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Actualités - CHRONOLOGIE

Anniversaire L'Allemagne fête les dix ans de sa réunification

Le patriarche grec-othodoxe d’Antioche, Mgr Ignace IV Hazim, a apporté hier son soutien à la démarche du chef de l’Église maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, en soulignant que «les hommes de religion parlent quand les politiques se taisent» et en estimant inimaginable «que l’on parvienne à un temps où le Libanais n’aurait plus le droit de parler de ce qui se passe chez lui». «Pourquoi, dès que l’un ou l’autre s’exprime, on rejette ses propos et on parle d’incitation? S’il y a une vérité dans ce qu’il dit, pourquoi toutes ces interprétations ?», s’est interrogé Mgr Hazim, lors d’une conférence de presse à l’issue d’une réunion avec un certain nombre de députés sortants et élus de la communauté au couvent de Balamand, tenue en marge du Saint-Synode grec-orthodoxe. «Il ne faut pas bâillonner les gens en prétendant que tout va très bien et en n’écoutant pas ce qui se dit autour de nous», a ajouté le prélat. «Je ne peux pas imaginer que l’on parvienne à un temps où le Libanais n’aurait plus le droit de parler chez lui de ce qui se passe dans son pays», a-t-il dit. «Si les hommes de religion parlent, c’est parce que les politiques se taisent», a poursuivi Mgr Hazim. «Lorsque l’on vit avec les gens, il faut répercuter ce qu’ils disent, faire connaître leurs craintes. Ceux qui représentent le peuple ont le devoir d’exposer ses problèmes auprès du gouvernement et ce dernier doit lui-même prendre en considération les revendications et travailler à apporter des solutions», a-t-il souligné. Critiquant implicitement les réactions suscitées par l’appel des évêques maronites, qu’il a qualifiées d’«importées», Mgr Hazim a poursuivi : «Si je rencontre dans la rue un homme qui souffre, je lui demande les raisons de sa souffrance et je prends la peine de l’écouter avant même de chercher à savoir qui il est. Car s’il ne souffrait pas, il ne crierait pas sa douleur». Interrogé sur les relations libano-syriennes, le patriarche Hazim, qui est lui-même de nationalité syrienne et réside à Damas, a évité de donner une réponse directe à la question, tout en laissant entendre que toutes les positions à ce propos devraient être prises en compte. «L’État doit examiner toutes les questions posées sur le tapis et cet examen ne doit pas avoir de limites et ne doit pas être dirigé contre quelqu’un. La différence d’opinion est permise et seul le dialogue libre et franc est susceptible de régler les problèmes», a-t-il déclaré. Le patriarche a souligné la nécessité d’un «organisme spécialisé» pour mener ce dialogue et proposé la création d’une instance «en plus de la Chambre des députés pour débattre des droits et des soucis des citoyens». Mgr Hazim a d’autre part critiqué la tendance qui consiste à faire du système confessionnel l’origine de tous les maux du Liban et plaidé pour la reconnaissance du pluralisme. «Il nous faut guérir de ce mal qui nous fait croire que notre problème vient des communautés. D’ailleurs, même si c’était le cas, la solution devrait être réaliste et se fonder sur l’existence des communautés», a-t-il dit, en soulignant que «le Liban n’a pas besoin qu’on lui impose quoi que ce soit». «Pourquoi fuir la réalité? Reconnaissons que le Liban est formé de ceux-ci et de ceux-là, et nous trouverons peut-être ainsi la voie de la solution», a-t-il ajouté. Au sujet du Liban-Sud, le patriarche a exprimé son «inquiétude de ne pas avoir vu le drapeau libanais accompagner ceux qui y sont retournés». Enfin, à propos de Jérusalem, il a dit : «Nous sommes avec la Palestine sans réserves (…) Nous encourageons tous les chrétiens là-bas à élever la voix autant qu’ils le peuvent parce que Jérusalem n’appartient pas seulement à ceux qui sont venus après nous ou à ceux qui étaient là avant nous. Personnellement, je répète toujours que Jésus-Christ est celui qui est né à Jérusalem et y a vécu, alors que d’autres n’y ont pas vu le jour et n’y ont pas passé leur vie».
Le patriarche grec-othodoxe d’Antioche, Mgr Ignace IV Hazim, a apporté hier son soutien à la démarche du chef de l’Église maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, en soulignant que «les hommes de religion parlent quand les politiques se taisent» et en estimant inimaginable «que l’on parvienne à un temps où le Libanais n’aurait plus le droit de parler de ce qui se passe...