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Baabda - Les relations américano-libanaises sont solides, affirme le chef de l’État Lahoud : Ceux qui ont misé sur des répercussions au Liban ont perdu leur pari(photos)

Le président de la République, le général Émile Lahoud, a qualifié hier les relations entre le Liban et les États-Unis de « solides », rejetant les accusations américaines à l’encontre du Liban et de la Syrie et accusant à son tour Israël d’être à l’origine des menaces qui visent les deux pays. Le chef de l’État a fait assumer à Israël la responsabilité du blocage des efforts déployés pour mettre fin au conflit israélo-arabe, en faisant allusion à la pression continue du gouvernement israélien pour modifier la « feuille de route ». Le Liban rejette catégoriquement ces modifications, a-t-il souligné, lors d’une rencontre avec une délégation de journalistes finlandais au palais de Baabda. Concernant la question irakienne, le président de la République a estimé qu’il revient exclusivement au peuple irakien de déterminer son avenir et de choisir le régime politique auquel il aspire, conformément aux résolutions et aux conventions internationales sous l’égide de l’Onu. Le général Lahoud a par ailleurs affirmé devant la délégation finlandaise que « le seul chemin à suivre pour la reconstruction de l’Irak et le retour de la stabilité dans le pays devait être celui de la légalité internationale, qui pourra garantir au peuple irakien un avenir de sécurité et de stabilité, où la justice et l’autorité du droit régneront ». Dans le cas contraire, « c’est la loi de la jungle » qui règnera en Irak, a-t-il précisé. Il a également estimé qu’il était nécessaire de « permettre aux pays arabes qui le veulent de participer à la reconstruction de l’Irak et d’aider le peuple irakien à rebâtir son pays, à en utiliser les ressources et à en réédifier les bases constitutionnelles en fonction de la volonté de tous les Irakiens et loin des pressions étrangères ou des pratiques autoritaires ». Le Liban message Répondant aux questions de la délégation finlandaise, le chef de l’État a mis l’accent sur le fait que le Liban constitue un exemple à suivre compte tenu de la formule de coexistence qui lui est spécifique. Dans sa structure communautaire pluraliste, le Liban constitue un message aux autres pays du monde qui aspirent à la consécration de la concordance et de la cohésion entre les communautés et les races, a-t-il indiqué. Beaucoup de facteurs ont été réunis pour faire du Liban un pays stable et à l’abri des répercussions de l’agression militaire contre l’Irak, a poursuivi le général Lahoud. « Parmi ces facteurs, l’unité qui prévaut entre les Libanais et leur regroupement autour de l’État et des options stratégiques et nationales avec la Syrie. Ceux qui ont parié sur des répercussions sur le Liban après la guerre en Irak se sont rendu compte de l’erreur qu’a représentée leur pari. Le Liban est resté l’un des pays les plus sûrs et les plus stables », a-t-il estimé. Le président de la République a en outre indiqué que le Liban était contre le terrorisme et l’extrémisme et qu’il était en faveur de l’application des résolutions internationales en ce qui concerne l’Irak. « Nous avons à plusieurs reprises affirmé que les combats cesseraient à un moment ou un autre, et qu’il est nécessaire pour l’Onu de remplir sa mission jusqu’au bout. Cette position est aujourd’hui celle de la majorité écrasante des peuples qui est en faveur de la paix », a-t-il souligné. L’hommage à la Syrie Rejetant les accusations « sans fondements » à l’encontre du Liban et de la Syrie, le chef de l’État a estimé que « les États-Unis doivent comprendre que pour la consécration de la stabilité au Moyen-Orient il est nécessaire de garantir la réalisation d’une paix juste et globale dans la région et de consacrer la stabilité au Liban et en Syrie, dont la coordination constitue un exemple de solidarité entre les États et les peuples ». « Le Liban a des relations solides avec les États-Unis, et une amitié étroite lie les deux peuples américain et libanais, surtout que parmi les Américains, il y en a beaucoup qui sont d’origine libanaise. Mais cela n’empêche pas que nous présentions notre point de vue à l’Administration américaine », a-t-il poursuivi. « Le destin du Liban et de la Syrie est de faire face ensemble aux défis de la prochaine étape », a précisé Émile Lahoud, estimant que « la Syrie avait beaucoup aidé à mettre fin à la guerre libanaise et à empêcher le morcellement du Liban ». « Elle a également appuyé l’entente nationale entre les Libanais et le processus d’unification de l’armée sur des bases nationales », a-t-il noté, avant de poursuivre : « L’histoire libanaise montre qu’à chaque fois que les relations entre le Liban et la Syrie sont solides, cela se répercute de manière positive sur les deux pays. Et quand ces relations se dégradent, les conséquences sont négatives sur les deux pays. Les relations de fraternité entre les deux pays sur la base de la souveraineté, de la dignité et de l’indépendance répondent aux aspirations des deux peuples libanais et syrien, entre lesquels existent aussi des liens de parenté ». Concernant Israël, le président Lahoud a affirmé que les modifications que Sharon préconise sont en porte-à-faux avec les résolutions de l’Onu auxquelles nous sommes attachés, notamment celle du Conseil de sécurité qui concerne le refus du retrait israélien aux frontières de 1967, le refus du retour des Palestiniens et leur implantation là où ils se trouvent. « Le Liban rejette ces modifications qui vont à l’encontre des résolutions internationales et sont en contradiction avec les textes constitutionnels et le document d’entente nationale au Liban », a-t-il ajouté. En réponse à une question, le président Lahoud a estimé que l’Europe avait un rôle important à jouer pour corriger le déséquilibre qui prévaut sur la scène internationale. « Les pays de l’Union européenne peuvent œuvrer pour consacrer le rôle de l’Onu et permettre au peuple irakien de déterminer ses choix », a-t-il indiqué, en rendant hommage aux positions du président français Jacques Chirac, « qui joue un rôle important dans ce sens, parce que la France désire préserver les principes du droit et de la justice, de la souveraineté et de l’indépendance des pays arabes et du droit à l’autodétermination des peuples arabes ». « Les positions du président Chirac nous rappellent celles, historiques, du président de Gaulle », a-t-il poursuivi. « Les États-Unis ne doivent pas se suffire de discourir sur la démocratie en Irak. Ils doivent œuvrer sur le terrain à la réalisation d’une telle démocratie à travers le respect du droit du peuple irakien au changement, parce que le changement ne peut advenir qu’à travers la volonté d’un peuple libre », a-t-il conclu. Par ailleurs, le président de la République a accordé audience hier successivement au ministre d’État Karam Karam avec qui il a évoqué la situation politique aux plans local et régional, au ministre des Télécommunications Jean-Louis Cardahi, avec qui il a évoqué des projets relatifs à son ministère, à l’ancien ministre d’État Nazih Beydoun, avec qui il a discuté des relations libano-syriennes, et au député Mikhaël Daher. Le chef de l’État s’est enfin entretenu avec son représentant personnel au Haut Conseil de la francophonie, Charles Rizk, qui l’a tenu au courant des résultats d’une réunion d’un des comités de suivi du sommet francophone qui s’est récemment déroulée à Paris.
Le président de la République, le général Émile Lahoud, a qualifié hier les relations entre le Liban et les États-Unis de « solides », rejetant les accusations américaines à l’encontre du Liban et de la Syrie et accusant à son tour Israël d’être à l’origine des menaces qui visent les deux pays. Le chef de l’État a fait assumer à Israël la responsabilité du...