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Rencontre - Session de formation aux questions relatives aux demandeurs d’asile Les réfugiés, un problème tabou(photo)

Mobilisé depuis quelque temps pour faire face à un éventuel afflux de réfugiés en provenance de l’Irak – en cas de guerre contre ce pays –, le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) a organisé hier, en collaboration avec l’Institut des droits de l’homme, au barreau de Beyrouth, une session de formation destinée aux avocats libanais pour les sensibiliser à la question. Cette rencontre, à laquelle ont pris part des juristes libanais et étrangers, a porté sur les textes législatifs en vigueur ainsi que sur les problèmes concrets auxquels font face le HCR et les défenseurs des droits de l’homme, le thème des réfugiés étant une question taboue pour l’ensemble des gouvernements concernés. Il en va de même pour une grande partie de l’opinion publique, qui continue de considérer les réfugiés comme « des criminels ou des immigrés illégaux, en quête de meilleures conditions économiques ». « Malgré tous les efforts entrepris par les gouvernements concernés, notamment par l’Europe qui use de tous les moyens pour freiner le flux des réfugiés et les refouler à ses frontières, le résultat reste peu probant », affirme Desmond Carragher, consultant. Selon lui, cette question est d’autant plus sensible pour un pays comme le Liban que la présence des Palestiniens ou des 200 000 « naturalisés » est toujours d’actualité. Les pays arabes sont-ils prêts à affronter un éventuel mouvement de réfugiés en provenance d’Irak ? « La plupart des pays arabes n’ont pas signé la convention de Genève de 1951 relative aux statuts des réfugiés, a rappelé M. Carragher. Par conséquent, leur attitude consistera à dire que cette question ne relève pas de leur responsabilité et qu’il incombe à la communauté internationale – qui est à l’origine de ce problème (de la guerre) – d’en assumer la charge. » Évoquant les différents accords conclus entre l’Europe et les pays tiers, dont l’accord d’association signé entre l’Union européenne et le Liban, Helma Verouden, juriste, a souligné que « le fardeau sera désormais assumé par les pays frontaliers de l’Europe ». Cela concernerait le Liban, dont la proximité avec l’Irak devrait inciter les responsables à prendre les mesures adéquates, notamment en vue de réduire l’immigration vers l’Europe, via le Liban, a-t-elle précisé. « Les avocats libanais auront par conséquent à faire face à des défis énormes pour ce qui est du respect des textes internationaux relatifs aux droits de l’homme», a-t-elle ajouté. Bien que le Liban n‘ait pas signé la convention de Genève de 1951, il est cependant partie à deux autres traités qui peuvent assurer aux réfugiés ou aux personnes victimes d’abus « une protection similaire », a indiqué Mme Verouden. Il s’agit du Protocole des droits civils et politiques, qui interdit toute forme de torture ou traitement inhumain, et de la convention contre la torture, qui interdit l’expulsion d’une personne vers un État où « sa vie risque d’être en danger et où elle est susceptible d’être torturée ». À part ces deux textes, qui ont une incidence indirecte sur la situation des réfugiés, « le Liban ne possède aucune politique relative aux réfugiés » , confie un juriste, qui affirme que malgré les multiples lacunes au niveau législatif, la situation des réfugiés s’est relativement « améliorée » depuis quelque temps.
Mobilisé depuis quelque temps pour faire face à un éventuel afflux de réfugiés en provenance de l’Irak – en cas de guerre contre ce pays –, le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) a organisé hier, en collaboration avec l’Institut des droits de l’homme, au barreau de Beyrouth, une session de formation destinée aux avocats libanais pour les sensibiliser à la...