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FESTIVAL SHAMS Au Théâtre de Beyrouth Où va l’enseignement des arts au Liban ?

Deuxième soirée, mercredi passé, du 4e Festival Shams, où élèves et étudiants ont présenté leurs créations dans les domaines du théâtre, du cinéma, de la danse et des installations. Et devant les quatre séquences présentées ce soir-là (deux pièces de mime, une courte scène de théâtre et un court-métrage), une question vient tout de suite à l’esprit : où va l’enseignement des arts au Liban ? Comment se fait-il que cette jeune génération soit si peu convaincante ? Les réponses sont multiples et connues depuis longtemps : obsession du modèle du Nord (comprenant principalement l’Europe et, inconsciemment et en toile de fond systématique, les États-Unis) et non-aboutissement d’une idée totalement originale, quand c’est le cas - rarement malheureusement. Force d’inertie Il est en effet triste de constater que tout est, de nouveau, affaire d’identité. Art, sexualité, convictions personnelles, construction d’un caractère : les fondements du Libanais sont à chercher dans son éducation. Et c’est là que le bât blesse. À moins que les parents ne déploient des trésors d’imagination, les enfants sont rapidement enfermés dans une routine mortifère pour leur âge : aucune entreprise d’éveil, pour ne pas s’étendre sur un sujet épineux. N’est-il donc pas logique et pitoyable de retrouver ces mêmes individus à l’université, uniquement préoccupés, pour la plupart d’entre eux, d’obtenir une note décente pour leur passage à l’année supérieure ? Et quand certains ont la chance de tomber sur un professeur digne de ce nom, autrement dit avec une personnalité suffisamment appuyée et originale pour pousser ses étudiants à donner le meilleur d’eux-mêmes, le travail de rééducation à opérer est tellement titanesque qu’il décourage les enseignants les plus combatifs. Car il s’agit bien d’un combat à mener contre la force d’inertie qui, chaque jour, avale la force vive d’un pays comme le Liban : la génération qui, tôt ou tard, aura un rôle à y jouer. Et celui d’un créateur, quel que soit son domaine d’action, n’est en rien à négliger. Et tout recommence Dans son immense majorité, la jeunesse libanaise est décevante. Décevante, comme la génération de leurs parents qui s’est empressée de leur donner l’éducation de ses propres parents. Les leitmotivs et autres poncifs lassants se suivent et se ressemblent : le conflit, le mariage civil, le sexe, les Palestiniens, les juifs, et tout recommence. La créativité ne peut qu’en pâtir. Et sérieusement. Autant dire que le jeune Liban, dans ses réalisations artistiques, n’est plus très crédible et se contente de vraiment peu. Avec l’aide, néfaste et conciliante, d’une trop grande proportion de grands-mères, de tantes, de mères, de voisines, puis de directeurs et de professeurs. À vouloir être unique, envers et contre tout – une qualité rare et admirable -, la plupart de ces futurs acteurs de la société libanaise oublie l’essentiel : le projet, la continuité dans une pensée, une action, une révolte ou un rêve. Mais à qui la faute ? Le Festival Shams, entreprise louable entre toutes, devrait sonner l’alarme : la jeunesse s’embourbe. Diala GEMAYEL *Festival Shams. Jusqu’au 27 mars, Théâtre de Beyrouth, Ain el-Mreissé. Renseignements : 01/366085 et 03/506279.
Deuxième soirée, mercredi passé, du 4e Festival Shams, où élèves et étudiants ont présenté leurs créations dans les domaines du théâtre, du cinéma, de la danse et des installations. Et devant les quatre séquences présentées ce soir-là (deux pièces de mime, une courte scène de théâtre et un court-métrage), une question vient tout de suite à l’esprit : où va...