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Actualités - ANALYSE

Pour Hariri, un éventuel come-back en forme de remake de 92

Si M. Rafic Hariri revient au pouvoir, ce serait, comme en 1992, grâce à la conjoncture économique très difficile que connaît le pays. Sans vouloir paraître cynique, on peut relever que le malheur des uns fait le bonheur des autres. Cela en référence à la déconvenue du pouvoir en place qui se voit opposer par les pays dits contributeurs une fin de non-recevoir camouflée sous un déluge de conditions politico-sécuritaires. Cette dérobade arrange évidemment les affaires de M. Hariri en tant que présidentiable. Car plus que jamais il apparaît comme étant le seul capable de récupérer ces assistances que fait fuir la politique sudiste suivie par le gouvernement Hoss. Un dossier sur lequel vient se greffer la sensible tension qui marque actuellement les rapports de Beyrouth avec l’Amérique. Thème désagréable auquel on peut ajouter, ou même rattacher, cet autre souci qu’est pour les autorités du moment le réveil plutôt agité de l’Est politique. Or, heureux hasard ou choix habile, M. Hariri se trouve également avantagé, tant en ce qui concerne les relations avec Washington qu’en ce qui se rapporte à la question du camp chrétien. On sait en effet le poids de ses amitiés occidentales. Et on sait également que, par le biais de son principal allié local, M. Walid Joumblatt, il n’est pas très loin de l’Est. Toujours est-il que ces derniers jours l’on a parlé un peu moins de la formation du prochain Cabinet, à cause justement de divers développements comme le report sine die de la conférence des pays donateurs. Ou, bien plus globalement, comme le bruitage diplomatique intensifié autour d’une possible reprise accélérée des négociations syro-israéliennes. Autrement dit, le climat général est que l’on s’achemine de nouveau vers la paix dans la région. Encore un facteur qui joue, sur le plan psychologique, en faveur d’un retour au Sérail de M. Hariri, qui a toujours été présenté comme une solution incontournable pour aborder la phase de compétition régionale économique qui suivrait la conclusion d’un traité de paix. Mais même si la détente régionale promise devait être infirmée dans les prochains jours, les chances de M. Hariri n’en seraient pas amoindries. Car le blocage du processus de paix signifierait sans doute pour le Liban une aggravation de ses conditions économiques. Et partant, la nécessité de confier la barre au milliardaire qui inspire confiance, tant aux capitales étrangères qu’aux organismes locaux. Ces facteurs, le président Sélim Hoss, dont le sens national est indéniable, en est tout à fait conscient. Et c’est sans doute ce qui explique que lui-même, lui aussi, lui surtout, soutient à sa propre succession la candidature de son rival. Du reste un des ministres les plus influents du Cabinet actuel reconnaît que «le temps des assurances, des apaisements soporifiques est dépassé : on ne peut plus ignorer que le Liban est en proie à une grave récession. La rentrée sociale risque d’être pénible et notre équipe n’a pas les moyens de colmater les brèches, ajoute ce responsable, Certes, il n’y a pas de solution miracle et il est probable que le gouvernement qui suivra le nôtre ne sera pas en mesure de résoudre vraiment le problème. Mais son avènement permettra sans doute de freiner la dégringolade». Un autre élément est que la rue sunnite à Beyrouth soutient manifestement l’ancien président du Conseil censé à ses yeux redonner du prestige au Sérail. Ce genre de données est si important dans la politique locale qu’il provoque parfois des démarches un peu surprenantes. Comme la visite «de félicitations» (anticipées ?) rendue récemment à M. Hariri par son unique rival potentiel dans la course au maroquin suprême, M. Négib Mikati. Quoi qu’il en soit, le mot de la fin revient à un ecclésiastique qui souligne que «la misère unit les gens. Aujourd’hui, si on regarde bien à la base, les Libanais sont plus proches que jamais les uns des autres. Il faut que le pouvoir se mette au diapason. Sans tarder».
Si M. Rafic Hariri revient au pouvoir, ce serait, comme en 1992, grâce à la conjoncture économique très difficile que connaît le pays. Sans vouloir paraître cynique, on peut relever que le malheur des uns fait le bonheur des autres. Cela en référence à la déconvenue du pouvoir en place qui se voit opposer par les pays dits contributeurs une fin de non-recevoir camouflée sous...