Rechercher
Rechercher

Actualités

Communautés - Sfeir soulève avec le Hezbollah le dossier des ex-miliciens de l’ALS Naïm Kassem à Bkerké : « L’agression contre l’Irak n’est qu’un début... »(photo)

«L’agression contre l’Irak n’est qu’un début. Nous sommes tous en danger, la Syrie et le Liban compris. Tous les Libanais se doivent de relever le défi et de préserver leur rôle et leur place. Ils peuvent le faire s’ils demeurent unis ». Cet avertissement du secrétaire général adjoint du Hezbollah, cheikh Naïm Kassem, a été lancé par ce dernier à partir du siège patriarcal maronite, où une délégation du Hezbollah a été reçue hier par le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir. Le responsable du Hezbollah a souligné par ailleurs que « les dangers américain et israélien » sont liés l’un à l’autre et que c’est uniquement par une vision commune des choses que les Libanais peuvent y faire face. « Les rapports entre Bkerké et le Hezbollah n’ont jamais été rompus, a précisé cheikh Kassem en réponse aux questions des journalistes, mais ils ont pris diverses formes », notamment celle d’un dialogue religieux bilatéral. Outre Naïm Kassem, la délégation du Hezbollah comprenait le député Ali Ammar et M. Ghaleb Abou Zeinab, membre du bureau politique du parti et responsable du dialogue interreligieux du parti, ainsi que M. Harès Chéhab, coprésident du comité national pour le dialogue islamo-chrétien et désigné par Bkerké comme responsable du dialogue interreligieux avec le Hezbollah. Cheikh Naïm Kassem a situé sa visite à Bkerké dans le cadre d’une série de contacts entrepris avec les chefs religieux et les chefs de partis au Liban. On apprend à ce sujet que la prochaine visite du Hezbollah sera pour Dar el-Fatwa. Les avis « étaient parfaitement concordants » en ce qui concerne « la gravité et l’illégalité de l’agression contre l’Irak », a-t-il affirmé. « Compte tenu du danger qui risque de s’étendre à tous les pays arabes, la priorité absolue va à l’unité interne et à la coopération. Laissons donc de côté les petites questions pour nous consacrer aux grandes », a répondu cheikh Kassem à la question de savoir si le Hezbollah se serait quand même rendu à Bkerké, si le siège patriarcal ne s’était pas dédouané à l’égard de la Syrie en rendant hommage à une position « sage et prévoyante » du chef de l’État syrien au sommet de Charm el-Cheikh. Le responsable du Hezbollah a fait l’éloge des positions du Vatican et du patriarche en ce qui conerne la guerre contre l’Irak. Cheikh Kassem a estimé qu’il faut « faire fructifier » le climat d’entente pour renforcer l’unité interne. De source bien informée, on apprend que le patriarche a saisi au vol la balle que lui lançait le secrétaire général adjoint du Hezbollah pour évoquer la situation dramatique de certaines familles chrétiennes qui habitent l’ancienne bande frontalière. Le chef de l’Église maronite a donc plaidé le dossier des anciens miliciens, aujourd’hui en prison ou en fuite, et dont beaucoup n’ont pas de sang sur les mains, mais ont dû collaborer avec l’occupant par pure nécessité, pour pouvoir survivre économiquement à un moment où l’État démissionnaire avait complètement oublié qu’il existe une bande frontalière occupée. Le patriarche a notamment souligné le côté humanitaire du dossier, notant que de nombreuses familles dont le père purge sa peine en prison sont acculées à la misère, sans revenus suffisants. Pour le patriarche, une véritable réconciliation nationale et un véritable pardon du passé sont indispensables, pour tourner définitivement la page de la guerre civile. Par ailleurs, à la question de savoir si un sommet spirituel est en préparation, Naïm Kassem a répondu de façon évasive, en affirmant que l’invitation à le faire n’est pas de son ressort. On apprend de bonne source qu’il existe un projet de cet ordre, mais que Bkerké refuse d’y souscrire pour deux raisons : d’abord parce qu’il n’ajoutera rien au climat d’entente actuel, ensuite parce qu’il n’est pas possible d’évoquer les dossiers externes exclusivement, et qu’un sommet religieux devra aborder aussi certains dossiers internes sur lesquels les Libanais sont en désaccord.
«L’agression contre l’Irak n’est qu’un début. Nous sommes tous en danger, la Syrie et le Liban compris. Tous les Libanais se doivent de relever le défi et de préserver leur rôle et leur place. Ils peuvent le faire s’ils demeurent unis ». Cet avertissement du secrétaire général adjoint du Hezbollah, cheikh Naïm Kassem, a été lancé par ce dernier à partir du...