Diplomatie - Le Commissaire européen met en garde contre la négligence du conflit israélo-palestinien « L’évolution de la crise irakienne dépendra du prochain rapport Blix », estime Patten(photo)

«C’est le rapport que présenteront la semaine prochaine les inspecteurs de l’Onu qui décidera de l’évolution de la crise irakienne », a déclaré hier le Commissaire européen chargé des Relations extérieures, Chris Patten, en visite durant 24h au Liban, dans le cadre d’une tournée qui l’a également mené en Turquie et en Iran. La crise en Irak et dans les territoires palestiniens, ainsi qu’un bilan de l’application de l’accord de partenariat signé l’été dernier entre le Liban et l’Union européenne (UE), étaient les deux sujets principaux soulevés par M. Patten avec le président de la République, le général Émile Lahoud, et les ministres des Affaires étrangères et de l’Économie, respectivement Mahmoud Hammoud et Bassel Fleyhane. M. Patten, à sa sortie du palais Bustros, avait déclaré qu’il était « satisfait des pressions exercées par les pays voisins de l’Irak sur Saddam Hussein pour qu’il applique la résolution 1441 de l’Onu ». Évoquant, durant la conférence de presse qu’il a tenue ultérieurement au siège de la Délégation européenne, sa tournée en Turquie et en Iran, il a relevé une certaine « attitude fataliste qui règne vis-à-vis du déclenchement d’une guerre, jugée inéluctable malgré les efforts fournis par toutes les parties pour assurer une issue pacifique à la crise ». « Nous préférerions tous que le désarmement de Saddam Hussein soit réalisé grâce au travail des inspecteurs et sans le recours aux armes », a-t-il poursuivi. Il a particulièrement insisté sur le discours prononcé devant le Conseil de sécurité par le chef des inspecteurs, Hans Blix, qui avait relevé le manque de coopération de l’Irak. « Je ne crois pas que j’aie rencontré dans la vie publique une personne plus intègre que le Dr Blix », a-t-il affirmé. « Nous devrons écouter attentivement ce qu’il aura à dire la semaine prochaine. C’est son rapport qui décidera du cours que prendra la crise irakienne. Si les inspecteurs estiment ne pas être en mesure d’accomplir leur mission, il faudra faire respecter l’autorité des Nations unies par d’autres alternatives qui seraient plus dures. » Toutefois, s’empresse-t-il d’ajouter, la crise en Irak ne devrait pas jeter de l’ombre sur le conflit persistant entre Israéliens et Palestiniens. « Ce problème ne sera pas plus facile à résoudre en cas de conflit armé en Irak », a-t-il souligné. Il a évoqué « la feuille de route qui comporte les idées de la communauté internationale sur les mesures pratiques à prendre pour la création d’un État qui réponde aux aspirations des Palestiniens ». « Nous espérons aussi qu’un éventuel conflit dans le Golfe ne rendra pas la vie plus difficile aux Libanais qui font déjà face à de nombreux problèmes avec beaucoup de conviction et de compétence », a-t-il ajouté. 12 millions d’euros pour l’application du partenariat La visite de M. Patten lui a également fourni une occasion de faire le point, avec les responsables libanais, sur l’application de l’accord de partenariat. Il a révélé que les deux parties devaient bientôt ratifier un accord bilatéral qui leur permettra de coopérer plus activement en matière de commerce. M. Patten a révélé que les discussions qu’il avait eues le matin avec MM. Lahoud, Hammoud et Fleyhane avaient porté en partie sur ces accords d’association et sur les mesures pratiques pour leur mise à exécution. « Nous avons évoqué, à titre d’exemple, le programme de 12 millions d’euros qui vise à accélérer l’application de ces accords », a-t-il souligné. « Ce programme est également destiné à aider les entreprises, la société civile et le gouvernement à mesurer l’intérêt de l’adhésion à ces accords. À titre d’exemple, j’aimerais que le volume d’exportations du Liban vers le marché européen augmente, et que les investissements européens dans ce pays se fassent plus nombreux. »