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Budget 2003 - La direction de la CGTL chez Berry Forte opposition syndicale et parlementaire à la politique fiscale du Cabinet(PHOTO)

Le gouvernement, qui espère ramener le déficit budgétaire à 25 %, risque fort de voir ses espoirs se dissiper lors du débat qui sera consacré, au Parlement, à la loi des finances. Non pas à cause de la forte opposition syndicale au nouveau train de taxes et aux mesures financières qui lèsent les enseignants et les fonctionnaires, mais parce qu’à la Chambre, plusieurs groupes parlementaires, dont notamment les blocs Berry et Joumblatt, ainsi que les députés de l’opposition sont contre le recours systématique du gouvernement aux taxes indirectes qui accablent les couches les plus défavorisées de la population. Selon la CGTL, toujours déterminée à organiser une manifestation de protestation le 15 janvier, le président de la Chambre, Nabih Berry, a assuré que son bloc va prendre position lors du débat budgétaire concernant les cotisations de l’État à la CNSS et l’annexe N° 9 du projet de budget. M. Berry a reçu hier à Aïn el-Tiné une délégation de la centrale syndicale qui entreprend une tournée auprès d’un certain nombre de responsables et des différents partis et courants politiques pour les sensibiliser à la cause qu’elle défend. Conduite par M. Ghassan Ghosn, la délégation a fait part au chef du Parlement de ses réserves au sujet du projet de budget et, de manière plus générale, au sujet de la politique fiscale, financière et sociale du gouvernement. Dans une déclaration à la presse à sa sortie de Aïn el-Tiné, M. Ghosn a vivement critiqué le système fiscale en vigueur, « qui repose à 80 % sur des taxes indirectes accablant les personnes à revenus limités ». Il s’est dit outré par le fait que le projet de budget 2003 ne prévoit pas suffisamment de fonds à la CNSS, ce qui ne manquera pas, selon lui, de se répercuter négativement sur les prestations sociales de cet organisme. Après avoir appelé de nouveau la population lésée par la politique gouvernementale à se joindre à la manifestation de protestation que la CGTL organisera le 15 janvier, il a expliqué que les contacts engagés par la centrale syndicale avec les forces actives libanaises « visent à parvenir à une action commune afin que notre mouvement revendicatif du 15 janvier soit celui d’une société face à la politique du gouvernement ». Il n’a pas exclu un appel à la grève ouverte au cas où ce mouvement revendicatif serait ignoré. Une hausse de 30 % des taxes Après avoir indiqué qu’il a passé en revue avec le président de la Chambre toutes les réserves syndicales liées au projet de budget, M. Ghosn a annoncé que son interlocuteur a affirmé que son bloc est déterminé à défendre le droit des Libanais à une sécurité sociale, soulignant que l’État est tenu de verser à la CNSS les sommes qu’il lui doit. M. Berry, a ajouté le responsable syndical, a assuré que son bloc prendra position, lors du débat budgétaire, concernant ce point précis et l’annexe N° 9. Il s’agit, rappelle-t-on, du chapitre relatif aux nouvelles taxes qui prévoit cette année, selon M. Ghosn, une hausse dépassant les 30 %. « Ce n’est pas en puisant dans les poches des personnes à revenus limités et des pauvres que l’État doit chercher de nouvelles sources de revenus, a-t-il affirmé avec force. Qu’ils les puisent dans les bénéfices des grandes sociétés financières et dans les importants placements dans le pays. » Journée normale dans les écoles aujourd’hui Parallèlement, les enseignants et les fonctionnaires de l’État ont choisi de patienter avant de recourir à l’escalade. Les enseignants ont suspendu, comme on le sait, l’ordre de grève qu’ils avaient lancé pour aujourd’hui en signe de protestation contre le grignotage, prévu toujours dans le projet de budget, d’une partie de leurs acquis financiers. Ils attendent en fait le résultat des délibérations de la commission parlementaire des Finances et du Budget, qui a promis d’examiner sérieusement leurs revendications. La commission que préside M. Samir Azar tiendra aujourd’hui une réunion, mais qui sera consacrée à l’examen et au vote des budgets de certains départements, notamment le ministère des Affaires sociales. Selon le rapporteur de la commission, M. Fayez Ghosn, les députés pourraient se pencher aujourd’hui sur les revendications des contestataires pour peu qu’ils disposent du temps pour cela. Le comité de coordination, qui regroupe des représentants des enseignants, des professeurs d’université et des fonctionnaires, tiendra cet après-midi une réunion de concertation.
Le gouvernement, qui espère ramener le déficit budgétaire à 25 %, risque fort de voir ses espoirs se dissiper lors du débat qui sera consacré, au Parlement, à la loi des finances. Non pas à cause de la forte opposition syndicale au nouveau train de taxes et aux mesures financières qui lèsent les enseignants et les fonctionnaires, mais parce qu’à la Chambre, plusieurs...