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ENTREPRISES - La technopole fête son premier anniversaire Berytech a permis l’émergence de six projets innovants (photo)

Berytech, la première technopole libanaise, a fêté son premier anniversaire avec une satisfaction certaine. « C’est une performance à l’échelle internationale », déclare le PDG de Berytech, Maroun Asmar, pour qui il s’agit désormais d’inscrire le projet dans la durée. Car la croissance économique dépend du développement d’un tissu de petites et moyennes entreprises. En un an, le bâtiment situé dans l’enceinte de l’École supérieure d’ingénieurs de Beyrouth abrite déjà 17 entreprises. Il s’agit de onze sociétés qui ont choisi de s’installer dans l’espace « hôtel » offert par Berytech et de six entreprises qui sont en situation « d’incubation » ou viennent tout juste d’en sortir. La création du premier groupe tient à la vocation de technopole de Berytech. Il s’agit en effet de réunir dans un même lieu des entreprises opérant dans un même secteur afin de créer des synergies entre elles, mais aussi avec l’université toute proche. La qualité des locataires permet d’ores et déjà de parler de réussite, notamment dans le domaine de l’image. « Les sociétés présentes couvrent quasiment toute la chaîne, de la production d’images du développement au montage », explique Jacqueline Lascaux, responsable du pôle image. On trouve par exemple le laboratoire Kodak pour le développement de films de cinéma, premier investissement étranger à Berytech ; The Gate, une société de restauration de films et de montage ; Djinn House, une société de post production et de montage ; Wonder 8, une entreprise de production de dessins animés ; la Fondation Liban-Cinéma, etc. Les autres pôles d’activité regroupent des sociétés opérant dans le domaine des technologies de l’information et des communications, ceux de la santé et de la construction ou encore du tourisme par exemple. L’espace offert à la location mesure 1 700 mètres carrés sur un total de 5 000 mètres carrés et 65 % ont déjà trouvé preneurs. « Les pôles image et technologies de l’information correspondent aux pôles de compétence du Liban. Ce sont des activités créatrices d’emploi », d’où l’accent qui est mis sur ces deux pôles, précise Mme Lascaux. Le second groupe d’entreprises comporte quatre sociétés en incubation et deux autres qui viennent d’achever cette première phase et entrent dans la « pépinière ». « Nous pouvons accueillir jusqu’à douze sociétés dans l’incubateur », explique Michel Sfeir, responsable de la communication. « En avoir eu six en un an, c’est formidable. Dans d’autres pays, le démarrage des incubateurs prend beaucoup de temps », commente Jacqueline Lascaux. Les deux entreprises qui entrent dans la « pépinière » sont Matrix Consulting Group et Lascaux Grafix. La première regroupe des professeurs d’université qui offrent des formations, des études ou du conseil dans les secteurs des statistiques appliquées, des finances des marchés et des entreprises ou encore de la gestion. La deuxième est une société spécialisée dans le développement de produits de communication à visée publicitaire, académique et culturelle. Quant aux projets en phase d’incubation, ils ont été sélectionnés par concours. Ils concernent des domaines divers, mais ont en commun un caractère « innovant », explique Michel Sfeir. Trois des projets sont liés à l’Internet : il s’agit par exemple de créer un portail Web pour les municipalités libanaises, de développer une connexion Internet sans fil ou de développer des logiciels libres. Le quatrième projet est une application technologique dans le domaine de la santé. Ces quelques mois d’activité permettent déjà aux responsables de Berytech de dresser un premier bilan de l’expérience : malgré les difficultés conjoncturelles et les lourdeurs administratives, l’esprit d’entreprise des Libanais est encourageant. « Ce qu’on propose va à l’encontre des habitudes du pays. Il s’agit de travailler ensemble, de créer un réseau, des partenariats. Cela demande un changement de mentalité, mais ça marche », dit Jacqueline Lascaux. Selon elle, le Liban a l’avantage d’être un « petit pays doté d’une organisation sociale souple dans laquelle les gens ont la capacité de comprendre et de réagir très vite ». Outre les insuffisances de la législation ou les coûts de production élevés, notamment dans le domaine des télécommunications, le principal obstacle au développement des entreprises réside dans l’absence de financements pour des entreprises nouvelles. Les projets passés dans la « pépinière » de Berytech fonctionnent tous par autofinancement ou grâce à des fonds prêtés par des proches. Il manque un outil indispensable : des sociétés de capital risque. « Les entrepreneurs, qui n’ont pas les moyens de fournir des références financières, sont contraints d’emprunter à des taux d’intérêts très élevés. Le seul organisme capable de fournir des financements à des taux acceptables, c’est Kafalat », explique Maroun Asmar. Mais les capacités de l’organisme de garantie des crédits sont limitées, c’est pourquoi il est nécessaire, selon lui, de créer une structure d’octroi de crédits en partenariat avec des organismes étrangers comme la Banque mondiale, l’Agence française de développpement ou la Banque européennne d’investissement. Dans une deuxième phase, il faudra développer la Bourse, pour permettre des financements participatifs. Sibylle RIZK
Berytech, la première technopole libanaise, a fêté son premier anniversaire avec une satisfaction certaine. « C’est une performance à l’échelle internationale », déclare le PDG de Berytech, Maroun Asmar, pour qui il s’agit désormais d’inscrire le projet dans la durée. Car la croissance économique dépend du développement d’un tissu de petites et moyennes...