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Écoles - Escalade du mouvement de protestation en perspective Saadé à « L’Orient-Le Jour » : « Je n’aimerais pas me réunir avec Mrad »

Malgré les propos lénifiants tenus samedi par le ministre de l’Éducation, Abdel Rahim Mrad, concernant son désir de « régler au plus vite la crise de la mutuelle » des instituteurs du secteur privé, rien n’indique que l’on se dirige vers une solution. Au contraire, l’escalade dans le mouvement de protestation semble être à l’ordre du jour des enseignants, car la question est vitale pour eux. Le président du syndicat, Georges Saadé, n’écarte pas en effet le recours à la grève ouverte après celle qui doit être observée mardi, mercredi et jeudi prochains. Or, jusqu’à nouvel ordre, c’est l’impasse. D’emblée, le président du syndicat, Georges Saadé, exclut ainsi tout dialogue avec M. Mrad, déclarant hier même à L’Orient-Le Jour : « Je n’aimerais pas me réunir avec lui ». Après le massacre de l’Unesco perpétré le 31 juillet dernier contre les employés de la mutuelle, le ministre avait effectivement accusé M. Saadé d’avoir perçu une somme supérieure à celle à laquelle il avait droit à titre d’indemnités de fin de service. Des accusations auxquelles le responsable syndical compte riposter en intentant un procès en bonne et due forme à M. Mrad, une fois que les activités de la mutuelle auront repris et qu’il pourra retirer une copie de son dossier. Est-il donc possible que l’avenir des écoles privées soit tributaire d’un conflit personnel entre MM. Saadé et Mrad ? « Non », affirme le président du syndicat, qui se déclare d’abord disposé à dialoguer avec le chef du gouvernement Rafic Hariri. Il estime en outre que le problème essentiel du ministre de l’Éducation est qu’il se trompe d’interlocuteur. Selon M. Saadé, celui-ci devrait prendre langue avec les membres du conseil d’administration de la mutuelle, et non avec le syndicat, qui, du reste, est représenté au sein du même conseil, à l’instar de écoles privées et de l’État. En revanche, poursuit-il, ce que M. Mrad n’arrive pas à comprendre c’est que le ministre de l’Éducation n’a pas le droit de s’ingérer dans les affaires de la mutuelle que gère le conseil d’administration. Or, ajoute le chef du syndicat des enseignants, « M. Mrad agit en dictateur ». « Il va même jusqu’à trouver des circonstances atténuantes à l’auteur du massacre de l’Unesco (Ahmed Mansour) en affirmant que celui-ci avait des problèmes à rembourser le prêt qu’il avait contracté auprès de la mutuelle pour des raisons familiales », poursuit M. Saadé avant de préciser que l’enquête judiciaire avait démontré que le criminel n’avait pas de difficultés financières. En vue d’accélérer le règlement de la crise, le ministre avait exigé samedi « des garanties pour éviter les abus qui existaient auparavant » au sein de la mutuelle « qui se retrouvera entre des mains sûres ». Le chef du syndicat des enseignants réfute « ces allégations » et affirme que le directeur de la caisse avait seulement accordé à certains de ses employés des « prêts » qui sont d’ailleurs remboursés au fur et à mesure. Dans tous les cas, cela ne justifie pas, à ses yeux, de paralyser l’action de la mutuelle pendant six mois. La solution existe. Elle consiste à proroger le mandat du conseil d’administration qui avait échu le 27 août, et à nommer un nouveau directeur à la tête de la mutuelle. Mais il faut pour cela une décision du Conseil des ministres, indique M. Saadé. Entre-temps, les instituteurs ne parviennent toujours pas à toucher leurs indemnités – ce qui donne lieu à des drames sociaux – et les élèves risquent fort de passer encore de longues journées à la maison... José JAMHOURI
Malgré les propos lénifiants tenus samedi par le ministre de l’Éducation, Abdel Rahim Mrad, concernant son désir de « régler au plus vite la crise de la mutuelle » des instituteurs du secteur privé, rien n’indique que l’on se dirige vers une solution. Au contraire, l’escalade dans le mouvement de protestation semble être à l’ordre du jour des enseignants, car la...