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Actualités - ANALYSE

Opposition - La mobilisation FL et aouniste, un juste retour des choses L'Est politique détaille ses positions

Traduisant en termes nets la surprise mêlée d’indignation de l’Est politique face aux réactions outrées qui ont suivi à l’Ouest les commémorations de Mayfouq et d’Achrafieh ou encore le communiqué des évêques maronites, un prélat s’interroge : «Pourquoi, chaque fois que les chrétiens mettent le nez dehors et bougent un peu pour rappeler leurs droits les plus élémentaires, se trouvent-ils aussitôt accusés de sectarisme et de provocation visant à rallumer la guerre domestique ? Alors que les mouvements de masse islamiques ou islamistes, parfois armés, qui se trouvent organisés à diverses occasions religieuses ou partisanes, restent considérés comme normaux, inoffensifs et ne représentant aucun péril pour la paix civile, l’unité nationale et la coexistence. Ne vient-il donc jamais à l’esprit des dirigeants comme des pôles politiques ou religieux de s’interroger sur les raisons du “ihbat”, de l’abattement chrétien ? Ne se sentent-ils pas curieux de savoir pourquoi il y a eu le boycott en 1992, et pourquoi les élections de 1996 et de cette même année 2000 ont été marquées, à des degrés variés, par une vague de refus ?» Énumérant quelques-unes des raisons concrètes de la contestation chrétienne, cette éminence spirituelle désigne d’abord «les déséquilibres flagrants, l’inégalité, l’injustice, la discrimination engendrés par le découpage des circonscriptions. Le dispositif mis en place prive pratiquement les Libanais, mais surtout la composante chrétienne, d’une véritable représentation». «En effet, ajoute cette source, la majeure partie des députés de la communauté sont élus sous chapiteau mahométan et se trouvent de ce fait même aux ordres de leaders musulmans. Qui généralement, démentant la tradition courtoise réciproque qui prévalait avant-guerre, ne prennent plus sur leurs listes des candidats chrétiens qui représentent vraiment leur collectivité, mais des hommes de paille». Ce qui, conclut le dignitaire, «contribue évidemment à affaiblir politiquement les chrétiens. D’autant qu’ils ont le sentiment d’être privés de leaderships du même niveau élevé que les musulmans. Sans compter leur exclusion effective du pouvoir, dont les tenants chrétiens souffrent souvent d’un fort déficit de représentativité». De son côté, un ancien dirigeant estime en privé que «la mobilisation FL et aouniste est en quelque sorte un juste retour des choses. Car, reconnaît cette personnalité, une faute a été commise dès le départ, depuis la conclusion des accords de Taëf. On a systématiquement tenu à l’écart toute partie représentant vraiment le camp chrétien, même l’aile modérée dont l’influence n’était pas négligeable et pouvait s’avérer décisive. Ceci pour mettre en place des paravents sans aucune représentativité. Alors que les musulmans pour leur part ont été autorisés à être représentés par leurs véritables leaderships. D’où un déséquilibre profond dans les structures politiques internes. Ce qui a naturellement poussé les chrétiens à la marginalisation, au mécontentement, à la grogne et à la contestation. Interdits de toute participation effective aux décisions d’ordre national, rejetés par le système, ils ne peuvent que le récuser».
Traduisant en termes nets la surprise mêlée d’indignation de l’Est politique face aux réactions outrées qui ont suivi à l’Ouest les commémorations de Mayfouq et d’Achrafieh ou encore le communiqué des évêques maronites, un prélat s’interroge : «Pourquoi, chaque fois que les chrétiens mettent le nez dehors et bougent un peu pour rappeler leurs droits les plus...