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Iran - Rejet de la loi sur les télévisions satellitaires, interdiction et confiscation d’instruments de musique Les conservateurs durcissent leur ligne de conduite

Le Conseil de surveillance iranien, contrôlé par les conservateurs, a rejeté hier la loi votée en décembre par le Parlement autorisant une réception restreinte des chaînes de télévision par satellite, a rapporté la télévision d’État. Selon le Conseil de surveillance, cette loi, qui visait à mettre fin à huit années d’une interdiction légale quasiment jamais respectée, est contraire à la Constitution et à la charia (loi islamique). La loi votée par le Parlement ordonnait au ministère des Télécommunications de fabriquer des « récepteurs permettant de capter un nombre limité de chaînes étrangères » diffusant des programmes « conformes aux valeurs islamiques et nationales ». Elle autorisait également la télévision d’État à relayer les programmes de certaines chaînes étrangères. Certaines catégories professionnelles comme les journalistes, les professeurs d’universités ou les chercheurs auraient été autorisées à bénéficier d’un accès illimité aux programmes par satellite. Le Conseil de surveillance a affirmé que « selon les experts, il est impossible de filtrer les programmes obscènes et décadents contraires à l’islam des programmes des télévisions par satellite ». Selon les chiffres officiels, il y a actuellement en Iran plus de trois millions d’antennes et de récepteurs de télévision par satellite. Ces dernières années, la police a saisi seulement 70 000 de ces appareils. Les conservateurs iraniens dénoncent régulièrement les chaînes satellitaires qui, selon eux, détruisent les valeurs islamiques et sont pour beaucoup utilisées par les « ennemis » de la République islamique. Plusieurs d’entre elles, émettant en persan depuis les États-Unis, sont contrôlées par l’opposition iranienne en exil. La loi doit retourner devant le Parlement, qui peut la modifier pour la renvoyer de nouveau devant le Conseil de surveillance. Si le Parlement confirme son premier vote, la loi ira alors devant le conseil de discernement, instance suprême d’arbitrage également contrôlée par les conservateurs. Il y a huit ans, le Parlement iranien, alors dominé par les conservateurs, avait interdit « l’utilisation, la possession et le commerce des paraboles ». Ali Akbar Hachémi Rafsandjani, alors président de la République, s’était opposé à une telle mesure, arguant que les progrès technologiques étaient tels qu’il était impossible de l’appliquer. D’autre part, les autorités d’une province du sud-ouest de l’Iran ont commencé à saisir tous les instruments de musique, qui sont utilisés, selon elles, lors de « réunions dépravantes », a annoncé un responsable du ministère de la Culture de la province, cité hier par l’agence estudiantine de presse Isna. « Il y a trois mois, lors d’une réunion des représentants de la justice, de la police, de l’Organisation de la propagande islamique et de la radio et télévision de la province, la décision de saisir tous les instruments de musique a été prise », a affirmé le directeur du ministère de la Culture de la province de Kohkilouyé, Ziaeddine Reza Tofighi, précisant qu’il n’avait pas participé à cette réunion. Selon M. Tofighi, toujours cité par Isna, cette décision a été adoptée à cause de la « sensibilité des religieux de la province face à certains excès lors de fêtes de mariage où s’étaient produits des actes contraires à l’islam ». Contrairement à la rigueur imposée par le pouvoir, les participants aux fêtes de mariage – souvent mixtes – en profitent pour danser et chanter ensemble. Selon ce responsable, cette décision est une erreur car il faut distinguer la musique autorisée par l’islam et celle qu’il interdit. « La politique du ministère de la Culture est d’encourager la musique acceptée par l’islam... qui constitue un rempart contre la musique occidentale », a-t-il dit. Selon certains religieux, la musique est autorisée lorsqu’elle ne pousse pas les gens à danser. Toutefois, selon ce même responsable, cette opération n’est pas entrée totalement en vigueur et la plupart des instruments de musique ont été rendus à leurs propriétaires. Les religieux de la province voisine de Chaharmahal-é Bakhtiari protestent depuis plusieurs semaines contre un rassemblement centré autour des sports d’hiver qui doit réunir en février 12 000 étudiants et étudiantes dans les montagnes de la province, car, estiment-ils, un tel rassemblement serait l’occasion de « débauche et de dépravation ».
Le Conseil de surveillance iranien, contrôlé par les conservateurs, a rejeté hier la loi votée en décembre par le Parlement autorisant une réception restreinte des chaînes de télévision par satellite, a rapporté la télévision d’État. Selon le Conseil de surveillance, cette loi, qui visait à mettre fin à huit années d’une interdiction légale quasiment jamais respectée, est...