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Wait and see, malgré la volonté d’ouverture de l’Est

Comme le dit un politicien, qui n’appartient pourtant pas à la vieille école oxfordienne, on est plongé jusqu’au cou, par la force des choses et des USA, dans un wait and see contrasté. Une attente forgée d’inquiétudes extérieures et de quiétudes intérieures dues à l’unité des rangs face aux périls en marche. Ce n’est cependant pas tout à fait la stagnation et encore moins le marasme. Car nombre de pôles, quelques-uns du côté du pouvoir, mais appartenant pour la plupart à l’opposition, s’efforcent de pousser à la roue du dialogue national. Pour le moment, tout ce qu’ils obtiennent, c’est la promesse qu’on lancera le processus dès que la situation régionale se sera décantée. Car, insistent les attentistes des deux bords, et surtout les proches du régime, la priorité des priorités reste d’éviter au pays les probables secousses qu’entraînerait l’ouverture d’un dialogue forcément synonyme, à ses débuts, de controverses ou de polémiques. Ils ajoutent que, de toute façon, l’ordre du jour est conditionné par les retombées générales, régionales et autres, de la guerre qui s’annonce. C’est là le point de vue de Baabda, qui souligne cependant que le principe même du dialogue n’est pas en cause. Et que seuls en seraient exclus ceux qui choisiraient eux-mêmes de se mettre, encore une fois, sur la touche. Une allusion à peine voilée aux radicaux style aounistes. Devant Joumblatt, le président Lahoud a répété qu’il ne sera jamais disposé à parler avec des parties qui misent manifestement sur l’étranger (entendre sur l’Amérique ou, pire, sur Israël), car leur cas est désespéré. Le leader progressiste est d’ailleurs, pour sa propre part, tout à fait du même avis. Il partage avec le chef de l’État un même respect des constantes nationales et des liens organiques avec la Syrie. Mais il pense, semble-t-il, qu’on peut renforcer l’unité interne en traitant avec les franges opposantes dites raisonnables. Pour l’opposition, le message qui émane de Baabda, et qui n’a du reste pas changé ces derniers mois, est clair. Il constitue une fin de non-recevoir aux propositions d’engager des échanges, notamment avec Kornet Chehwane. Le régime, affirment les opposants, reproche sans doute à certains de le critiquer et en accuse d’autres de continuer à rêver d’un changement intérieur à la faveur des événements extérieurs. Toujours est-il que devant les membres du Rassemblement parlementaire de concertation tout comme devant la délégation joumblattiste, le président Lahoud a réaffirmé que les portes de Baabda sont certes ouvertes à tous, mais qu’il n’est pas disposé à prendre l’initiative d’y inviter quiconque, surtout pas Kornet Chehwane. Car ce groupe a lui-même proclamé naguère que le dialogue est inutile. Les loyalistes ajoutent de leur côté que le chef de l’État s’est montré compréhensif, voire coulant au possible après la partielle du Metn, mais que dans les circonstances actuelles, il ne juge pas nécessaire de remettre le couvert. C’est-à-dire, précisent ces sources, que le président Lahoud veut bien cautionner tout accord que les protagonistes de la scène locale voudraient conclure entre eux, sans en être partie. C’est pourquoi, il estime que c’est à la Chambre qu’il appartient d’engager un processus de dialogue axé, en premier lieu, sur une nouvelle loi électorale. Ces positions sont, bien entendu, qualifiées de fuite en avant par nombre d’opposants. Qui pensent qu’un dialogue général est impératif, du moment qu’il existe des questions absolument essentielles à régler entre Libanais. Ils citent les relations avec la Syrie, qu’il s’agit d’assainir comme le souhaite le président Assad lui-même, ainsi que la nécessité de réviser dans ce cadre les accords conclus antérieurement. ils citent aussi, bien évidemment, le dossier de la présence militaire syrienne, en rappelant qu’on l’a longtemps considéré comme tabou du côté des loyalistes, au point de traiter de traître celui qui osait en parler. Pour ces cadres de Kornet Chehwane, il semble clair que le pouvoir ne veut du dialogue ni maintenant ni plus tard. En effet, ajoutent-ils, si le dialogue n’est pas possible aujourd’hui, alors que les Libanais sont unis au sujet de la crise irakienne, il ne saurait l’être par la suite. Et, à leur avis, l’occasion de remettre le pays politique sur les bons rails serait encore une fois perdue. Par le pouvoir. Qui risque de s’en mordre les doigts par la suite, car on l’accuserait d’un blocage néfaste au pays, concluent ces opposants. Philippe ABI-AKL
Comme le dit un politicien, qui n’appartient pourtant pas à la vieille école oxfordienne, on est plongé jusqu’au cou, par la force des choses et des USA, dans un wait and see contrasté. Une attente forgée d’inquiétudes extérieures et de quiétudes intérieures dues à l’unité des rangs face aux périls en marche. Ce n’est cependant pas tout à fait la stagnation et...