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VIE POLITIQUE - Le Liban capable de limiter la casse en cas de guerre en Irak L’unité nationale, seule garante de la stabilité intérieure

On estime, dans certains milieux politiques, que la proximité d’une éventuelle frappe militaire américaine en Irak impose aux autorités libanaises de prendre toutes les mesures nécessaires afin de renforcer le front interne et assurer la stabilité du pays aux plans sécuritaire, politique et économique. Pour ces milieux, la mesure que le pouvoir devrait adopter en priorité consiste à remplacer le gouvernement en place, soit par un cabinet d’union nationale, soit par une équipe soudée disposant d’une stratégie globale pouvant garantir les objectifs de stabilité requis. C’est, en effet, une telle stratégie, en recueillant l’adhésion de tous les membres du gouvernement, qui serait de nature à faciliter la cohésion et la solidarité nécessaires pour faire face à tout imprévu dû à la situation en Irak. On ajoute, de mêmes sources, qu’il n’est nullement nécessaire d’attendre que survienne le premier coup de canon en Irak pour mettre en place le dispositif censé prémunir le Liban contre les répercussions de la guerre. C’est dès à présent que des contacts urgents doivent être entrepris en vue de la formation d’une nouvelle équipe ministérielle. Faute de quoi, l’État libanais pourrait se retrouver, une fois la guerre commencée, dans une situation de paralysie l’empêchant de prendre la moindre mesure efficace. Cela d’autant plus que le chef de l’État, Émile Lahoud, a lui-même estimé que la confrontation militaire en Irak n’épargnerait personne. Cette réflexion a d’ailleurs poussé M. Lahoud à souligner la nécessité, dans le contexte actuel, de miser, plus que jamais, d’abord sur l’unité des Libanais et leur entente autour de l’État, de l’armée et de la résistance, et ensuite sur le respect des options stratégiques qui ont permis, selon lui, au Liban, de renforcer sa dimension « nationale » (panarabe) à travers la coopération et la coordination avec la Syrie. Dans les milieux informés, on souligne que la priorité est actuellement accordée à tout ce qui touche de près ou de loin l’état de la sécurité dans le pays. On s’emploie, en particulier, à faire en sorte que tout incident de nature confessionnelle ou à caractère fondamentaliste, comme on en a vu au cours des derniers mois, soit immédiatement circonscrit. D’autre part, on garde un œil vigilant sur le front du Liban-Sud que l’on voudrait pour le moment calme, afin de ne donner aucun prétexte permettant au Premier ministre israélien, Ariel Sharon, d’exploiter la situation pour provoquer des troubles au Liban. De là, la décision des autorités de déployer des militaires sur un certain nombre de points de passage à la frontière libano-israélienne, décision officiellement motivée par la nécessité d’empêcher l’État hébreu de recourir à un éventuel « transfert » des Palestiniens vers le Liban. D’autre part, on constate que l’impératif d’unité nationale a conduit les dirigeants à se mettre d’accord sur la nécessité de laisser de côté tous les sujets litigieux et de se concentrer sur les développements de la situation en Irak. L’objectif est ainsi d’empêcher que la crise irakienne ne se répercute sur les résultats de la conférence de Paris II, sur le processus de privatisations et, naturellement, sur les efforts du gouvernement en vue de réduire le déficit budgétaire. À ce sujet, on estime, dans les milieux économiques, qu’à condition de bien gérer la stabilité politico-sécuritaire, le Liban est capable de limiter la casse et même, pourquoi pas, de profiter d’une nouvelle manne sous forme d’investissements arabes fuyant la guerre et de relance de l’activité touristique. Tout comme lors des précédentes guerres arabo-israéliennes, le Liban avait réussi dans une certaine mesure à rester en marge des conflits et de leurs conséquences immédiates, il est également capable de se mettre à l’abri cette fois-ci, mais cela suppose bien entendu une unité sans faille. Émile KHOURY
On estime, dans certains milieux politiques, que la proximité d’une éventuelle frappe militaire américaine en Irak impose aux autorités libanaises de prendre toutes les mesures nécessaires afin de renforcer le front interne et assurer la stabilité du pays aux plans sécuritaire, politique et économique. Pour ces milieux, la mesure que le pouvoir devrait adopter en priorité...