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FESTIVAL AL-BUSTAN - Inauguration avec l’ensemble Medici Trois princes du quatuor à cordes (photo)

Neuf ans et pas une ride. Les mélomanes et ceux qui, peu à peu, le sont devenus, doivent beaucoup à la fondatrice du Festival du Bustan. En effet, Myrna Boustani, une main de fer dans un gant de velours, a appris à son public, maigre mais assidu, à arriver à l’heure (la règle a même été presque respectée par les officiels), à éteindre les cellulaires et à ne pas applaudir entre deux mouvements. Une grande avancée, qui devrait faire germer d’autres graines dans un avenir proche. Structure ouverte et maîtrisée 20h30 très précises et ce sont les chanteurs du chœur « Layali el-Shark », fondé par l’École des aveugles de Baabda, qui entonnent l’hymne national. La musique ouvrant les oreilles et les esprits à la tolérance et au respect, ce genre d’initiative est à saluer autant qu’à encourager. Les accessoires des musiciens installés sur scène (jusque dans les moindres détails d’organisation, de « mise en scène », comme le commentera judicieusement une auditrice, l’aspect esthétique est fignolé), le quatuor Medici fait son entrée et le premier violon, Paul Robertson, fait part de son plaisir à revenir, neuf ans plus tard, inaugurer la première décennie du festival, avec le même programme : le Dissonance de Mozart (n°19), le Coucher de soleil de Haydn (n°4) et le premier des Razumovsky de Beethoven (n°7). Trois pièces-jalons dans l’histoire du genre, créées entre 1782 et 1806. En l’espace d’une génération, ces trois compositeurs majeurs ont donné une structure, aussi ouverte que maîtrisée, à une forme largement appréciée des créateurs contemporains (le String Quartet de Steve Reich est une des références). L’interprétation donnée par le quatuor anglais a été plus qu’honorable, même si sa virtuosité s’est particulièrement concentrée sur l’œuvre de Beethoven. De cette partition unique, qualifiée de « folle » par son dédicataire, le comte André Razumovsky, il a su rendre l’intensité et l’émotion à fleur de peau, malgré l’accident de parcours du violoncelliste, qui a perdu une corde en route sans se départir pour autant de son sang-froid. Il est seulement regrettable que le premier violon ait joué quelques fausses notes dans les aigus des partitions de Mozart et de Haydn. Il n’en reste pas moins que le plaisir d’écouter en concert de telles pages musicales, écrites par les trois princes du quatuor à cordes, était là. Diala GEMAYEL
Neuf ans et pas une ride. Les mélomanes et ceux qui, peu à peu, le sont devenus, doivent beaucoup à la fondatrice du Festival du Bustan. En effet, Myrna Boustani, une main de fer dans un gant de velours, a appris à son public, maigre mais assidu, à arriver à l’heure (la règle a même été presque respectée par les officiels), à éteindre les cellulaires et à ne pas...