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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-Chypre Nicosie somme Beyrouth de récupérer 266 clandestins débarqués sur l'île

Le gouvernement chypriote a octroyé hier au Liban un délai jusqu’à lundi pour dépêcher à Chypre une mission de la Sûreté générale libanaise afin de régler le problème des 266 immigrés clandestins dont l’embarcation avait échoué mercredi sur les côtes de l’île, rapporte notre chroniqueur diplomatique Khalil Fleyhane, citant des informations en provenance de Nicosie. Ce délai a été transmis hier par le secrétaire général du ministère chypriote des Affaires étrangères, Michaélis Athélidès, au chargé d’affaires auprès de l’ambassade du Liban à Nicosie, Constantin Tabet. M. Athélidès a fait savoir au diplomate libanais que les autorités chypriotes s’attendaient à ce que le Liban récupère ces clandestins, en majorité des Syriens et des Irakiens, qui voyageaient sur le «Badr» à destination de l’Italie. Il lui a laissé entendre qu’une réponse défavorable de Beyrouth pourrait avoir des répercussions négatives sur les relations entre les deux pays. D’après la police chypriote, le bateau avait quitté le Liban il y a neuf jours. Sur sa route, il a connu des difficultés mercredi après-midi à Coral Bay, près de la ville de Paphos (ouest de Chypre) et a échoué à 80 mètres du littoral. Les naufragés ont été recueillis par les garde-côtes chypriotes. Ils ont été emmenés par la suite à Limassol (sud) où ils sont actuellement traités et nourris. Selon des informations recueillies par les autorités chypriotes auprès des naufragés, le capitaine du bateau aurait lui-même provoqué l’échouage de l’embarcation en y ouvrant délibérément une brèche, ce qui a permis à l’eau d’y pénétrer. Son forfait réalisé, il aurait pris la fuite à bord d’un canot pneumatique en emportant les passeports de ses passagers et l’argent qu’il a touché pour leur voyage. Chaque passager aurait payé entre 4 000 et 6 000 dollars pour le trajet jusqu’en Italie. Sans la présence des garde-côtes chypriotes à proximité, l’incident aurait pu tourner à la tragédie. Deux personnes, une femme et son bébé d’un an, ont quand même trouvé la mort et leurs corps ont été transbordés par les autres passagers. Avant sa convocation au ministère chypriote des Affaires étrangères, M. Tabet avait rencontré le ministre chypriote de l’Intérieur Christodolos Christodolou, à la demande de ce dernier. Le ministre lui a certifié que les clandestins avaient embarqué dans un port libanais et qu’il fallait par conséquent que les autorités libanaises les récupèrent. Mais le chargé d’affaires a informé par la suite les responsables chypriotes qu’à la suite de contacts qu’il a entrepris avec Beyrouth, il est apparu que le «Badr» n’est pas inscrit aux registres maritimes dans les ports libanais, qu’il n’a pas appareillé à partir de l’un de ces ports, qu’il ne bat pas pavillon libanais et que, par conséquent, le Liban ne pouvait en assumer la responsabilité. La réponse de Nicosie ne s’est pas fait attendre. Pour les autorités chypriotes, ces affirmations constituent une violation de l’accord signé à Beyrouth le 26 janvier 1999 entre le ministre de l’Intérieur Michel Murr et son homologue chypriote de l’époque Dinos Michaélidès, ainsi qu’entre les chefs des Sûretés générales des deux pays, Jamil Sayed et Christodolos Nicolaïdès. Cet accord avait été conclu pour mettre un terme à une série d’affaires similaires qui ont empoisonné les relations entre le Liban et Chypre. Régulièrement, des immigrés clandestins pénètrent au Liban grâce à la perméabilité notoire de sa frontière terrestre, avec pour intention d’y embarquer à destination de l’Europe. Les réseaux de passeurs font le reste en s’arrangeant généralement pour qu’il n’y ait pas de traces ni de leur arrivée au Liban, ni de leur séjour ni de leur départ.
Le gouvernement chypriote a octroyé hier au Liban un délai jusqu’à lundi pour dépêcher à Chypre une mission de la Sûreté générale libanaise afin de régler le problème des 266 immigrés clandestins dont l’embarcation avait échoué mercredi sur les côtes de l’île, rapporte notre chroniqueur diplomatique Khalil Fleyhane, citant des informations en provenance de...