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Actualités - ANALYSE

Contacts pour un sommet libano-syrien avant le 17 octobre

Malgré les précisions des sources proches de la présidence de la République, qui soulignent qu’un sommet libano-syrien n’est pas à l’étude pour le moment, des personnalités influentes déploient en coulisses de sensibles efforts préparatoires pour une rencontre Lahoud-Assad avant le 17 octobre, date de la rentrée parlementaire. Et du coup d’envoi pour la formation d’un nouveau gouvernement. Ces jeteurs de ponts estiment la concertation bilatérale indispensable, à l’heure où les cartes locales semblent brouillées. Tant par le retentissant manifeste de Bkerké que par les positions de M. Walid Joumblatt ou la triple réémergence des Kataëb gemayelistes, des aounistes et des FL. On sait du reste que Bkerké ne cache pas que son initiative a été minutée de manière à ce que les revendications nationales qu’elle avance soient prises en compte lors de la formation du nouveau gouvernement, ainsi que dans le programme du pouvoir. Il y a donc là un double message, ponctuel et stratégique. Le Conseil des ministres, indique l’un de ses membres les plus en vue, «en est parfaitement conscient, et c’est sous ce double angle qu’il a étudié la proclamation des évêques, avant d’y répondre». Reconnaissant que le débat a été plutôt animé, ce ministre indique qu’à son avis, «l’appel des prélats contient des éléments positifs. Mais il présente par ailleurs des points négatifs et comporte des omissions ou des erreurs flagrantes d’appréciation. Comment peut-on, par exemple, imputer la crise économique à la seule présence des travailleurs syriens ?». «Les évêques auraient pu publier un texte plus global, du moment qu’ils veulent jouer un rôle politique de niveau national, ajoute ce membre du gouvernement. Dans cet esprit, on peut leur reprocher d’avoir pratiquement occulté les séquelles, économiques autant que socio-politiques, de la longue occupation israélienne. Peut-on oublier que, pendant 22 ans, l’ennemi n’a pas seulement spolié le territoire libanais mais s’en est pris régulièrement à l’infrastructure de ce pays et à ses fondements économiques ? Peut-on oublier que chaque été, pour détruire la saison touristique, Israël inventait des prétextes pour frapper en profondeur un site comme Baalbeck ou encore nos installations électriques, nos routes et nos ponts ? Peut-on oublier que l’épée de Damoclès israélienne a fait fuir les capitaux de chez nous et empêché notre redressement ?». Ce ministre estime ensuite que le manifeste de Bkerké «souffre d’une flagrante lacune en ce qui concerne ce problème également majeur qu’est la présence palestinienne, l’extraterritorialité des camps de réfugiés et le danger de l’implantation». Et de souligner que «les camps palestiniens sont devenus des îlots d’insécurité échappant au contrôle de la légalité et des forces de l’ordre». Mais par la faute de qui, et sous quelle pression ? Esquivant ce genre d’interrogations qui peut mener à se demander pourquoi l’armée n’est pas envoyée au Liban-Sud, le ministre cité insiste sur «le facteur de déstabilisation ou d’inquiétude que représente chez nous le problème palestinien, qui lui aussi fait fuir les investisseurs». Il répète que «si le manifeste avait englobé tous ces points, s’il avait fait la part juste des choses, il n’aurait pas soulevé de tollé et n’aurait pas été considéré comme une prise de position aigrie, voire agressive, canalisée par l’obsession de la présence syrienne». Cependant, même dans les allées du pouvoir, on reconnaît que le manifeste de Bkerké a eu un tel impact qu’il faudra en tenir autant compte dans la formation du nouveau gouvernement que des résultats des élections législatives. En d’autres termes, les représentants potentiels du camp chrétien (si l’on opte pour une formule d’entente, ce qui n’est pas acquis d’avance) devraient en principe être choisis parmi les personnalités qui ont approuvé le manifeste. Ce qui serait susceptible de rééquilibrer un peu la balance politique au niveau du pouvoir exécutif. Une orientation devant permettre une meilleure stabilité interne, pour favoriser les efforts visant au redressement économique ou tout du moins à l’arrêt de la dégringolade. C’est dans ce sens qu’agit aujourd’hui le président Nabih Berry dont les contacts pourraient à la fois paver la voie à un sommet libano-syrien avant le 17 octobre et à une visite rapprochée de M. Rafic Hariri à Baabda.
Malgré les précisions des sources proches de la présidence de la République, qui soulignent qu’un sommet libano-syrien n’est pas à l’étude pour le moment, des personnalités influentes déploient en coulisses de sensibles efforts préparatoires pour une rencontre Lahoud-Assad avant le 17 octobre, date de la rentrée parlementaire. Et du coup d’envoi pour la formation...