sociale menée avec intelligence et âpreté par une femme, sûre de ses charmes, habile à dissimuler ses manœuvres, et qui ne recule devant rien. Femme «fatale», comme on en voit souvent chez Bolognini, qui, particulièrement inspiré par ce thème, a réalisé un de ses meilleurs films. Dominique Sanda, qui reçut le prix d’interprétation au Festival de Cannes 1976, a fait d’Irène un personnage infernal et destructeur, employant toutes les armes de l’érotisme pour mener les hommes de la famille comme des pantins. L’étude de mœurs, centrée sur ce personnage, est d’une férocité à peine atténuée par la beauté plastique des images, comme toujours chez Bolognini, très raffinée. Diffusion mercredi à minuit sur LBCI Tenue de soirée est un film iconoclaste comme les aime Bertrand Blier. Il s’agit de la liaison sulfureuse entre deux hommes, l’un massif et gourmand (Gérard Depardieu), l’autre malingre et geignard (Michel Blanc). Et entre ces deux hommes une femme complètement paumée (Miou-Miou). Que dire de ce film qui va certainement en choquer plus d’un et dans lequel certains apprécieront la provocation de l’entreprise. Selon les goûts, on trouvera cela sinistre ou drôle, décapant ou assumant, lyrique ou vulgaire. Cela n’empêche pas les acteurs, Depardieu et Blanc, de se livrer à un étonnant tour de force. Diffusion jeudi à 20h45 sur Arte Le personnage de Tarzan fait partie de la mythologie cinématographique. Porté au pinacle par Johnny Weissmuller dans les années 30, dans une jungle de carton-pâte, il a fallu attendre Greystoke, de Hugh Hudson, pour que le personnage de Tarzan trouve toute sa crédibilité. En 1886, Jack Clayton et sa femme, comte et comtesse de Greystoke, quittent leur château d’Écosse pour aller passer une année en Afrique. Mais leur bateau fait naufrage non loin des côtes africaines et, seuls rescapés, ils vont survivre des mois durant dans la forêt. L’épouse donne naissance à un enfant avant de mourir d’épuisement. Peu après, la cabane qu’ils avaient construite est attaquée par des grands singes. Jack est tué tandis que le bébé, âgé de quelques mois, est emporté par une guenon qui vient de perdre son nouveau-né... Pour ses débuts à l’écran, Christophe Lambert a hérité d’un cadeau royal: incarner Tarzan au-delà de sa légende. Un retour aux sources que Hugh Hudson conduit magistralement tant dans l’évocation de l’Afrique envoûtante que dans celle de l’Écosse du début du siècle. Sans douter pour mieux méditer sur le choc des cultures. Diffusion jeudi à 20h55 sur FR3 variétés «Garonne». Téléfilm français en quatre parties de Claude d’Anna avec Laure Marsac, Sophie de la Rochefoucauld, Marie-Christine Barrault (premier épisode). À Toulouse, quatre trentenaires fougueux s’emploient, entre rires et larmes, à construire leurs vies sentimentales et professionnelles. Désireuse d’effacer un passé jalonné d’échecs, Claire Salvagnac, une géologue de 30 ans, quitte Paris pour la région toulousaine, pays de son enfance. Sylvain, son époux depuis dix ans, que la perspective d’une séparation effraie, la poursuit. À une station-service, la jeune femme l’exhorte à rebrousser chemin: elle désire refaire sa vie ailleurs et sans lui! Arrivé à destination, Claire marque une courte halte chez ses parents. Si son père, directeur de l’Office de développement de l’Aigue, savoure leurs retrouvailles, sa mère lui réserve un accueil glacial. Cette femme névrosée a toujours imputé à Claire la mort accidentelle de son fils cadet, survenue vingt-huit ans plus tôt. Aussi Claire préfère-t-elle s’installer au domaine Mauzevin chez Corinne, sa meilleure amie... Ancrée dans la réalité, cette saga romanesque, riche en répliques mordantes, brosse un portrait plein de fraîcheur d’une génération de trentenaires. Parfaite, Laure Marsac évolue avec grâce devant la caméra d’un Claude d’Anna inspiré. Diffusion mercredi à 23h30 sur TV5 (Europe) RUBRIQUE RÉALISÉE PAR Alain Plisson
Cette semaine – et peut-être encore pour quelque temps – la priorité sera donnée aux films diffusés sur satellite, étant donné qu’au plan local on se contente de diffuser surtout des téléfilms. La formule est peut-être moins coûteuse, s’il faut trouver une explication à cet excès de produits télévisés. Car «Since You Been Gone», «Golden Will», «Red Hot», «Pepper...