SÉCURITÉ - Le repli partiel de cinq positions du Koura a eu lieu hier Nouvel allègement du dispositif militaire syrien au Liban-Nord

L’armée syrienne a continué d’alléger son dispositif militaire au Liban-Nord, en évacuant hier deux postes dans le caza du Koura, au cinquième jour du redéploiement initié par Damas. Quelques soldats sont restés dans une troisième position, proche de Tripoli, et vidée de la plupart de ses occupants. En outre, des militaires s’affairaient hier à regrouper leurs véhicules blindés, des batteries de DCA et des canons, dans cinq autres positions dans le Koura, en prévision d’un départ dans la nuit, a indiqué un rapport de police. Un convoi syrien composé de 40 transports de troupes remplis d’hommes et de matériel a également traversé Tripoli dans la matinée et s’est dirigé vers la frontière nord, d’où il a regagné la Syrie, a-t-on ajouté. Quant à la journée de samedi, elle a vu les évacuations des points suivants : un bâtiment du lieu-dit Abrah, sur la côte du village de Kfar Abida, avec transfert d’engins et de munitions (une inscription a été taguée sur le bâtiment : « Prière de se référer à l’armée avant d’entrer »), ainsi qu’une autre bâtisse à Batroun, la dernière avant Tripoli et la seconde à être évacuée sur la route côtière. Signalons également un allègement notable des dispositifs sis à Kfarabida, Hamate et Batroun (une fois les équipements évacués). Il ne restait que quelques points de contrôle, en prélude à un retrait total et à la prise en main de ces postes par l’armée libanaise. En ce qui concerne les positions militaires syriennes situées en dehors de la route côtière du caza du Batroun, le lieu-dit de la Kalaa, dans le village de Smar Jbeil, ainsi que la position Doueïby ont été évacués. Ainsi, tout ce secteur central du caza a été évacué, et il ne reste plus que certains points de présence plus ou moins importants sur la ligne côtière, ainsi qu’à l’aérodrome de Hamate et à Deir Nouriyé. Au cours des quatre derniers jours, des unités syriennes ont évacué 14 des 17 positions qu’elles contrôlaient dans le caza du Batroun. Et il ne restait plus qu’une centaine de soldats hier à Madfoun, à Kfarabida et à Hamate, sur le littoral de Batroun, a-t-on constaté. En revanche, l’armée syrienne, déployée en force à Tripoli et dans les autres provinces du Nord, notamment à Denniyé, Zghorta, Bécharré, Minié et dans le Akkar, n’a pas bougé. Rappelons qu’entre 3 500 et 4 000 militaires doivent se retirer de la zone septentrionale du Liban, et regagner aujourd’hui lundi la Syrie. Ainsi, moins de vingt mille soldats syriens devront demeurer sur le sol libanais, dont la majeure partie sur des promontoires du Mont-Liban dominant Beyrouth et ses environs, ainsi que dans la plaine orientale de la Békaa, limitrophe de la Syrie. Le redéploiement entamé mercredi, le troisième en moins de deux ans des troupes syriennes stationnées au Liban depuis 1976, avait été annoncé mardi de source officielle au terme d’une décision syrienne notifiée aux dirigeants libanais. Damas avait procédé à un premier redéploiement en juin 2001, un an après le retrait israélien du Liban-Sud, lorsque le gros des forces syriennes s’était retiré de Beyrouth et de sa région, et un nouveau retrait des forces de la capitale et de sa grande banlieue avait eu lieu en avril 2002. Et bien qu’intervenu à la surprise générale, ce nouveau redéploiement a été présenté comme entrant dans le « cadre de l’application de l’accord de Taëf ».