Baabda - Le chef de l’État reçoit le président de l’Ordre des journalistes Lahoud : « L’heure d’un changement gouvernemental n’a pas sonné »

Le chef de l’État, le général Émile Lahoud, a affirmé hier que l’heure d’un changement du gouvernement n’a pas sonné et a souligné la nécessité d’éviter les débats et les polémiques secondaires, étant donné la gravité de la situation dans la région. Le président de la République a tenu ces propos devant le président de l’Ordre des journalistes, Melhem Karam, qu’il a reçu hier, au palais de Baabda. Dans une déclaration à la presse au terme de l’entretien, M. Karam a indiqué que « le général Lahoud ne tolérera aucun développement susceptible d’affaiblir la volonté libanaise ou de l’influencer négativement ». « Aussi, est-il nécessaire de faire passer l’intérêt supérieur avant les intérêts privés et d’éviter les questions qui peuvent créer une confusion sur la scène locale, appelée, aujourd’hui plus que jamais, à maintenir sa solidarité parce que les ennemis du Liban parient sur notre inaptitude à faire face aux développements (dans la région) et que nous devons prouver qu’ils se trompent », a-t-il ajouté, citant toujours le chef de l’État. « Le président est persuadé qu’en évitant les polémiques et les débats secondaires, c’est un choix sain qu’on fait. Il est aussi convaincu que les événements dans la région n’auront aucune influence sur le Liban à condition que les Libanais restent unis », a encore dit M. Karam. Pour le général Lahoud, « certains climats politiques qui ont prévalu dans le pays ont nui et nuisent toujours à l’intérêt du Liban », a-t-il poursuivi avant de déclarer, citant le président, que le débat budgétaire a montré que « la majeure partie des hommes politiques réalisent l’importance de la solidarité nationale, en cette période, et d’une consolidation de la coordination avec la Syrie ». Concernant un éventuel changement de l’équipe ministérielle, le président a affirmé que « la priorité est accordée aux développements régionaux » et que « l’heure d’un changement du gouvernement n’a pas sonné ». « Mais cela ne veut pas dire pour autant que le cabinet actuel est éternel », a déclaré M. Karam, en reprenant toujours les propos du général Lahoud. En réponse à une autre question, le président a confirmé la tenue du Conseil des ministres, mercredi, au cas où le débat budgétaire prendrait fin mardi, affirmant que cette séance « montrera, comme les précédentes, l’importance du rôle que les institutions constitutionnelles doivent jouer, chacune suivant ses compétences ». Sur le plan régional, le général Lahoud a réaffirmé son inquiétude, a déclaré M. Karam, soulignant que « la position libanaise qu’il a exprimée à plusieurs reprises, et selon laquelle il faudrait se conformer aux résolutions internationales pour régler la crise irakienne, a commencé à recueillir un écho positif au sein des instances régionales et internationales puisque les appels à laisser le dossier irakien aux mains de l’Onu se multiplient de jour en jour ». Il est « favorable à une solution politique parce qu’il pense que le recours aux choix militaires et à la force ne donnera aucun résultat et qu’il compliquera davantage la situation en élargissant la zone de tension dans la région », selon M. Karam. Au terme de son entretien avec la délégation de l’Ordre des journalistes, le chef de l’État a reçu l’ambassadeur d’Égypte, Hussein Darrar, avec qui il a passé en revue la situation régionale. Il a ensuite conféré avec deux anciens députés, Zaher Khatib puis Nicolas Ghosn, avant d’accorder audience au bâtonnier Raymond Chédid, qui l’a remercié pour sa contribution à résoudre les problèmes qui ont découlé de l’application, aux palais de justice, de mesures de sécurité contestées par les avocats.