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Communautés - Un acte de foi et d’espérance dans la présence chrétienne en Orient L’Église maronite réunie en concile pour la première fois depuis le XIXe siècle

Un concile de l’Église maronite s’ouvrira au siège de la maison d’accueil Notre-Dame du Mont, durant la première semaine de juin, a annoncé hier, dans un communiqué publié à l’issue de sa réunion mensuelle, l’Assemblée des évêques maronites. Le message annuel du Carême du patriarche maronite, rendu public en même temps, est entièrement consacré à cet événement ecclésial de première importance. Dans ce message, le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, s’étend longuement sur le sens de ce concile et lui fixe notamment pour but « une révision de notre conduite envers Dieu et les uns envers les autres, particulièrement pendant les guerres qui ont ravagé notre terre, et durant les années qui les ont suivies ». « Un rapide coup d’œil à ce que nous étions ensemble, et à ce que nous sommes aujourd’hui commande, si nous sommes sincères avec nous-mêmes et avec notre patrie, de pardonner et de tourner la page, et de resserrer les liens de solidarité qui nous lient pour sortir de la crise aiguë où nous nous trouvons », ajoute le patriarche. Ce sera le premier concile maronite à se tenir depuis le milieu du XIXe siècle, a noté le patriarche dans son message, ajoutant que des voix s’élèvent depuis longtemps pour sa tenue et avec plus d’insistance après le Concile Vatican II. En tout état de cause, ce sera le premier concile à regrouper des évêques maronites non seulement du Liban, mais des onze pays de la diaspora où les maronites disposent d’une structure d’Église et d’évêques. L’organisation et le suivi du concile ont été confiés à un comité élargi coiffé par Mgr Youssef Béchara, évêque de Kornet Chehwane, qui sera le secrétaire général du concile, et comprenant des évêques, des supérieurs et des supérieures généraux, des prêtres, une religieuse et deux laïcs, Simon Karam et Mme Simone Moubarak. Ce comité doit faire paraître un livret qui servira de guide à l’organisation du concile. Les thèmes Fruits d’une large consultation qui s’est étalée sur plusieurs années, le concile sera exhaustif et constituera, avant tout, un acte de foi et d’espérance dans la présence de l’Église maronite en Orient. Il parlera, d’abord, de l’identité et de la mission de l’Église maronite, notamment de sa mission œcuménique et de ses relations avec l’islam et le monde arabe. Le renouveau pastoral sous tous ses aspects en sera une seconde tête de chapitre (renouveaux des personnes, des structures, des pastorales). Une partie entière du concile sera consacrée à l’Église maronite dans le monde aujourd’hui. Les rapports de l’Église à la politique, à la modernité, aux moyens de communications, aux questions sociales et économiques et à la terre y seront examinés. Enfin, une partie sera consacrée au droit canon maronite et aux questions touchant la diaspora Dans son message, le patriarche s’étend sur le rapport de l’Église avec la politique et s’étonne des « confusions » et des « allégations tendancieuses » qui représentent l’Église maronite comme étant « de parti pris », alors qu’elle ne fait que défendre certains principes : droits de l’homme et dignité humaine, défense des libertés, mise en garde contre les égoïsmes, défense des causes de la souveraineté, de l’indépendance et de la liberté de décision. Au sujet de l’émigration des Libanais, le patriarche Sfeir estime également nécessaire un commentaire. « Il s’agit, dit-il, d’un des problèmes les plus importants auxquels fait face l’Église ». Cette émigration s’est accélérée depuis un quart de siècle, constate-t-il, tout en opérant un lien entre émigration et exode intérieur. L’exode intérieur, souligne-t-il, a donné naissance à un sentiment d’exclusion qui a conduit, à son tour, à l’émigration. Une émigration qui, lorsqu’elle se prolonge, se mue en un sentiment de distance et en une perte d’identité. Le concile, souligne le message du patriarche, est une œuvre collective, et un grand nombre de membres du clergé ainsi que des laïcs ont participé à sa préparation. Un certain nombre de laïcs, note le patriarche, ont souhaité être invités au concile. Malheureusement, les règles limitant le nombre des participants l’interdisent. Toutefois, ceux qui le désirent pourront soumettre au concile, par les voies hiérarchiques, des études ou des remarques qui leur semblent importantes. Dans un esprit œcuménique, des observateurs d’autres Église seront invités au concile ainsi que des observateurs des communautés musulmanes, comme ce fut le cas durant le Synode pour le Liban qui s’est tenu au Vatican (1995). Un concile en deux phases Au sujet du déroulementr des travaux du concile, le patriarche a précisé qu’il existe une certaine différence par rapport au travaux du Synode sur le Liban. Le concile s’ouvrira la première semaine du mois de juin, qui sera consacrée aux interventions des participants préparées à l’avance. Ces interventions seront ensuite examinées par des commissions spécialisées, au cours de la semaine suivante, pendant que les évêques maronites tiendront leur retraite annuelle. La troisième semaine sera consacrée à la lecture des remarques des commissions, qui seront introduites aux interventions des participants en cas d’accord. C’est ainsi que se clôturera la première phase du concile. Durant l’intervalle allant de juillet 2003 à juin 2004, les commissions travailleront sur les textes, remaniés en fonction des remarques qui y auront été introduites. Dans une seconde phase, qui s’ouvrira en juin 2004, les participants au concile examineront de nouveau les textes modifiés et éventuellement, les approuveront s’ils ont l’accord du concile. Dans une dernière phase, ces textes ainsi approuvés seront relus par l’autorité ecclésiastique, puis officiellement adoptés comme documents officiels. Ainsi, avertit le patriarche, anticipant le fait que certains textes pourraient parvenir à la presse, les documents soumis à l’examen dans la première phase ne sauraient en aucune façon être considérés comme des documents officiels ou des textes définitifs. L’Irak et les difficultés de la vie quotidienne Outre le sujet du concile, l’assemblée mensuelle des évêques maronites a manifesté son inquiétude face au risque d’une guerre en Irak et invité les fidèles à prier plus intensément à l’intention de la paix, gardant à l’esprit le cortège de malheurs qui accompagnent les conflits, comme les images en provenance des territoires palestiniens le rappellent tous les jours. L’Assemblée des évêques a abordé aussi, dans son communiqué final, la crise économique qui pèse de tout son poids sur les Libanais, invitant les responsables « à accorder toute leur attention aux catégories sociales à revenus limités, travailleurs, chauffeurs de bus à mazout, contractuels des écoles publiques et agriculteurs, sans oublier les déplacés de la bande frontalière, dont certains ont été privés de leurs droits à la fonction publique ou à des indemnités, parce qu’ils ont été contraints, à leurs corps défendant, de travailler ailleurs que dans leur propre pays, durant les années de guerre ». En conclusion, le communiqué a invité les fidèles à implorer l’intercession de saint Maron, dont la fête est fixée au 9 février. Notons que le Carême, cette année, commence chez les maronites le 3 mars.
Un concile de l’Église maronite s’ouvrira au siège de la maison d’accueil Notre-Dame du Mont, durant la première semaine de juin, a annoncé hier, dans un communiqué publié à l’issue de sa réunion mensuelle, l’Assemblée des évêques maronites. Le message annuel du Carême du patriarche maronite, rendu public en même temps, est entièrement consacré à cet...