Liban-Sud - La 11e brigade postée à Saïda, s'installe dans d'anciens bâtiments de l'ALS L'armée a entamé son déploiement à Jezzine(photo)

La 11e brigade de l’armée libanaise, qui a son quartier général à Saïda, a entamé à la fin de la semaine dernière son déploiement dans la région de Jezzine, à la grande satisfaction des habitants et après une attente qui n’a que trop duré. Deux barrages fixes ont déjà été installés : le premier dans la région de Dahr-Ramlé, au croisement des routes qui relient la région à l’Iqlim el-Touffah, fief du Hezbollah, et le second dans la région de Kfarhouné, à l’extrême sud de la région, au croisement qui mène d’un côté vers l’est, c’est-à-dire vers la Békaa, et de l’autre vers le sud, c’est-à-dire vers le Litani et plus loin vers Marjeyoun et la frontière sud. L’armée libanaise compte s’installer, par ailleurs, dans deux anciens bâtiments tenus par l’Armée du Liban-Sud, le premier dans le QG même de l’ancienne milice à Jezzine – dans une bâtisse qui devait abriter initialement une école des religieuses libanaises de la Sainte-Famille – et le second au village de Homsié, où l’ALS s’était installée en 1985. Ce même emplacement avait servi aussi, à un certain moment, de lieu de permanence aux centaines de soldats de l’armée libanaise, appelés à l’époque brigade de Jezzine, formée des soldats chrétiens rescapés des casernes de Salhié et de Kfarfalous, tombées en 1985 aux mains de l’ALS. Les habitants de Jezzine, qui ont longtemps réclamé le déploiement de l’armée, espèrent voir les troupes régulières maintenir leurs barrages fixes aux différents axes donnant accès à l’intérieur de la région afin d’empêcher une éventuelle vague de banditisme qui ne manque pas de se manifester à l’occasion d’un quelconque relâchement des mesures de sécurité. Vols De fait, il y a quelques jours, un grand compresseur, d’une valeur de 12 000 dollars, a disparu d’un chantier non loin de Beslaya, un des points de passage entre l’Iqlim el-Touffah et la région de Jezzine. Sur ce point de passage, l’armée libanaise avait installé depuis plusieurs années un barrage fixe qui fermait le passage vers Jezzine encore sous le contrôle de l’ALS. Après le retrait de l’armée israélienne et de l’ALS, on pouvait de nouveau accéder à la région par ce passage, notamment à destination des villages de Beslaya, Snaya et autres petites localités dont les habitants évitaient de faire le tour par Kfarfalous ou par Bater. La semaine dernière, la relève de l’armée sur ce point de passage ne s’est pas faite automatiquement. L’axe est resté sans aucun contrôle pendant 48 heures. Il a suffi de ce court laps de temps de vide sécuritaire pour que les vols débutent. Les habitants de Jezzine craignent qu’un tel mouvement ne s’étende au cas où les barrages fixes venaient à être levés. D’où l’insistance de plus d’une partie, auprès des autorités militaires, pour que l’armée n’allège aucunement ses barrages fixes et pour qu’elle entreprenne, le plus rapidement possible, ses rondes de nuit avec des barrages volants classiques. De telles mesures sont susceptibles de dissuader tous les fauteurs de troubles et de calmer les appréhensions des habitants.